Chapitre 1

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J'ai toujours imaginé mon enfance dans une maison pavillonnaire, avec des meubles épurés et des murs décorés avec goût où je verrais les photos de famille accrochées au mur. Des photos de celle-ci baignant dans le bonheur et la joie, où il ny aurait aucun jugement, aucune peur de faire des erreurs et que si cela arriverait, mes parents seraient là pour maider a comprendre et à la réparer.

Je serais rentrée de l'école avec le sourire aux lèvres, pressée de dire à mes parents mes bonnes notes. J'aurais eu des amis sincères avec qui j'organiserais des soirées pyjamas, qui resterait jusquà lâge adulte, nous arions été comme des surs et frères.
Mes parents seraient aimants et me montreraient ce qu'est l'amour avec un grand A. Je m'imaginais embêter mon grand frère quand il ramènerait des conquêtes. On rigolerait de tout et de rien. A chaque dîner, nous aurions parlé de nos journées, mon père tenant la main de ma mère, la regardant avec amour et dévotion. On partirait en vacances chaque année dans un endroit différent, à se pavaner et se détendre, ensemble en famille.
J'imaginais également mon adolescence remplie de joie, de peines de Cur, ma mère qui mépaulerait et me dirait que ce garçon nétait pas pour moi, quelle aussi avait connu ça et que cela passerait avec le temps.

Et puis, jaurais rencontré mon petit ami, un garçon avec plein de bonnes intentions, à qui j'aurais donné mon innocence avec l'intime conviction qu'il serait l'homme de ma vie. Je serais allée à l'université, j'aurais eu un diplôme, un métier épanouissant. Je me suis imaginée une fois adulte, acheter une maison avec mon mari pour fonder notre famille. Vivre une vie normale et lambda avec un chien et des enfants qui courent dans le jardin. Je m'imagine tout ça, assise près de ma fenêtre.

Ce rêve sur ma vie imaginaire s'arrête lorsque l'on toque à ma porte.

- Que veux-tu ?

Il se tient devant moi, l'ange de la mort, dans l'embrasure de la porte. Ce mec doit faire plus d'un mètre quatre-vingt avec environ quatre-vingt-dix kilos de pur muscle, dissimulé dans un pull à col roulé et un jean qui met très clairement son fessier en valeur, ses cheveux noirs corbeaux coupés court sont l'opposé de mes cheveux long d'un blanc polaire. Côte à côte, on peut nous confondre avec le yin et le yang.

Je le fixe, son visage à la mâchoire carrée, sa barbe de 3 jours que j'imagine parfaitement chatouiller l'intérieur de mes cuisses, ce regard en amande, aussi noir que les ténèbres, où si par malheur, ou bonheur, je me perds dedans, j'y verrais les enfers. Je vous présente Daymon, le bras droit de mon père.

- Ton père t'attend dans son bureau, lui fais pas perdre son temps. Répond froidement Daymon.

Honnêtement il aurait dû s'abstenir, sa remarque est inutile. Je m'en contre fou de son opinion. C'est mon père, je fais ce que je veux.

Remettant ma carapace, je me tiens droite, digne et je m'avance vers lui. Dans la provocation que j'aime tant faire, je lui empoigne l'entrejambe et je m'approche de son oreille.

- Tu n'es personne pour moi, tes remarques tu peux te les garder. Continue comme ça et je te coupe la bite compris? Murmurais-je

Sa seule réponse fut un grognement. Un grognement tellement virile qu'il s'échoue directement dans mon entrejambe.

Ma vie imaginaire est bien loin, profonde dans mes pensées. Je dois redevenir, moi, Maria, la princesse de la mafia.

Voici ma réalité, je suis née et j'ai grandi dans la mafia colombienne.

Mon enfance, rien de joyeux, ma mère est morte lorsque jétais très jeune, je nai aucun souvenir delle. C'est en son honneur et parce que je suis sa copie conforme que mon père m'a prénommée Maria. J'ai grandi entourée d'un père absent et d'un frère présent comme il le pouvait. C'est Augusta, la gouvernante qui m'a élevée, elle est comme une mère pour moi.

