III. CONNECTER.

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"This is me praying that
This was the very first page
Not where the story line ends
My thoughts will echo your name, until I see you again
These are the words I held back, as I was leaving too soon
I was enchanted to meet you"
-Enchanted, Taylor Swift

...

« Tu aimerais bien le savoir, hein... le provoque-t-elle d'un ton mystérieux. Mais comme ce n'est pas sur la liste je ne suis pas obligée de répondre, explique-t-elle malicieusement. »

Charles se saisit du journal sans pour autant poser son regard sur le papier glacé. Il fixe la jeune femme, ses yeux verts, son timide sourire.

« Tu ne veux pas continuer ? demande finalement Maddie.

- Si, si ! s'empresse-t-il de répondre. Et toi ?

- On a rien de mieux à faire, soupire-t-elle en haussant les épaules.

- Je t'ennuie autant que ça ? Une pointe de déception est perceptible dans sa voix.

- Non, non, je ne voulais pas dire ça. C'est plutôt même... agréable d'être coincée ici avec toi, le jeune homme sourit et ses joues prennent une douce teinte rosée. Enfin je veux dire... j'aurais pu être coincée toute seule ou avec quelqu'un d'horriblement peu sympa.

- Et comme tu as dit toi-même que j'étais sympathique, se moque-t-il.

- Tout ce que je veux dire, c'est que je suis contente de te connaître, Charles.

- C'est réciproque, Maddie. »

Rassuré, le pilote reporte son attention sur la liste de questions. Il la parcourt rapidement, constatant qu'il lui reste peu de temps pour connaître la jeune femme qui a accepté de se confier à lui sans aucune concession. Soit elle est honnête, soit elle sait simplement très bien mentir. Mais Charles et son coeur penchent pour la première option.

Il ne peut s'empêcher de se faire la réflexion que cet exercice est la meilleure thérapie qu'il puisse exister. Être sincère avec une inconnue qui ne porte sur lui aucun préjugé. Être libre de dire le fond de ses pensées. Sans avoir à peser ses mots. Sans avoir à réciter des propos préparés par ses chargés de communication. Et surtout, sans avoir à regretter une seule des paroles prononcées.

« Troisième et dernière partie, reprend-il d'un air solennel. Faites chacun trois déclarations vraies en disant "nous". Par exemple, "Nous sommes tous les deux dans cette pièce et nous avons l'impression que...". Tu commences ?

- Nous sommes tous les deux coincés dans cet ascenseur et nous... »

Un bruit sourd l'interrompt. Un puissant gargouillement qui provient du ventre du brun. Gêné, il pose une main sur son nombril en effectuant une grimace avant de s'excuser.

« Et nous allons tous les deux mourir de faim, se moque-t-elle.

- Je suppose que mon frère ne m'en voudra pas si on mange les pains au chocolat, s'avance-t-il en lui tendant le paquet en papier posé sur le sol à ses côtés.

- Tu es sûr ?

- Il n'avait qu'à aller à la boulangerie et se retrouver coincé dans un ascenseur. Mais ça aurait été dommage pour toi, il est bien moins sympathique que moi, précise-t-il en laissant éclater un rire cristallin.

- Je vais avoir le droit à des reproches jusqu'à la fin des temps ?

- Seulement jusqu'à ce qu'on nous libère.

TRENTE-SIX - CHARLES LECLERCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant