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Jahra

J'inspire deux fois pour me donner du courage.

-Allez appuie Jah' tu peux le faire faut juste sonner.

Je me chuchote des encouragements parce que c'est tout ce qui est à ma portée. Ça fait 3 fois que je fais volte-face devant l'immense propriété de mon père.
Il ne me reste plus que lui.

Et ça craint.

- Putain ! Je n'ai pas changé depuis la dernière fois.

Merde.

MERDE !

Alors oui j'aurai pu, et j'aurai préféré, retourner à GhostTown mais c'est honnêtement un bon en arrière qui me ramène à des moments trop sombres. Et je ne peux pas. Je serai une charge pour eux vu que je n'ai pas "officiellement" de voiture.
Je ne pourrai pas me déplacer, ramener des thunes ou faire des courses.

Plutôt crever qu'être dépendante de gens qui s'en sortent à peine seuls.

Sortir avec un mec plein aux as avait certains avantages. J'aurai peut-être dû y penser à deux fois avant de rompre.
Le temps de prendre au moins une de ses caisses.

Et alors que je suis au beau milieu de cette réflexion la porte s'ouvre sur mon père, l'air fatigué mais souriant.

Ah oui, j'avais posé le doigt sur la sonnette finalement.

T'es encore capable de ça ma pauvre.

Je remercie le ciel de m'être réconciliée avec lui et que l'on ait entretenu de bons rapports bien que distant depuis.

Mon père a à peine le temps de me demander si je vais bien que je m'effondre et sanglote.

J'ai espéré qu'il ne me pose aucune question et j'ai espéré pouvoir tenir le coup alors qu'en fait, je suis super vulnérable.

Heureusement il ne pose aucune question il fonce sur moi et me serre dans ses bras.
Mon père à cet odeur masculine et virile, pas la même que Jared. Il a ce parfum fort et tellement évocateur de mon enfance...

Je sanglote parce que je ne peux faire que ça alors qu'il m'invite à entrer.

Maintenant je vais devoir parler de Jared. Ça aussi c'est une sacrée merde. Mon père détestait Andy alors qu'il cochait toutes ses cases.

Noir, chrétien, ambitieux, travailleur.

Je ne rentre même pas dans les exigences de mon propre père, mais je ne suis pas d'humeur à y penser.

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- POUR UN BLANC ?!

Assa et mon père s'écrient en même temps.
Et même ça, bah c'est marrant.
En tous cas, ça me fait rire et ça fait du bien.

J'ai pris soin d'éviter les détails physiques jusqu'à ce que je n'ai plus le choix, jusqu'à maintenant.

- Oui il était blanc, pas besoin d'en faire tout un plat-

Assa- Enfin quand même Jahra... Tu sais la vie n'est pas la même avec un blanc...

Ça c'est clair j'ai vu des mes propres yeux les privilèges auxquels avait droit Jared, je sais que la vie est différente à tous points de vue.

Mon père reprends la parole d'un ton bourru, sa façon d'exprimer son désaccord.

Gérard- Ce que veut dire Assa, c'est que la vie avec l'oppresseur est vide de sens. Vous ne pouvez pas coexister et vous épanouir à la fois c'est impossible.

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