1. Encounter

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Mercredi 3 août 2022

Je suis en appel avec Lewis, pour changer d'habitude. C'est mon grand frère d'une autre mère comme on dit, mais aussi le grand frère que j'aurais tant souhaité avoir. On est tout le temps ensemble, si ce n'est pas physiquement parlant, c'est virtuellement. Et aujourd'hui, ce n'est pas encore l'exception qui confirme la règle. On révisait ensemble pour nos examens de fin d'année, mais comme c'est les vacances et qu'on n'est pas au même endroit, on s'appelle dès qu'on a un moment libre.

Lewis c'est vraiment le seul gars à me connaître parfaitement et avec qui je n'ai pas besoin de mots pour qu'il comprenne comment je me sens, si quelque chose me blesse ou me met mal à l'aise. Et comme si ce n'était pas déjà incroyable, il agit parfaitement en conséquence. C'est de loin ma meilleure rencontre de l'année et le seul en qui j'ai espoir.

En réalité, les grands frères slash meilleurs potes j'en ai toujours eu mais c'était toujours le même scénario : je crois énormément en notre amitié, jusqu'à ce que je me fasse abandonnée, ou réalise que je n'étais qu'une relation d'intérêts. Le sentiment de ne jamais être le premier choix des autres commençaient à me faire du mal. 

Je n'en souffrais pas spécialement, mais je perdais confiance en moi et en les autres, dont je ne considérais plus les compliments, qui pour moi n'étaient qu'une manière de me manipuler pour tirer profit ensuite. Je ne croyais plus en mes relations et pour me protéger, je ne croyais pas en ce qu'on me disait. C'est exactement ce que j'ai fait avec Lewis au départ. Quand il me disait que j'étais un sucre, ou que j'étais vraiment trop gentille, soit je ne répondais rien sans y croire, soit je disais simplement "ils disent tous ça" ou "t'es un beau parleur".

Au départ, je ne me disais pas que ça pouvait être blessant pour la personne, parce que pour moi, tu ne ne penses pas ce que tu dis donc ma réaction n'a aucune raison de te toucher. Mais quand en réalité, quand la personne le dit sincèrement, elle ne peut imaginer pire comme réaction, c'est très insultant et je m'en suis énormément voulu. Il m'a fallu beaucoup de temps pour accepter d'être réellement appréciée par quelqu'un, pour accepter ses compliments et tout ce qu'il pouvait penser de ma personne.

Je ne dis pas que je suis forcément quelqu'un d'important dans la vie des gens, une indispensable, loin de là, mais quand on est habituée à être délaissée par les personnes qu'on aime et en qui on avait pleinement confiance, on a du mal à croire que quelqu'un sorti de nulle puisse nous valoriser ou considérer notre existence. 

Je me demandais toujours pourquoi être ami avec moi si c'est uniquement pour que je fasse tous les résumés d'histoire pour toi au final ? Tu te fatigues pour rien, demande-les moi tout simplement, je ne dirais pas non, mais ne me fais pas croire que je suis quelqu'un d'important à tes yeux, si tu n'y crois pas du tout, tu fatigues tout le monde pour absolument rien.

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple.

- Bon my G, je dois y aller. Je vais me préparer pour sortir, lui dis-je

- Tu sors avec qui aujourd'hui, tu m'as pas dit ?

- Maissa, ma go sûre of course.

- J'avoue c'était évident hahaha, azy profitez bien et tu la salueras de ma part, take care fam.

- Mercee my G, à toute. et on raccrochait.

En me levant de mon lit, je réfléchis à comment structurer mon après-midi. J'ai trop de choses à faire. Je dois aller chercher la voiture au garage, payer mon amende au passage et ensuite aller chercher Maissa chez elle.

RayhanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant