🧙‍♀️ 𝕻𝖆𝖗𝖙𝖎𝖊 𝖖𝖚𝖆𝖙𝖗𝖊 🧙‍♀️

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Katuski se tenait bien droit devant son bungalow, valise à la main. Dès que son père l'avait déposé, il s'était empressé de rejoindre Shota qui l'attendait sur le porche du bureau des renseignements. Après quelques explications du chemin à prendre, l'agent lui avait indiqué le numéro de son bungalow, sans pour autant préciser l'identité de ses colocataires.

Il a fait exprès, pensa Katsuki.

Avant de s'approcher d'avantage, il inspira un bon coup, humant au moins deux parfums à l'intérieur de la bâtisse : le premier était légèrement brûlé, mais très effacé sous une odeur beaucoup plus florale, Katsuki supposa qu'il devait s'agir d'un hybride vampire à la dominance fae. Shota lui avait expliqué que les hybrides n'étaient pas rares, mais qu'ils avaient toujours une espèce dominante. La deuxième fragrance était plus étrange, à la fois neuve et ancienne : un métamorphe.

Il devait être aux alentours de dix-huit heures trente, la fraîcheur de la nuit commençait à s'installer, mais Katsuki ne la ressentait pas. Au loin, le soleil, dissimulé derrière le brouillard opaque tout le long de la journée, effaçait avec lui les ultimes traces de lumières.

Katsuki monta les marches du perron et ouvrit le battant de la porte.

A l'intérieur, il fut percuté par différentes effluves qui le ramenèrent en enfance, la pomme, le sucre, les légumes d'automne, tout ça se mélangeait, c'était comme pénétrer dans un magasin de nourriture en période d'Halloween. Chaque détail lui apparut comme une évidence : l'édredon sur le canapé qui avait été mal raccommodé, la citrouille sculptée qui traînait sur la table à manger commune et qui annonçait une lente décomposition, pas visible à l'œil humain, ou encore les légères traces de poussières sur les battants des volets extérieurs.

Il pénétra un peu plus dans le bungalow, traînant son bagage derrière lui. Entendant du bruit dans la cuisine, il se déplaça pour voir qui s'y affairait, et perdit toute bonne humeur en reconnaissant un certain métamorphe, de dos, en train de faire une tarte.

Celui-ci se retourna d'un coup, tout sourire. En apercevant Katsuki, sa mine joyeuse doubla d'enthousiasme.

- Tiens, tiens, rigola Denki. Il avait de la cannelle et du sucre sur les doigts, le tablier tâché de colorant rouge. Ce serait pas notre vampire grognon, juste là ?

Pour toute réponse, Katsuki gronda, déjà fatigué de sa colocation. Qu'à cela ne tienne, il fit demi-tour et regagna la porte au pas de course.

- Eh, où est-ce que tu vas comme ça ? le rattrapa Denki en se marrant.

- Voir Shota pour qu'il me change de bungalow, je refuse de cohabiter avec toi.

Denki s'esclaffa encore plus, Katsuki ne voyait pas en quoi la situation était si drôle, mais soit.

- T'as pas écouté Nemuri, ce matin ? Pas de changement de bungalow ! C'est con, hein ? Va falloir me supporter.

Katsuki roula des yeux, et au même moment, une tierce personne apparut, refermant derrière elle ce qui devait sans doute être la porte de sa chambre. Un arôme floral s'infiltra dans les narines du vampire.

Si Denki était un blond frêle à la peau pâle, son deuxième colocataire était quant à lui un grand basané aux muscles saillants, pas de quoi faire trembler Katsuki cependant : lui non plus, il n'avait pas de quoi se plaindre. Les cheveux rouges de son coloc s'étendaient en pic sur son crâne, maintenu par un bandana noir, et une vilaine cicatrice partant de son arcade sourcilière lui barrait le front en deux.

- Oh salut ! T'es notre coloc, c'est ça ?

Son sourire éclatant contrastait étrangement avec son physique de gangster. Il possédait une panoplie de piercings, dont un au sourcils et deux autres à la lèvre inférieure qui s'illuminaient dès qu'il ouvrait la bouche.

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