autism

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Au début... tout s'est éclairé. 

C'était comme si l'épais nuage noir qui flottait au-dessus de ma tête se réduisait à un tout petit brouillard. 

Soudainement, tout s'expliquait.

Les bizarreries. Les incompréhensions. L'impression désagréable d'être étrange. Les crises. Les difficultés. 

C'était nouveau, de se dire que finalement, on n'était pas si anormal ; qu'on pensait juste différemment. 

Ça impliquait une indulgence nouvelle envers moi-même : tu n'es pas bizarre, Mido. C'est le monde qui ne pense pas comme toi, ou toi qui ne pense pas comme le monde. Tu es toi, et c'est suffisant. 

Ça impliquait comprendre les moments difficiles, et pourquoi ils étaient difficiles. C'était se dire : en fait, c'est normal que ce soit difficile pour toi. Tu peux te préserver de ça. 

Ça impliquait de ne plus se détester pour ce qu'on était. Une haine induite par l'ignorance et l'incompréhension. 

Mais ce soulagement n'a été que de courte durée. 

Rapidement, il s'est heurté à l'incompréhension de gens. Quand on ne connait pas, on minimise : oh, mais tu sais, on est tous un peu comme ça, hein... 

Ou encore : oh, franchement, ça ne se voit pas... 

L'incompréhension induit aussi le rejet. 

Et finalement la haine de soi revient.

Parce que, pourquoi moi ? Pourquoi je suis comme ça ? 

Pourquoi toute ta vie ressemble à une succession de tempêtes ? Pourquoi, mais pourquoi penses-tu si fort

Pourquoi, mais pourquoi. 

Finalement le soulagement fut bref. Il oscille. Mais il se change majoritairement en haine, en fin de compte.

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⏰ Last updated: Oct 31, 2023 ⏰

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