2. M A K E - O U T • S E S H

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"Hey! I'm Astrid. What's your name, darling?"

Lexi lui sourit timidement avant de lui répondre, soulagée qu'elle ait engagé la conversation. Curieuse, elle la questionna:

"So how do you know Arlo?
- Oh, I don't, really. I'm a friend's of David, his flatmate. We're doing the same degree.
- Which is?
- Anthropology."

Cela décrocha un deuxième sourire à Lexi.

"Sexy pick."

À ce moment-là, un garçon tout juste rescapé du hangar trébucha un verre à la main, et s'affala au pied de la table. L'haleine exhalant trois grammes d'alcool par expiration, il remua un peu avant de laisser un gémissement de souffrance échapper la barrière de ses lèvres. Lexi sauta de la table et se précipita à son chevet.

"Bloody hell. He's cut his hand wide open with that glass."

Lexi se tourna vers Astrid, avec l'intention de lui demander de rester à ses côtés pendant qu'elle cherchait un bandage pour compresser la plaie, mais quand elle croisa son regard, elle laissa les mots mourir sur le bout de sa langue. Astrid avait le teint tellement blanc qu'elle en paraissait diaphane. Désormais inquiète pour les deux cas qu'elle avait sur les bras, Lexi appela les fumeurs au secours, qui se proposèrent avec grand esprit de sacrifice d'aller chercher de la gaze et des pansements.

La main sur la plaie du garçon, elle se tourna vers Astrid.

"Are you going to be okay?
- Yeah, yeah, sorry. Blood makes me a bit squeamish."

La blonde avait fermé les paupières, la mâchoire tendue et le corps secoué d'un tremblement à peine perceptible.

"You're okay, Astrid. There isn't much blood and it'll be gone in a few minutes. Hang in there. I promise you'll be okay. I'll make sure of it."

Astrid hocha la tête lentement, la tête rejetée en arrière et les yeux toujours clos. Lexi posa son autre main sur la cuisse de la blonde - à occasions régulières elle y appliquait un peu plus de pression pour qu'Astrid sache qu'elle était encore à ses côtés et attentive à elle. Le garçon, quand à lui, il était tellement imbibé d'alcool qu'il était tombé dans un état de mi-somnolence qui semblait le préserver de sa souffrance physique.

Lexi se demandait si Astrid n'avait pas abusé sur les vodka-cranberries, étant donné le fait qu'elle avait l'air de subir des hauts-le-cœur récurrents. Elle avait l'air de plus en mal au point, à la limite du malaise. Par chance, les fumeurs arrivèrent à leur rescousse à ce moment-là. Une fois le garçon rafistolé, Lexi se releva, et vint soutenir la blonde.

Bras dessus bras dessous elles se dirigèrent vers les toilettes, où Astrid s'aspergea le visage d'eau glacée. Son maquillage Viking de Shieldmaiden dégoulina le long de ses hautes pommettes, donnant l'impression d'un sillon de larmes sur son visage angélique. Sans réfléchir, Lexi leva une main encore ensanglantée d'avoir compressé la plaie, et de son pouce, tenta d'effacer les stigmates de son maquillage.

Cela fit tressallir la belle blonde. D'une voix tremblante, elle laissa échapper :

"Would you give me a minute alone, Lexi ? Please."

Une fois Lexi hors de la petite pièce, les mains crispées sur la vasque de l'évier, Astrid prit une longue inspiration. L'odeur du sang l'avait précipitée au bord du gouffre, et malgré le fait qu'elle ait tenté de rester en apnée autant que possible, elle n'avait pas échappée à une impression de vertige. Et pour cause: elle était affamée.

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Afin de laisser Astrid souffler tranquille, Lexi était partie dans une expédition solitaire à la recherche d'une boisson et d'un bout à manger pour la requinquer. Le remplissage d'un gobelet avec du jus de pomme et le vol d'une part de brownie plus tard, elle se mit à la recherche de la blonde dans la foule du hangar. Celle-ci apparût quelques secondes plus tard, facilement reconnaissable du fait de sa taille inhabituelle. Lexi lui fit part de ses offrandes, mais Astrid avait déjà bien meilleur teint.

"You're a gem, Lexi. I actually just ran to my car to get a little snack, but I suppose this can't hurt."

Avec un grand sourire, elle engouffra et la boisson, et le gâteau, avant de tendre une main ornementée de bijoux en argent vers celle de Lexi.

"Will you grant me this dance, sweetheart?"

Lexi aquiesça, un sourire timide étalé sur les lippes. Elle se laissa entraîner sur la piste de danse par sa partenaire, qui avait visiblement hérité d'un regain d'énergie. Clairement en contrôle de son corps, la jeune femme entraîna Lexi dans une danse lascive qui fit rougir cette dernière, heureuse de l'obscurité relative de la piste de danse. Astrid ondulait ses membres en adéquation avec la musique, les yeux fermés et un plaisir visible sur son visage rejeté en arrière. Son sourire s'étirait toujours plus, dévoilant des dents de porcelaine parfaitement alignées.

Sa beauté était surréelle, amplifiée par le jeu des lumières qui tombaient sur le corps des danseurs. Sous les stromboscopes, ses longs cheveux parsemés de tresses reflétaient la lumière blanchâtre, donnant l'impression d'être blancs comme neige. Lexi, quant à elle, ne parvenait pas à s'abandonner à la musique, trop prise par la contemplation de celle qui dansait contre son corps. La blonde finit par rouvrir les yeux, brillants d'une fièvre dont les médicaments ne peuvent soigner, et alors que Lexi plongeait son regard dans le sien, elle attrapa son visage de ses deux mains et l'embrassa passionnément.

C'était arrivé en un clignement de paupières, et aussi tôt que leurs lèvres entrèrent en collision, un déferlement d'émotions vint renverser tout ce qu'il y avait sur son passage au sein de la poitrine de Lexi. Sa poitrine n'était d'ailleurs pas la seule à être chamboulée par l'imprévu de ce tsunami. La brune sentait le fond de ses entrailles pulser de désir et les connexions nerveuses dans son cerveau s'embrouiller. Elle répondit enfin au baiser, les yeux fermés et la conscience aveugle à tout ce qui n'était pas ce corps pressé contre le sien.

Les deux filles n'appartenaient plus à la masse de corps qui se mouvaient au rythme d'une musique sans intérêt, leurs enveloppes corporelles évoluant à leur propre rythme, et leurs lèvres esquissant les mouvements que leurs pas ne faisaient plus. Leur danse était étrangère au reste du monde, indifférente à celui-là, même, elle était trop pure pour se perdre dans cet enchevêtrement de corps dans lequel on ne voyait plus d'individus. Elles se distinguaient du reste sans en avoir conscience, sans le vouloir, du reste, mais le fait était là, elles ne faisaient plus partie de cette informité.

BLOODY HELLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant