Un Foyer à construire

CH~2

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J'avais les mains toutes tremblantes, et le cœur qui battait fort dans mes oreilles. Je n'arrivais toujours pas à croire ce qui était en face de moi. J'avais la vision brouillée  par mes larmes qui s'étaient empressées de couler lorsqu'il avait prononcé ces mots que j'avais toujours rêvé d'entendre. 

« Je... c'est vraiment vrai... ?

— Oui, c'est vraiment vrai. Tu portes un bébé dans ton ventre. 

— Et si... et si c'était simplement une erreur ? Et si c'était autre chose que j'avais... ? » dis-je, inquiète que tout ceci ne soit qu'un rêve. 

— Jungkook, je sais que c'est difficile pour toi de croire que tu puisses être enceinte après tant d'essais qui se sont soldés par des échecs. Ce bébé est peut-être réel, et tu dois croire en lui. Et si tu veux te rassurer, alors je vais t'accompagner à l'hôpital. Tu en dis quoi ? 

— Je veux bien aller à l'hôpital, mais... et toi ? Tu n'étais pas censé ouvrir ton studio ? 

— Ne t'inquiète pas pour mon studio. Tu sais, je ne suis pas le seul prof de danse. Je peux bien prendre une heure et t'accompagner à l'hôpital. 

Je souris, heureux d'avoir un ami comme lui à mes côtés. J'aurais voulu l'aider de la même manière qu'il le faisait pour moi. Je me levai, toujours un peu surpris par cette nouvelle. Je déposai lentement l'une de mes mains sur mon ventre, avec la peur qu'il disparaisse lorsque je serais à l'hôpital. 

~ 

J'étais prêt. J'avais pris une douche froide, et cette douche froide m'avait fait un bien fou. Elle m'avait remis les idées au clair. Je voulais croire en ces deux barres qui s'étaient affichées sur le test de grossesse que je tenais dans ma main. Jimin avait voulu conduire, et c'était mieux comme ça : je n'avais pas la tête à ça. Je voulais simplement penser à autre chose et éviter de penser à cette grossesse pas encore confirmée. 

Le trajet jusqu'à l'hôpital se déroula dans le silence. J'avais besoin de calme, et Jimin le comprenait très bien. 

L'hôpital général de Séoul était dirigé par mes parents. Contrairement au père de Taehyung, qui était un entrepreneur accompli, mon père, à moi, était un gynécologue de renommée mondiale qui avait su se faire un nom. Si j'avais décidé de venir ici, c'était simplement parce que l'hôpital offrait les meilleurs soins aux futures mamans. Et si je devais mettre au monde, alors ce serait entre les mains de mon père. 

« Tu n'as pas peur que ton père se fasse de faux espoirs en te voyant là ? 

— Mon père est médecin. Si je suis enceinte, il le saura très vite. Et puis, aujourd'hui, il ne travaille pas. Je n'ai pas à m'inquiéter de le voir. 

Jimin hocha simplement la tête avant de me suivre à l'intérieur. Je n'avais pas besoin de rendez-vous, ni même d'attendre longtemps dans une file interminable. Mon père avait tout prévu et avait mis à disposition un médecin prêt à me recevoir à tout moment. 

« Monsieur Kim, c'est vous ? Nous allons prévenir le docteur Choi que vous êtes là. Vous pouvez l'attendre dans son bureau », dit-elle avec un sourire crispé. 

Je soupirai avant de prendre l'ascenseur. Le bureau du gynécologue était au deuxième étage. J'étais stressé, et j'avais aussi très peur de perdre cette joie que je ressentais au fond de mon cœur. 

La porte du bureau s'ouvrit sur le docteur, qui m'offrit un sourire rassurant. 

« Monsieur Kim, que me vaut votre présence ? Est-ce une bonne nouvelle ? 

— Je... Je ne sais pas trop. J'ai fait un test de grossesse plus tôt ce matin, et il affiche deux barres. Je ne sais pas ce que ça veut dire », dis-je en lui montrant le test. 

— Bien sûr que vous savez ce que ça veut dire. Vous êtes enceinte. 

— Vous êtes sûr de vous ? Et si... et si c'était simplement une erreur ? 

— Je vois. Vous avez peur que les résultats soient erronés, et je vous comprends. Ce n'est pas facile de croire un résultat après avoir essayé autant de fois sans succès. Je suis votre médecin, et pour vous rassurer, nous allons vous faire une prise de sang et une échographie. Vous êtes prêt ? » dit-il. 

Je hochai simplement la tête. 

La prise de sang avait été faite rapidement, et maintenant, j'étais allongé sur le lit, ma main dans celle de Jimin. 

« N'aie pas peur. Je suis avec toi. Tout ira bien », murmura-t-il à mon oreille. 

— Très bien, nous allons commencer. Êtes-vous prêt ? demanda le docteur tout en appliquant le gel sur mon ventre. 

Tout commençait à prendre un sens. J'étais prêt pour le changement qui allait survenir dans ma vie. Et ce bébé était tout ce dont j'avais besoin. Je voulais y croire. Je voulais croire que j'avais aussi le droit au bonheur, que j'étais capable de concevoir et ainsi rendre toute ma famille heureuse. 

Mon bébé, peu importe si tu existes ou pas, moi, je t'aime déjà. 

~ 

« C'est vraiment ce que tu veux ? demanda Jimin, les sourcils toujours froncés. 

— Oui, c'est ce que je veux. Nous l'avons fait ensemble, et c'est une nouvelle que nous devons partager ensemble, peu importe s'il le prend bien ou mal. 

— Tu as raison. C'est ton mari. Même si vous ne partagez pas la même maison, il a le droit de savoir que vous avez réussi et qu'un petit être est en train de grandir dans ton ventre », dit-il, beaucoup plus détendu. « Tu es vraiment sûr que je peux te laisser seule ? 

— Tu t'inquiètes un peu trop, hyung. Je vais bien, et je pourrai rentrer seule à la maison. Je n'aurai qu'à prendre un taxi. 

— Très bien. Tu me préviens quand tu seras rentrée à la maison », dit-il avant de me laisser enfin partir. 

Je soupirai après lui avoir dit au revoir. J'étais heureux. Nous avions enfin réussi après autant d'essais. Il était là, au chaud dans mon ventre, et je voulais que son papa sache qu'il était là et qu'il était en bonne santé. 

Lorsque je franchis le hall de l'entreprise, tous les regards étaient sur moi. Et j'avais très bien compris qu'ils ne s'attendaient pas à me voir cette semaine. C'était ce qui arrivait quand Taehyung me donnait des jours de repos. Je soupirai avant de m'arrêter devant la réception. 

« Bonjour, Min-ha. Tu sais où se trouve monsieur Kim en ce moment ?** 

— C'est toi son secrétaire. Tu sais qu'à cette heure, il est en réunion avec le conseil administratif », dit-elle  tout en ricanant. « Tu sais, je ne suis pas censée te le dire, mais à chaque fois que le Boss te donne des jours de repos, sa très chère femme prend ta place et joue à la secrétaire. 

Je ne savais pas ce que je ressentais à ce moment, mais ce que je savais, c'est que j'étais en colère. Très en colère. Il avait osé me faire ça. Après tout, c'était toujours elle et lui, et moi, j'étais juste la troisième roue du carrosse. Je ne savais même plus ce que je faisais là. De quel droit avais-je d'être ici ? 

Mais je ne voulais pas non plus faire demi-tour. Après tout, même si ton père est un gros connard, il restait ton papa, et il avait le droit de connaître ton existence. 

Je serrai fortement les papiers que j'avais entre les mains et me dressai, furieux, devant la salle de conférence. 

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