Chapitre 5 - Roméo

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Ce que j'aime le plus après une nuit longue et mouvementée, c'est me laisser dormir le plus longtemps possible et traîner toute la journée sur mon canapé. J'essaye de ne rien prévoir le lendemain des grosses soirées pour pouvoir tenir cette routine. Et lorsque je ne peux pas modifier mon emploi du temps de ministre, je m'arrange pour avoir l'air le plus digne possible.

Bon, pour être honnête, ce n'est pas toujours une réussite !

Je ne compte plus le nombre de repas chez Mamy que j'ai passé à piquer du nez au-dessus de mon assiette. Entre ma mère qui me donne des coups de coude discrets pour me réveiller et le risque de se retrouver la tête dans le potage bouillant, je ne recommande pas l'expérience. Et encore, les regards noirs de Maman sont inoffensifs à côté de ceux que nous lance le Coach Sweeney lorsqu'il nous voit arriver blancs comme des linges, puants la vinasse pour certains et sur le point de dégobiller dans leurs pompes pour d'autres. Il nous insulte d'équipe de branquignoles ivrognes avant de nous envoyer faire des tours de terrain jusqu'à ce que notre corps évacue l'alcool. Je ne suis pas sûr que sa technique soit très efficace mais jamais, au grand jamais, je ne me permettrais de lui dire.

J'essaye d'oublier mon crâne qui explose et mon estomac en vrac, bien déterminé à ne pas ouvrir les yeux avant midi. Je m'enroule confortablement dans ma couette et m'enfonce la tête dans l'oreiller. Le chant des oiseaux sous ma fenêtre m'indique qu'il est trop tôt pour quitter mon lit douillet.

Hier soir, c'était intense. Comme d'habitude, un gars a invité presque tout le campus chez lui. Je crois que cette fois il faisait partie de l'équipe de foot. A moins que ce soit celle de hockey. Je ne sais plus. Mes souvenirs sont un peu flous. Toujours est-il que la soirée était énorme ! J'y suis allé avec Gray et nous avons enchainé les fous rires et les bière pong toute la nuit. Après des heures à m'alcooliser et à traverser la maison, j'ai fini par trouver Maud et Amelya en train d'enflammer la piste de danse comme elles le font toujours. J'ai donc passé pas mal de temps avec elles avant de faire la connaissance d'une jolie rousse dans la cuisine.

Nous avons commencé à discuter et de fil en aiguille nous nous sommes rapprochés. Je lui ai proposé de la ramener chez elle. Elle m'a demandé de rentrer avec elle. Je ne me souviens pas de tout, sauf de la super lingerie qu'elle avait hâte de me montrer. Après avoir profité de notre instant ensemble et de s'être mis d'accord sur le fait que ça ne se reproduira sans doute jamais, ce qui est très important à placer dans la conversation, je suis rentré chez moi. Je ne reste jamais dormir chez les filles avec qui je couche.

C'est un truc de couple.

Or, je ne suis jamais en couple.

Je tente de me remettre de tous ces événements lorsque, tout à coup, une sonnerie stridente émane de mon téléphone portable. Je sursaute. Mon mouvement brusque me donne la nausée et le tournis. Je frise l'infarctus et grogne tel Aaron, maudissant le réveil de sonner le week-end. Je tape sur l'appareil qui se trouve près de moi pour le faire taire afin de me rendormir. Sans succès. Le désagréable bruit reprend quelques minutes plus tard. J'ouvre difficilement les yeux et réalise que ce n'est pas mon réveil qui sonne depuis tout à l'heure. Quelqu'un est en train de m'appeler.

Qui est assez bête pour me passer un coup de fil aussi tôt un samedi matin ?

J'attrape mon téléphone d'une main et me frotte le visage avec l'autre. J'appuie sur l'écran et la lumière m'aveugle. Je plisse les yeux pour m'accommoder et voir de qui vient ce harcèlement matinal. Je fais alors mon deuxième infarctus en moins de 5 minutes.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 16 ⏰

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