0-Prologue

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Combien de fois faut-il tomber pour ne plus ressentir la douleur ? Je pensais que j'avais déjà touché le fond mais tout n'était que fabulations.

Je pensais pouvoir aimé mais je me suis rendu compte que tout était ardu.

J'ai essayé de nous sauver mais je n'ai réussi qu'à engendrer ma perte.

En bref, je suis un échec complet. Mais comment peut-on devenir fort quand tout ce qui se trouve autour de nous n'est que chaos ? Faut-il se construire dans cette anarchie et puisé dans ce tumulte au risque de se brûler les mains ?

J'aurais tant aimée passer une dernière année commode, mais dans la vie il est difficile d'obtenir ce que nous désirons. Et cela me ramène à la fatalité de l'instant, mais mon esprit préfère encore s'égarer quelque minutes. Seulement quelques instants de plénitude. Les situations désolantes deviennent plus facile quand on se perd dans le vacarme de l'imagination. Je regarde cette vue et elle serait sûrement si belle, si nous n'étions tout simplement pas aujourd'hui. Le ciel est bleu foncé, parsemé de corbeaux qui volent, ils sont violents et déchaînés aujourd'hui, leurs ailes claques dans l'air, frappant l'univers de leurs elytres sombres. Les corbeaux sont toujours là. Comme si ils me suivaient, et aujourd'hui ils sont particulièrement brusques, est-ce une coïncidence ? Les corbeaux sont devenus mes ombres ces temps-ci, et leur présence est dorénavant réconfortante. Peut-être ne suis-je pas véritablement seule aujourd'hui ?

Alors je repense à eux. Ma famille, une famille certes complexe et fabriquée mais elle est tout aussi belle qu'une famille avec des liens de sang. Les proches sont essentiellement et souvent on ne les choisit pas, mais quand on jette sont dévolu pour des êtres chers, ils nous marquent profondément. Et c'est un témoignage qui vous accompagnera jusqu'à votre mort. Pour échapper à la destinée de l'instant, je n'ai que mes souvenirs pour me rattacher aux étincelles de vies.

Je me remémore la fois où nous avons tous fait en sorte de se faire expulser du collège car Naël n'avait pas pu resté dans l'établissement. On avait tous fait en sorte de le suivre, car même à cette époque nos liens étaient si puissant qu'aucun obstacle n'aurait pu nous séparer. Je me souviens tous les été passés tous ensemble chez Celyan car il était le seul d'entre nous a posséder un foyer qui ne connaissait pas la précarité et le chaos. Je me rappelle toutes les fois où Arel nous avait empêché de sombrer avec ses beaux discours qui nous faisaient toujours rire. Je nous revois encore tagué les vieux murs dans ces rues négligées à la nuit tombée puisque Lior nous trouvait toujours des nouveaux spots. Des endroits qui n'appartenaient qu'à nous.

Je ne pensais pas que ça pouvait être si dur de quitter tout ce qui nous tiens à cœur. Mais les choses futiles me passe au dessus aujourd'hui, j'aimerais juste revivre les moments qui m'ont redonné un peu de vitalité.

Et puis je me vois, ici sur ce foutu toit. Avec ce téléphone dans ma main tremblante, et ce révolver dans l'autre, ce même révolver déposé devant ma porte quelques heures plus tôt. J'ai été trop lente.

Mais c'est trop tard, je n'ai plus le temps de regretter. Je suis seule avec ma respiration erratique. Je crois que le plus pathétique c'est le fait que quelques heures plus tôt je rigolais à plein poumons. Mais c'est toujours comme ça pas vrai ? Tout part en éclat quand la vie te paraît un peu moins méprisable. Ça vous prend de court, et quand tout retombe c'est douloureux. On a cette impression que l'on ne pourra plus se relever. Mais la vie est pleine de surprises alors on encaissera des montagnes russes.

Cependant, ces montagnes russes prennent fin un jour ou l'autre, et pour moi c'est aujourd'hui. J'ignore  depuis combien de temps je me trouve ici, proche du vide. J'entends des voix autour de moi, des cris, des pleures. Moi ma vue est brouillée mais je peux entendre leurs supplications. Il est trop tard pour me sauver mais je peux encore le faire pour eux. Alors je me rapproche un peu plus du parapet, un peu plus proche du vide, un peu plus proche de mon état à l'instant actuel.

Le live a déjà commencé, mes mouvements étaient si mécaniques que je viens seulement de me rendre compte que ce plan atroce avait débuté. Je sais pas depuis combien de temps je suis ici, mais assez pour qu'ils comprennent. Ma main est toujours tremblante avec ce flingue dans celle-ci. Et je sais pas trop par quoi commencer, est-ce que je dois le mettre dans ma bouche ou alors sur ma tempe. Que des idées morbides mais une des deux doit être réalisée si je veux les préserver. Je sais qu'ils se rapproche et je leur hurle de reculer.

Naël avait l'habitude avant de faire une nouvelle bêtise de me dire « quand faut y aller, il faut y aller ». Alors... le canon se place sur ma tempe, mes pieds touche presque le vide. C'est peut être mon épilogue, mais pour eux ce sera une  occasion de se créer une nouvelle histoire... ou pas...

- Désolé, je vous aime.

Et la détonation résonne dans toute mon âme.

...


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SALUT! C'est la fin de ce petit prologue ou épilogue qui sait...

Non plus sérieusement j'espère que ce petit avant goût vous a plu. Le prologue était assez court, ne vous inquiétez pas les chapitres seront plus long et l'histoire commencera bien évidemment avant cette scène. Si vous avez lu mon avant propos vous avez sûrement dû réaliser qui était au bord du précipice !

J'ai introduit légèrement nos petits imbéciles et j'espère qu'ils vont vous plaire, de même pour Sanae. Bref je vais arrêter de parler n'hésitez pas à commenter et à voter !

Prenez soins de vous !

Bisous :)

UnstableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant