12. Je t'aime au bout des lèvres

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Pdv: Sanae Japon 22 février 2012,

Je suis puni dans ma chambre, aujourd'hui je n'ai pas été sage à l'école, c'est pas de ma faute j'ai l'impression que c'est pas pour moi. J'aime pas je trouve que les cours sont nuls je connais déjà mon alphabet, je suis doué en mathématiques grâce à papa et je parle même déjà anglais. Mais ce que je déteste par dessus tout ce sont les élèves, tonton me répète toujours de ne pas me laisser marcher dessus et c'est ce que je fais, mais quand j'agis je me fait punir par papa et maman. Des filles se moquent de moi et je ne dois rien faire ? Non, jamais. Aujourd'hui, papa et maman ont été convoqués, car j'ai arraché les cheveux de Mieko, je la déteste, elle est méchante et me vole toujours mon repas. Je l'ai laisser faire les trois première fois, car je ne voulais pas mettre mes parents en colère, mais je l'ai dit à tonton et il m'a répondu que les petites comme elle méritais qu'on se venge parfois. Il dit que l'indifférence n'est pas la meilleure forme d'intelligence, pour lui c'est d'être discret, on dirait bien que je ne l'étais pas assez été.

Quand elle m'a pris une nouvelle fois mon repas, j'ai sauté sur elle et je lui ai arraché une énorme poignée de cheveux, malheureusement ce n'est pas autorisé de se défendre à l'école alors on a appelé mes parents. Et me voilà dans ma chambre à écrire une centaine de fois sur une feuille que je regrette et que je suis désolé. Dans certaines lignes, je m'amuse à rajouter un " pas " pour "pas désolé ". La maîtresse n'y verra rien, je suis même certaine qu'elle ne va pas lire mes lignes alors pourquoi jouer le jeu jusqu'au bout. On m'a toujours dit de dire la vérité et c'est ce que je fais, je ne regrette pas, tout ce que je regrette, c'est de ne pas lui avoir fait plus de mal à cette kusotare.

Une fois fini je décide de m'allonger sur mon lit, parfois j'aimerais avoir un frère ou une sœur pour jouer avec, je me sens un peu seule et dans mon école je ne parviens pas à me faire des amis. J'attrape mon appareil caméscope et film, je ne sais pas pourquoi, mais je tourne la caméra pour montrer ma chambre. Je parle aussi, devant la caméra, comme si elle pouvait interagir avec moi alors que non, il n'y a que moi.  Je raconte ma journée à la caméra car je n'ai que ça à faire. Le caméscope tourné vers mon visage je me mets à parler.

- Hier j'ai regardé encore une fois le 動く城 ( château ambulant) c'est mon film préféré, maman connais par cœur les répliques alors je suis un peu jalouse, je l'ai regarder hier en secret pour les apprendre moi aussi comme ça maman n'est pas la seule. Papa avait fait de l'unagon avec les filets d'anguille et la sauce soja, mais il a mis des oignons alors j'aimais pas beaucoup. J'ai-

Un énorme bruit survient, je sursaute, j'entends la porte claqué, automatiquement je me recule dans mon lit. C'est peut-être le vent. Cependant une voix agitée retentit, je suis à l'étage, donc trop loin pour comprendre ce qu'il se dit mais des cris me parviennent. J'oublie la caméra et hurle en japonais:

-Papa, maman ! Tout va bien ?

Aucune réponse à part des cris étouffé, mais il se passe quoi en bas ? Peut-être que maman et papa se disputent, bon, j'admets que c'est rare mais parfois ça arrive. Cependant, cela ne dure pas très longtemps il s'aime beaucoup trop pour ça.

-AKIRA RESTE DANS TA CHAMBRE, s'exclame mon père. 

Un énorme bruit retentit, il s'apparente à un hurlement, à une supplice et j'ai soudain très peur, je tiens la caméra dans mes ras, comme une peluche. Je reconnais la voix de ma mère, elle pleure, j'ai peur, papa aussi il crie. Et soudain, plus rien, seulement des bruits de pas, j'entends une autre voix, masculine, assez grave, elle me dit quelques choses mais je ne sais pas à qui elle appartient exactement, surement des amis à mes parents. Je suis terrifié, j'entends des pas qui montent les escaliers alors je sors et me réfugie en courant dans la chambre de mes parents. Sous la couverture, personne ne peut me voir, je ne pleure pas, pas encore, je dois rester forte, maman et papa sont peut-être partis puisque je n'entends plus leurs voix. Je reste si longtemps sous la couverture que ma peau se couvre de sueur. Parfois les cris reprennent mais je plaque mes mains sur mes oreilles, j'ai peur.

UnstableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant