Assis sur le quai, je regarde la vie
Toi sur le qui-vive, tu meurs d'envie
De prendre ma place un court instant
Et moi j'en ai assez de voir s'échapper le tempsJe désire ta sagacité
Tu convoites ma passivité
Je désire ton allure élancée
Tu convoites ma démarche affaisséeComme attirés par les opposés
On se regarde sans oser
S'approcher pour garder le mystère
À chacun sa manière singulièreDe s'imaginer l'autre selon nos désirs
Le connaître serait le subir
Dans l'illusion, elle se met à combler
Un vide intérieur insoupçonnéL'autre devient un médicament
Qui n'existera que dans nos pensées
On le sait au fond de nous pourtant
Qu'un regard ne peut être assezPour réparer notre âme fracturée
Le temps d'une courte durée
C'était juste un regard volé
On se quitte et on se laisse s'oublier