Chapitre 21

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Une petite brise venait caresser les cheveux de Lénora. Emmitouflée dans un plaid à la couleur bordeaux, elle squattait le canapé de sa voisine. Une larme au coin de l'œil et me regard dans le vide, la jeune femme avait du mal à se remettre de la discussion fermée avec Valentin. Il avait certes un passé, mais la rejeter venait à laisser son passé l'étouffer. Elle ne supportait pas de le voir dans cet état tout comme elle ne supportait pas être mise de côté de cette façon. Son but était de l'aider, pas de l'enterrer.

Tasha revint dans le salon, une tasse de chocolat fumante à la main. Elle la déposa sur sa table avant de s'assoir près de Lénora. à l'arrivée de son amie, celle-ci avait repousser la larme et avait enfoui davantage son nez sous le plaid. Elle se sentait si bête d'avoir été excitée pour cette soirée. Elle se sentait si ridicule. Bien sûr que Valentin avait déjà une vie en dehors d'elle. Bien sûr qu'il était indépendant, et heureusement. Mais elle avait pensé que cette soirée serait l'occasion de se rapprocher de lui et de faire du rentre-dedans, comme lors d'un message envoyé entre eux quelques jours plus tôt, bien qu'elle n'était pas très douée.

Ils se parlaient toujours aussi naturellement que ce soit en vrai ou par le biais de messages. Ils restaient inchangés, propre à eux-mêmes. Mais le voir sous ce jour nouveau, ça l'inquiétait. Il était si généreux, humble et drôle. Comment une fille comme cette Enola pouvait-elle le briser à ce point ? Ce qui s'était passé entre eux avait dû être terriblement cruel. Et bien que Lénora ne connaissait Valentin que depuis peu, elle sentait au plus profond d'elle que sa part dans cette aventure désastreuse était en tout point innocente. Elle voyait qu'au fond de lui Valentin était quelqu'un d'exceptionnel.

— Lenny, tu veux en parler ? proposa sa voisine qui était assise en silence près d'elle depuis quelques minutes déjà

Lénora renifla et se frotta le nez avant de sortir se tête puis son corps de sous le plaid. Ses cheveux retombèrent en cascade dans son dos, lui donnant un semblant de vie. Malgré cet infime effort, tout son maquillage avait coulé et ses yeux trahissaient son humeur. Elle aurait voulu ne pas être si sensible, ne pas être si crédule. Sa passion pour les livres romantiques la laissaient toujours dans un sale état. Elle rêvait décidemment trop du grand amour et de bras confortables. à présent, elle en déchantait fortement.

— Qu'il y a-t-il à dire ? Il m'a rejetée à cause de cette nana.

— Tu sais qui elle est au moins ?

— Son ex ? elle demanda, la voix qui déraillait. 

— Tu rigoles ? C'est pas juste son ex. Ils formaient le hit couple deux années durant. Ils allaient aux grands défilés ensemble, ils posaient pour des magazines connus. C'était le jeune couple parisien qui faisaient rêver tout le monde. Enfin jusqu'à ce qu'il l'a quitte. La rumeur disait qu'elle l'avait trompé et c'est pour cela qu'il l'ait quittée mais on n'a jamais réellement su, confessa la métisse.

— Mouais. Tout ce que je sais c'est que c'est une « traîtresse ». Il aurait pu se passer n'importe quoi entre eux.

— Tu dis ça parce que  tu es frustrée.

— Hmm pas faux.

Lénora attrapa son téléphone et se retrouva sur le profil d'Enola sans s'en rendre compte. Cette manie d'espionner les gens était vraiment agaçante mais elle voulait savoir le fin mot de cette histoire. Elle vit des photos de Valentin et de son ex encore publiées. Ses cheveux châtain clair tombant presque entièrement devant son visage, un regard océan et un sourire éclatant. Enola semblait presque sympathique. Puis sur d'autres, elle faisait ressortir cet aspect démoniaque, le narcissisme, trop de confiance en elle, trop au courant de sa beauté envoutant. Mais Valentin lui était relativement différent. Il était naturel, souriant, timide. Tout ce que Lénora approuvait chez lui. Malgré ces photos ambiguës, elle se souvenait qu'il en était totalement différent de Valentin. Aucune photo d'elle, aucune mention non plus. Et une haine impressionnante. Enola ne semblait être passée à autre chose, mais pour Valentin ça ressemblait à une page qui se tournait.

La Ficelle de VénusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant