Chapitre 2

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La salle de cours était comme vide. Le temps s'arrêtait, il n'avançait plus. Comme si j'étais figé dans cette boucle.
Les lycéens ne m'approchaient plus, ils ne savaient que me regarder comme si j'étais différent. Toute la journée n'avait été que insultes et moqueries. La vidéo était devenue un des tops des lycéens. J'espérais qu'au volley, le seul endroit où je me sentais libre, ne serait pas un cauchemar.
Je m'appuyai sur la rambarde du bâtiment, déboussolé. Je me redressai, la tête haute, en me dirigeant vers le gymnase. J'ouvris la porte du gymnase où les volleyeurs étaient. Ils me regardaient tous mais d'un autre air. Même Kei. Ils n'avaient pas l'air dégoûtés de moi.

— Tu lui as mis une raclée, j'espère !

Tanaka s'approcha de moi et frotta sa main dans mes cheveux tout en rigolant. Hinata s'approcha de moi et me fit un câlin accompagné de Daichi.

— Ça a dû être dur aujourd'hui... dirent-ils en synchronisation.

— ...

Sugawara arrêta son ballon qui rebondissait de lui au mur. Il se dirigea vers moi accompagné de Yamaguchi et suivi de loin par Tsukishima. Je n'aimais pas être le centre de l'attention mais ici c'était le seul endroit où je me sentais bien. Où tout le monde connaissait mes secrets, ma vie, donc ils savaient les douleurs que j'enchaînais. Yamaguchi posa ma tête sur son épaule.

— Kageyama, n'oublie pas que ta place est ici. Ne t'empêche pas de pleurer.

— Yamaguchi...

Je craquai. Tout le monde essayait de me rassurer pendant que je pleurais. Je m'arrêtai et les regardai. Je les pris tous dans mes bras en lâchant un sanglot.

— Merci, les gars...

Hinata s'approcha de moi, les larmes aux yeux.

— Bakageyama, tu as le droit d'être toi-même.

— Boke...

Je baissai les yeux vers eux tout en me rappelant que je devais aller faire les courses. Je les lâchai et partis en courant. Ils restèrent plantés là pendant une bonne heure. À mon plus grand malheur, le magasin était fermé. J'ai cru que j'allais vraiment mourir. Mon cœur rata un étage.

— Non... Non... Non... Pas ça !

Je m'écartai de frayeur. Mon pied m'entraîna dans une chute. Je savais ce qui allait m'arriver. Je ne voulais plus rentrer. Mon corps ne me répondait plus. Je tremblais tellement que les passants me demandaient si j'allais bien. Oui, je vais très bien ! Je sais ce que je veux. Je veux mourir. Si je meurs, je n'aurai plus à souffrir, mes amis n'auront plus à s'inquiéter. Je vais sauter... Je me dirigeai vers la falaise qui se tenait près de la mer. Encore heureux que mes pieds arrivent à se déplacer là-bas. Je regardai le vide sans le moindre sentiment. Je n'avais pas peur de la mort, ça c'est sûr. C'est ce que je rêvais. J'avais essayé de me couper les veines mais ce n'était jamais assez profond. Je regardai d'un bref regard mes bras ensanglantés.
Le vent, je le sentais, il essayait de me transporter vers la mort, je le sentais me pousser dans le vide. Je m'approchai lentement du rebord, les larmes aux yeux en repensant aux moments que j'avais eus avec mes amis. Je me dirigeai vers le bord de la falaise puis je sautai.

Non, je n'avais pas sauté. Une main attrapa la mienne avant que je tombe. Cette personne avait crié mon nom. Je me retournai et constatai que c'était le rouquin qui m'avait empêché de sauter. Cette scène faisait digne d'un cliché.

— Tu fais quoi ici, Hinata ?!

— Pourquoi tu voulais m'abandonner ?

— Écoute, Hinata... Je ne veux pas t'abandonner. Je ne veux abandonner personne sauf que trop de personnes m'ont abandonné...

I Will Always Love YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant