1. Rentrée

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Ginny

La musique à fond, je dévale les rues de Vancouver sans m'arrêter de chanter. C'est mon premier jour de cours, je ne suis pas spécialement stressée, mais une part de moi appréhende quand-même, et c'est normal.

Lorsque le parking de la faculté apparait au bout de la rue, je baisse le son. Me faire remarquer le jour de la rentrée n'est pas du tout ce que je souhaite. La dernière fois que je suis venue ici, c'était il y a deux semaines pour mon inscription, et il n'y avait presque personne.

Je m'engage sur le parking et me gare sur la première place que je vois. Une fois le moteur coupé, je prends une grande inspiration et sors de mon véhicule. J'attrape mon sac côté passager, verrouille ma voiture et m'élance en direction du campus. Le temps me paraissait plus frais ce matin, alors j'ai mis un jean avec un chemisier rose pale. Je regrette un peu maintenant que je marche en plein soleil.

Je sors mon téléphone pour regarder la salle sur mon emploi du temps. Je n'ai pas besoin de le faire, je l'ai déjà regardé trois fois depuis ce matin, mais j'ai peur d'un changement de dernière minute. En France, c'était souvent le cas.

Maintenant, le plus difficile est de trouver le bon bâtiment, et l'amphithéâtre. On m'a donné un plan du campus, mais il est tellement grand que même avec, j'ai du mal à me repérer.

Le cours commence dans un peu plus de cinq minutes, je ne suis pas en retard, mais je risque de l'être si je ne trouve pas rapidement.

Je marche en direction du bâtiment correspondant tout en m'insultant de ne pas être arrivée plus tôt. Le stress commence à s'emparer de moi, mais je refoule ce sentiment en me concentrant sur les alentours.
L'administration est dans le couloir à l'entrée du bâtiment, eux pourront m'aider. Je dévie alors sur ma gauche avec beaucoup plus d'entrain que je le voulais, si bien que je bouscule quelqu'un.

— Oh pardon, je ne t'avais pas vu.

Le problème chez moi, c'est que la gêne se voit instantanément sur mon visage.

— Ce n'est rien. Répond le jeune étudiant en se baissant pour ramasser quelque chose... mon téléphone.

— Désolée, je n'avais pas vu que je l'avais fait tomber. Je l'aurais ramassé sinon. Dis-je en récupérant l'objet.

Je ne suis pas du genre à laisser les autres faire ce que je peux faire à ma place, et je déteste ceux qui ne se gênent pas.

— Ce n'est rien, répète mon interlocuteur en rigolant.

Je rigole aussi en constatant la situation ridicule dans laquelle je suis. Je l'ai à peine rencontré, et je me suis déjà excusée deux fois, sans avoir dit autre chose.

— Tu es perdue ?

— Ça se voit tant que ça ?

— Un peu. Tu viens d'arriver non ?

— Oui, et je n'ai aucune idée d'où peut se trouver l'amphithéâtre où je dois aller.

— Je vais t'aider, c'est lequel ?

Je lui montre mon emploi du temps.

— Économie ? J'y allais aussi. Suis-moi.

Nous nous mettons à marcher relativement lentement dans le couloir, même si le cours commence dans peu de temps.

— Comment tu t'appelles ? Me demande-t-il.

— Ginny, et toi ?

— Gabriel. Tu étais où avant ?

— En France, j'ai commencé mon cursus là-bas et j'ai eu l'occasion de venir faire ma dernière année ici.

— Tu es française ? Demande-t-il surpris.

Nos Passés OubliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant