Moi je ne fais que prétendre
L'écrivain est imposteur
Moi j'espère vous détendre
En vous suscitant quelques pleurs
Je n'ai pas vécu les sentiments
De mes écrits maintenant opprobres
Je n'ai pas l'ombre d'un talent
Je mets les mots dans le bon ordre
Je prête des qualités
Toujours plus belles et plus nobles
Vous ne pouvez vous imaginez
À quel point je suis ignoble
Car le monde idéalise toujours
Celui qui prononcent les bons mots
Car c'est un important concours
Pour vous, d'élire les plus beaux
Livres, les plus beaux vers
Même quand l'écrivain possède un cœur
Aussi sec que le plus grand des déserts
Tout ceci n'est qu'un leurre
Pour que dans vos yeux de mortels
L'écrivain puisse devenir éternel