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Chapitre 3 : Abandon ?

Le regard de certaines personnes dans cette pièce est assez pesant, je peux sentir beaucoup de gens confus ou surpris. Ils ne me connaissent probablement pas et n'ont pas été informés sur la liste des participants.

Dans la pièce se trouve un peu plus d'une trentaine de chaises, toutes positionnées de sorte à ce qu'elles soient en face d'un petit écran. La pièce est plutôt intimidante, je ne sais pratiquement pas où me mettre. Par conséquent, j'essaye de rester derrière Maxime lorsque nous essayons de nous frayer un chemin entre les participants et ceux qui travaillent sur ce projet. Puisque je suis un peu plus à l'aise avec lui et que j'ai eu le temps de discuter un minimum, il est plus simple pour moi de le laisser me guider. Il finit par s'asseoir vers le milieu des rangs de chaises, et relève la tête.

Sans aucun mot, il tapote la chaise à côté de lui pour m'indiquer de m'asseoir là, ce que je fais. 

Quelques minutes plus tard, Pierre Sancinéna, notre entraineur et professeur, se met devant l'écran. Il nous regarde tous mais constate qu'il manque des gens.

- Pourquoi il y a des chaises vides si le nombre est pile celui des participants ? dit-il en scrutant la pièce.

La porte s'ouvre soudainement, laissant place à trois personnes.

- Mais qu'est-ce-que tu foutais avec Sid et Manas, Elian ? chuchota Maxime afin de ne pas attirer l'attention

Les trois garçons se mettent à rigoler d'un air gêné, puis s'arrêtent en me voyant. Djilsi s'approche et s'assied à côté de moi, je suis donc entre Maxime et lui.

Elian et Manas, eux, se mettent derrière nous.

- C'est toi la binôme de Max ? demande Djilsi.

Je hoche de la tête silencieusement, mais tout en gardant un sourire afin de ne pas avoir l'air mal polie. Il tend sa main vers moi.

- J'suis Sidjil, tu peux m'appeler Sid si tu veux.

- D'accord, Sid.

Une main derrière moi me tapote l'épaule.

- Moi c'est Nicolas, mais on m'appelle souvent par mon pseudo, Manas.

- Et moi Elian, c'est moi qui m'occupe de filmer Maxime.

Sidjil se met à rigoler pendant que Maxime lève les yeux au ciel.

- Arrête de flex, j't'ai plus vu parler plutôt que filmer. dit Maxime, d'un air moqueur.

Elian se gratte la tête, légèrement gêné de se faire exposer comme ça.

- Ouais, bah t'as qu'à me payer.

- Te payer à rien faire ?

- Si tu me payais, j'aurais déjà fait un truc.

Je ne peux m'empêcher de rigoler en les entendant parler. Moi qui pensais qu'ils étaient superficiels, ils ont l'air d'être plutôt les mêmes que dans leurs vidéos. Ça fait quand même un peu plaisir.

En fait, je me sens presque hypocrite.
Pire encore, j'ai l'impression d'être une mauvaise personne.

Évidemment, j'ai toujours apprécié et respecté leur travail. Mais hélas, ma jalousie a toujours pris le dessus à chaque fois. Je les ai sûrement déjà détestés sans même le vouloir, intérieurement...

Jalouse de leur succès.

Jalouse de leurs chiffres.

Je veux tout ce qu'ils ont.

- Ça va ?

Une main légèrement froide se pose sur mon épaule, je lève les yeux pour voir de qui il s'agit. C'est mon binôme.

J'avais certainement l'air d'être dans la lune à cause de ces pensées.

J'en ai plus que marre de ressentir ces choses de manière aléatoire et impulsive.

- Je pense pas avoir le mérite de participer au GP. dis-je, sans réfléchir.

Maxime est le seul à m'avoir entendu. Il regarde autour de lui et constate également que la majorité des gens sont concentrés sur les instructions de notre entraineur.

Il repose ses yeux sur moi et se rapproche afin de chuchoter pour ne pas déranger la réunion.

- Pourquoi pas ? Y a pas besoin d'avoir un palmarès de fou pour être invité ici, hein.

Je souffle un peu et détourne le regard.

- C'est pas une question de palmarès, je mérite juste pas, c'est hypocrite de ma part.

Il ne sait même pas quoi répondre, et me fixe sans rien dire. Finalement, il se retourne pour écouter la réunion.

Il a sûrement abandonné.

La réunion se termine, et honnêtement, il s'agissait surtout des informations de base et des horaires.
Je me lève et me prépare à partir, mais je sens une main autour de mon poignet.

La froideur de cette dernière est identique à celle de tout à l'heure, c'est encore lui.

- Eh, attend.

Je ne me retourne pas vers Maxime, mais je peux l'entendre se lever. Il n'a toujours pas lâché mon poignet.

- Tu comptes faire quoi, alors ?

- C'est impossible de trouver un pilote pour me remplacer ?

- On ne veut pas d'un autre pilote.

Je lève les yeux au ciel.

- Qui ça 'on' ? Personne ne me connait ici, je ne fais pas partie du même monde que vous.

- Je me rectifie alors... JE ne veux pas d'un autre binôme.

Mes yeux s'ouvrent davantage de surprise. Sa main se détache lentement de mon poignet.

- Tu dis que tu ne fais pas partie du même monde, mais qu'est-ce qui t'en empêche ?

Mes yeux restent baissés, fixant le sol.

- Écoute, je...

Il me coupe la parole.

- Si t'es ici, c'est que t'es passionnée par ce que tu fais. Les équipes de Lucas t'auraient pas choisi toi sur des milliers de personnes pour aucune raison.

Je me tourne enfin vers lui, sans pour autant affronter son regard.

- Regarde-moi.

Je soupire, et je lève la tête.

- N'abandonne pas, je sais que t'as assez de potentiel pour évoluer dans ce milieu. C'est ta chance.

Je sens ma gorge se serrer, ce n'est pas la première fois que j'entends des discours bidons comme ça. Mais le fait que cela vienne d'une personne déjà connue dans ce milieu, qui a sûrement eu du mal à avancer dedans...

Je retiens mes larmes, et je hoche de la tête.

- D'accord. dis-je, d'une voix faible, afin qu'elle ne craque pas.

Son sourire devient si grand que ses dents apparaissent. Il commence à se diriger vers la sortie.

- Tu viens ? Y a de la bouffe gratuite là-bas.

Je lève mes sourcils, puis je laisse échapper un rire.

- J'arrive, j'arrive...

Il a raison...

Je dois tout donner.

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à suivre :)

n'hésitez pas à me partager votre avis ou votre ressenti sur cette histoire, ça serait très sympa et utile pour moi !





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