Chapitre 62

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Drago laissa échapper un bref soupir de soulagement en notant que les mots de sa mère avaient fait mouche et que Harry se détendait entre ses bras.

Sans lâcher Harry, il murmura.

— Tu devrais rentrer, mère.

Sa mère soupira, avant de capituler.

— Très bien. Ne me laisse plus à l'écart, Drago, s'il te plaît. Tous les deux, vous avez besoin d'autant d'aide que possible.

Drago hésita un instant, avant de finalement hocher la tête. Habituellement, il refusait l'aide qu'on lui proposait, mais cette fois, il s'agissait de Harry. Harry aurait besoin de soutien et il savait que sa mère pouvait être une protectrice farouche lorsqu'elle le décidait.

Narcissa sembla se contenter de son geste, puisqu'elle lui pressa l'épaule tendrement avant de répéter le même geste pour Harry, et elle s'éloigna tranquillement.

Lorsqu'il entendit la porte d'entrée se fermer derrière elle, Drago embrassa Harry, à la fois pour lui prouver qu'il n'était plus seul, mais aussi pour le ramener au présent, près de lui.

Il le tint jusqu'à ce que Harry aille mieux, suffisamment pour que ce dernier lui dise d'aller se reposer pour guérir. Drago ricana en masquant son soulagement et il nota le regard empli de gratitude de Harry lorsqu'il ne mentionna pas ce qui venait de se produire.

Il laissa Harry le traîner jusqu'au canapé et il s'installa docilement. Cependant, lorsque le jeune homme marmonna qu'il devait aller s'occuper de Rogue, Drago se redressa immédiatement, les sourcils froncés.

— Je viens avec toi. Je prendrais du repos après, autant que possible, mais je dois parler avec ce foutu portrait borné pour mettre au point la prochaine version de la potion.

Il laissa Harry l'examiner, dubitatif, et il cacha avec soin qu'il était encore un peu fatigué. Les potions avaient accéléré sa guérison, mais en contrepartie son corps avait besoin de beaucoup de repos pour récupérer.

Cependant, il n'avait pas vraiment le luxe de pouvoir se reposer jusqu'à être en pleine forme. Si Voldemort l'appelait, il devrait être prêt ou subir une nouvelle et douloureuse punition... Le mage noir ne se préoccuperait ni de sa guérison ni de sa fatigue. Pas plus qu'il ne se préoccuperait de sa pseudo-promesse de lui laisser quelques jours de liberté.

Harry hocha la tête, boudeur.

— Si tu insistes. Mais je nous fais transplaner.

Drago accepta immédiatement, masquant un sourire tendre devant le comportement protecteur de Harry. C'était une facette de lui qu'il aimait beaucoup, même s'il ne le lui avouerait jamais.

Harry l'enlaça fermement et Drago ferma les yeux, lui laissant les commandes, même s'il détestait ça habituellement.

Comme toujours, Harry trébucha à l'arrivée, mais Drago le stabilisa immédiatement. Ils avaient transplané directement dans la chambre où le corps inerte de Rogue était installé et Drago constata immédiatement que son portrait était vide.

Il tourna la tête vers Harry, mais ce dernier ne semblait pas inquiet. Harry haussa juste les épaules.

— Il va revenir, ne t'en fais pas. Installe-toi dans le fauteuil en l'attendant pendant que je m'occupe de lui.

Drago soupira en roulant des yeux, mais il obéit, décidant que c'était agréable d'être choyé de cette façon. Une fois assis, il plissa le nez.

— Que dois-tu faire ?

Harry se tourna vers lui.

— Lui lancer un sort de nettoyage, pour commencer. Vérifier que son état reste stable et qu'il ne s'agite pas. Si c'est le cas, une goutte du mort-vivant pour le garder dans cet état de sommeil. Potion de régénération sanguine, puis potion de guérison. Je vérifie ensuite la cicatrisation de sa gorge, les crocs de Nagini ont déchiré la peau et c'est encore enflammé. Enfin, je ne suis pas certain que ce soit utile, mais lorsque son portrait est vraiment agité, j'ajoute un philtre de paix.

Drago leva un sourcil impressionné vers Harry, stupéfait qu'il soit aussi minutieux dans les soins apportés à Rogue. Il songea que cette tâche devait paraître écrasante à Harry, surtout lorsqu'il était seul, isolé de tout soutien.

Il observa Harry commencer les soins, notant qu'il se montrait particulièrement respectueux et attentionné alors que l'homme ne lui avait jamais montré le moindre signe amical. Alors même que son portrait continuait de lui parler durement et de le traiter comme s'il était un gamin irresponsable...

Harry était penché sur le corps de Rogue, examinant avec attention le cou de son professeur, lorsque ce dernier réapparut dans son portrait.

Drago resta silencieux, l'observant en silence, essayant de décrypter l'expression de la peinture.

Rogue fixait Harry pensivement et il ne semblait pas avoir la même colère qu'à son habitude. Alors que Harry terminait et commençait à se redresser, l'expression de Rogue se ferma et au moment où le jeune homme se retourna pour le saluer, il avait son expression renfrognée habituelle.

Harry lui sourit, sans se soucier de sa grimace.

— Bonjour professeur. La plaie de votre cou cicatrise de mieux en mieux et je pense que d'ici quelques jours nous pourrions essayer de vous réveiller avec une potion de Wiggenweld. Qu'en pensez-vous ?

Rogue fronça les sourcils et siffla.

— Quelqu'un semble avoir travaillé pour une fois... Avez-vous donc tant hâte de vous débarrasser de moi, monsieur Potter ?

Drago serra les poings, se retenant d'intervenir. Harry ne semblait pas se soucier des remarques mesquines de Rogue et il n'apprécierait pas que Drago s'en mêle.

Pendant que Harry répondait aux questions de Rogue au sujet de son état de santé, Drago se leva et s'approcha, plaçant une main sur l'épaule de Harry en arrivant à ses côtés.

Rogue plissa les yeux en les fixant, mais il ne fit pas la moindre remarque. Drago le salua d'un hochement de tête brusque, il avait perdu toute admiration pour son professeur en voyant comment il continuait de traiter Harry, malgré tout ce que le jeune homme faisait pour lui.

Harry posa la main sur celle de Drago, puis il lança soudain, un peu nerveux.

— Nous avions pensé lui donner un poison quelconque pour l'affaiblir. Quelque chose qui me permettrait de... le vaincre pour de bon.

Rogue leva un sourcil, son regard passant de Harry et Drago et il pinça les lèvres, avant de renifler.

— Un poison. Pensez-vous qu'il n'est pas assez paranoïaque pour avoir prévu cette possibilité ? Il se gave d'antidotes chaque jour pour s'assurer que personne ne tentera d'attenter à sa vie... ça serait un excellent moyen de connaître une longue et douloureuse torture jusqu'à ce qu'il décide de vous délivrer de vos souffrances en vous tuant purement et simplement. Avez-vous d'autres idées brillantes de ce genre ?

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