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Bordel.
J'étais prise.

Je ne rêvais pas, mon nom était bien inscrit dans la colonne « Admis ».

Je sautai de joie.
J'allais partir pendant un an en Allemagne. Loin d'ici.

- JE SUIS PRISE !
Hurlai-je dans la maison, euphorique.

Mes parents et ma sœur accoururent pour me féliciter.
D'un seul coup, ils devenaient gentils et agréables avec moi.
Ils avaient vite fait de retourner leur veste.

Je retournai dans ma chambre et m'emparai de mon téléphone pour appeler Louis :

- Louis ! Devine quoi ? Je suis prise !
Lui lâchai-je enthousiaste.

- Hein ? Mais t'avais pas dit que tu pensais t'être foirée ?
Renchérît-il perplexe.

- C'est ce que j'ai cru, mais finalement ce n'est pas le cas ! Je n'aurai pas pensé qu'avec des exigences pareilles, ils allaient me prendre. C'est incroyable, tu trouves pas ?
Continuai-je excitée.

- Mh-hm, génial.
Dit-il sur un ton monotone.

- T'as pas l'air emballé, tout va bien Louis ?
Lui demandai-je inquiète.

- Non ça va pas, moi je ne suis pas admis. Cracha-t'il agressivement comme si tout était de ma faute.

- Ah mince... Je suis vraiment désolée pour toi. Mais ne t'inquiète pas, tu auras d'autres occasions, j'en suis sûre ! Il y a quelque chose que je pourrais faire pour te remonter le moral ?

- Non, il n'y aura pas d'autres occasions c'est bien ça le problème ! Mais tu ne comprends pas, bordel ! Tu comprends rien.
S'énerva-t'il en criant à moitié.

Je ne savais plus quoi dire, alors je me tus.

- Bon... J'aimerai quand même qu'on finisse sur une note positive avant que je parte. On pourrait se voir un coup demain, qu'est-ce que t'en dis ? Repris-je.

- Je suis pas là, désolé.

- Oh... Eh bien tu peux toujours venir ce soir parce qu-...

- Bon voyage en Allemagne.
Me coupa-t'il avant de me raccrocher au nez.

- Allô..? Tentai-je, mais il n'y avait plus personne au bout du fil.

À quoi jouait-il ?
Il n'était quand même pas jaloux de moi car j'avais réussi, j'espère...
Nous n'étions plus des enfants pour réagir de cette manière.
Je me sentais presque coupable d'avoir réussi, maintenant...
Mais ça n'était pas de ma faute après tout.

Je laissai tomber cette histoire et mon téléphone afin d'aller faire mes valises.

J'y fourrai presque toute ma garde-robe, ayant peur de manquer de tenues.
J'y ajoutais mes affaires indispensables et quelques autres babioles en faisant attention que les valises se ferment correctement.

Après une bonne heure de rangement et d'organisation, j'avais enfin bouclé mes valises.

Je souris, ravie d'être prête à partir d'ici.
Je n'éprouvais même pas un peu de tristesse à l'idée de m'en aller pendant une année entière.

Je savais que Paris allait sûrement me manquer un peu, mais rien de plus.
En fait, je me rendais compte que rien ne me retenait spécialement ici.

Ma famille était infâme avec moi, décidait de mes études, de ma passion, de ma vie en générale, et mon « copain » était juste une personne égoïste, profiteuse et jalouse.
Et par dessus le marché, je n'avais pas d'amis.

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