ALEX—
J'arrive en cours en pestant contre le monde entier. La nouvelle de la veille avait rendu mes parents furieux, à tel point que même ma mère avait fini par intervenir.
J'entre dans l'amphithéâtre déjà bien rempli et grimpe les marches jusqu'au dernier rang pour occuper ma place habituelle. Je balance mon sac sur ma table et me laisse tomber sur ma chaise en laissant un souffle traverser mes lèvres. La salle se remplit rapidement et les derniers élèves commencent à s'installer.
Savoir que j'allais passer la matinée sans Ace me donnait envie de quitter ce cours de sociologie. Mon meilleur ami, travaillant dans le QG principalement pour ses connaissances en informatique, avait opté pour cette branche-là. Nous n'avions presque aucun cours en commun. Mais cela ne m'empêchait pas de m'incruster dans quelques-unes de ses leçons et vice-versa.
Le professeur finit par arriver à neuf heures pile dans son uniforme parfaitement repasser, sa mallette en cuire brun à la main. J'observe cet enseignant d'une cinquantaine d'années déballer ses affaires avec une lenteur impressionnante.
Les premiers rayons de soleil frayent leur chemin à travers les feuilles des arbres et atteignent les vitres décorant tout un mur de l'amphithéâtre. Je suis la trajectoire de la lumière qui se reflète sur les murs et tente de concentrer mon esprit sur autre chose que sur ce que Jack avait annoncé.
J'étais énervé, contre tout et tout le monde. Je parcours les étudiants des yeux et serre la mâchoire en détournant à nouveau le regard vers les formes abstraites que nous offrait la lumière du soleil sur le mur.
Ils ne pouvaient pas sourire de la sorte alors que je ne suis plus autorisé à sourire depuis longtemps. Le soleil ne pouvait pas briller si fort et les oiseaux chanter avec tant de joie alors que, de mon côté, peu importe l'intensité avec laquelle le soleil brillait, ma vie restait morose. Ce n'était pas juste.
La réalité me frappe quand la voix du professeur m'arrache à mes pensées.
— Bienvenue pour cette nouvelle année en sociologie, nous allons commencer par le chapitre un et nous concentrerons sur celui-ci pendant deux semaines avant de passer au prochain.
J'expire bruyamment, attirant l'attention de quelques élèves. Je savais que mon mécontentement se lisait sur mon visage, mais j'avais besoin de souffler pour être sûr que tout le monde sache que je n'ai rien à faire ici.
— Eh, t'aurais pas un crayon à me prêter ?
Je ferme les yeux à l'entente de la question de mon voisin.
Putain c'est le premier jour.
Je tente de l'ignorer, mais il repose sa question avec plus d'insistance cette fois-ci. Il me secoue légèrement d'une main et je retiens un réflexe qui lui aurait probablement coûté une dent ou deux. Je me mords l'intérieur des joues avant de lui donner l'attention qu'il réclame. J'attrape mon crayon posé sur mon bureau et l'agite devant ses yeux. Le jeune homme aux yeux bleus me dévisage sans comprendre.
— Tu vois ce bout de bois ? Touche-moi encore une fois et c'est planté dans ta main qu'il finit, craché-je sous les yeux effrayés du blond.
Notre interaction est coupée par le bruit de la porte de l'amphithéâtre. Je détourne le regard du blond pour le diriger vers la personne qui venait d'interrompre le cours de par son retard.
Je lève les yeux au ciel en apercevant Rhéa, j'avais presque espéré qu'elle ait changé de branche, mais apparemment ce n'est pas le cas. Elle s'excuse rapidement de son retard avant de gravir quelques marches et de s'asseoir au quatrième rang. Le regard baissé, elle se fait discrète en déballant ses affaires.
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PAROXYSME
RomanceLe Quartier Général, une organisation qui recrute les plus jeunes prodiges afin d'éliminer les vermines de ce monde. Alex Rhoss, tireur d'élite. Ce jeune homme a décidé de suivre la trace de sa famille dans le QG, mais à quel prix ? Inscrit à l'uni...