Mon adolescence fut marquée par le commencement de la noirceur.

Mon frère, Luca, âgé à peine de 19 ans, a été tué lors d'un règlement de compte entre mafieux. Il devait être l'héritier de cet empire, lui, avait les épaules pour le faire. A son décès, j'avais 13 ans, à ce moment-là j'ai su que ma vie allait être entourée seulement de ténèbres.

Mon père a commencé à me former pour prendre ensuite sa place, enfin pas tout à fait... c'est mon futur mari qui héritera de sa place mais j'aurais quand même mon mot à dire. Dans ma famille, les femmes ont une place importante. C'est elles qui prennent les décisions finales. Les hommes font les forts et les décisionnaires en public mais au final c'est le sexe féminin qui décident dans l'ombre. Mon père ne s'est jamais remarié. Il a des putes mais ça s'arrête là. Pas de sentiments. Aucune femme ne pourrait remplacer l'amour de sa vie, ma mère.

A partir de là, j'ai commencé les entraînements physiques et psychologiques avec Henry, l'ancien bras droit de mon père. Il s'est suicidé après qu'un gang ennemi ait tué sa famille. C'est comme ça, il y a 3 ans, que Daymon est devenu le nouveau bras droit de mon père. Rien à voir avec Henry qui lui était strict mais avec gentillesse. Il était un peu, avec Augusta, les lumières de ma vie. Il m'a tout appris. Il m'a aidé à m'en sortir quand j'ai dû, à 16 ans, tuer ma première victime. Bon ce n'était pas un innocent. Il faisait partie de la mafia Sicilienne qui a tué mon repère, mon frère. Mais tuer n'est jamais simple, les visages s'impriment derrière mes paupières à chaque fois que ma lame rencontre leur gorge.

Mon surnom, La Lama, vient de là, c'est ma signature, une coupure nette et profonde sur la gorge de mes victimes. Maintenant, je m'entraîne avec Daymon, lui m'enfonce peu à peu dans le néant, dans un trou noir aussi profond que même la lumière d'Augusta ne parvient pas jusque là.

Mes entraînements avec lui deviennent de plus en plus sombres. Le physique, je lai, mais la torture psychologique, c'est là-dessus que je m'entraîne. Si je venais à être kidnappée, je dois me taire, même sous n'importe quelle contrainte. Ne rien dire, n'avoir confiance en personne, pas d'amis, vivre à regarder au-dessus de mon épaule, voilà mon quotidien.

Les entraînements avec Daymon m'usent. Pour torturer mon esprit, il n'y va pas de main morte. Seule, dans une pièce, sans fenêtre, sans horloge. Perdue au milieu du temps, n'importe quand, aussi bien le jour que la nuit. Cagoulée, j'entends des cris, des appels à l'aide. Parfois, on me met en boucle, des images de tortures ou de viols et des photos de mon frère aussi. Si je pleure, Daymon se défoule. Un coup de ceinture par larme. Ne jamais montrer ses faiblesses, telle est sa devise!

J'arrive au bureau de mon père, je rentre sans même toquer. J'ai toujours eu du mal avec l'autorité.

Affalé sur son fauteuil, Melissa, sa favorite, entre ses jambes, mon père me lance un regarde noir.

- Tu n'as jamais appris à toquer Maria?

- Non pas dans ma propre maison.

Simple et efficace comme réponse ma petite!

Avec mon père, nous n'avons jamais eu de relation basique. Lui, un père aimant et moi une fille modèle. Non, jamais. Pour moi, c'est plus un chef que mon père. Donc le voir entrain de se faire sucer par une fille qui est 3 fois moins âgée que lui, ne me fait rien. Pour vous dire, il a demandé à un de ses hommes, d'être mon premier. Un coup basique et vite fait, dans une voiture. D'après les dires de mon père, les vierges sont des emmerdes.

Quelle mentalité de merde sérieux.

- En bas Maria, nous avons un homme qui doit être tué. J'arrive, m'informe mon père.

Et comme un bon toutou à son papa, comme on m'a appris à faire, je prends la direction du sous-sol.

Damnée pour toujours Où les histoires vivent. Découvrez maintenant