08/09/18 Famille. Famille ? :
Je tends la main pour attraper un apéricube mais je retiens mon geste suite au regard assassin de ma mère. Chaque dimanche depuis une année maintenant, c'est la même chose : repas de famille avec notre nouveau beau-père. Je ne suis pas sûre de l'apprécier, au contraire même, il est moqueur, taciturne et hautain. Il pense qu'on est mal élevés mes frères et soeurs et moi, résultats ma mère devient intransigeante lorsqu'il est à la maison. Interdiction de faire la grasse matinée à mon grand désarroi. Je fais tellement de nuit blanche la semaine que les deux nuits du Week-end sont salvatrices pour moi, mais maintenant je n'en ai plus qu'une... Ça me rend grognon, à fleur de peau.
Mes parents ont divorcés lorsque j'avais 4 ans et depuis ma mère était rester seule. Elle nous a élevé tant bien que mal et je trouve qu'elle a fait du super boulot, la plupart du temps. Je me souviens que les fins de mois on toujours été difficiles, ma mère se privais parfois de nourriture pour qu'on en ai plus. Elle prétextais ne pas avoir faim. Elle s'est privée de tant de choses pour nous que je ne les compte même plus... C'est une femme formidable, je l'aime beaucoup même si... En ce moment nos relations sont compliquées.
Je fixe la bouteille de coca qui trône sur la table. C'est ma boisson préférée mais je préfère me servir de l'eau bien que je n'aime pas cela, je ne veux pas recevoir une réprimande.
-Ta rentrée s'est bien passée ma choupinette ?
Demande ma mère d'une voix chantante, brisant le silence alors qu'elle épluche ses légumes.
"Comme d'hab, l'insipide routine de la vie scolaire me donne de l'urticaire. Je n'arrive pas à dormir tellement les crises d'angoisses m'enserre tel un étau de l'enfer. Mon ventre est plus tordu que la règle en plastique du tiroir de la cuisine et mon coeur pèse si lourds que même superman ne pourrais le soulever"
-C'est trop bien ! Mon maître est trop gentil et je suis à côté de Naïmee.
Réponds ma petite soeur de sa voix haut perchée, car oui, cette question ne m'est pas adressée, elle ne l'est plus depuis 3 ou 4 ans maintenant.
-C'est géniale ma Lyly ! Et toi mon gros ?
Mon frère lui raconte ses premières journées en cap verrerie mais j'arrête d'écouter. Je suis prise de passion pour les motifs de la nappe de table de la cuisine. Elle est fleurie et immaculée, pas très belle mais fonctionnelle.
Ma mère ne m'adresse pas la parole et les autres ne le font pas non plus. J'ai l'impression d'être un fantôme, une ombre, un élément du décor.
Mon beau frère, entre dans la pièce juste pour prendre des apericubes, le chanceux il en a le droit lui. Il ne vient pas toujours avec son père car il arrive souvent qu'il soit chez sa mère.
-Hey, comment tu vas Adelin ?
Je lui demande, curieuse car je ne l'ai pas vu depuis un moment. Et que j'en ai un peu marre d'être ignorée. Les autres tournent (enfin) leurs regards vers moi.
-Bah alors, tu cherches des amis ?
Me demande Franck, comme ça. Ses mots me transpercent comme des flèches empoisonnées, je ne sais pas vraiment pourquoi mais je le prends vraiment mal. Des souvenirs flous remontent à la surface de ma mémoire mais je les repousse avec force. Adelin ricane à la remarque de son père et ma mère lève les yeux au ciel avec un sourire en coin. Et ce simple geste me blesse encore plus que les mots de son Franck.
C'est trop pour moi même si ce n'est qu'une phrase de six petits mots. Même si ce ne sont que des yeux levés au ciel. Mais les mots s'accumules dans mon cœur, et les silences des autres faces à ces mots aussi. Ceux de ma mère plus que les autres. J'ai l'impression d'étouffer (encore), je me lève d'un coup, je sors de la cuisine et je ne répond pas à ma mère qui me demande où je vais.
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Mes Adieux au garçon que j'ai aimé
RomanceIl était une fois.... Une histoire qui n'avait rien d'un conte. Une histoire qui vous plonge dans la vie de celle qui vous la raconte, c'est à dire : moi. Il y a de l'amour, de la haine et de la peine. Alors prenez garde chers lecteurs car un morcea...