- Tu es au courant que tu es la secrétaire ici, non ? Sa tête se tourne pour m'observer de manière insistante pendant que je reste imperturbable, fixant droit devant moi. Mmh ?- Oui. Pourquoi cette question, monsieur ? J'essaie d'apaiser l'atmosphère en fixant les portes de l'ascenseur, rêvant secrètement de les voir s'ouvrir pour me jeter.
- Pourquoi c'est à moi de venir te chercher pour te dire que la voiture est prête ? Ses mots résonnent dans le silence de l'ascenseur.
Je m'efforce de maintenir une respiration normale et je réponds.
- Tout simplement parce que ce n'était pas prévu que la voiture soit prête aussi tôt. Étant donné que c'était mon heure de pause, je n'avais aucune obligation de rester dans mon bureau pour surveiller le téléphone. Normalement, cette tâche relève de l'accueil.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin, et j'eus un recul instinctif en croisant le regard de Monsieur Jeon. Son visage dégageait une aura de puissance et d'autorité que je détestais.
- Après vous, Monsieur Jeon, dis-je respectueusement, un léger frisson de nervosité parcourant mon dos.
Sans un regard, il sortit de l'ascenseur, déclenchant une série d'inclinaisons de la part des employés qui le saluèrent d'un "Bonne journée, Monsieur Jeon". Pendant ce temps, je m'efforçai de suivre le rythme, mes talons claquant sur le sol du hall d'entrée, une cacophonie contrastant avec le silence dans lequel il se déplaçait.
La chaleur du soleil d'été était intense dans l'air, pas une seule brise ne venant rafraîchir l'atmosphère.
Je n'arriverai jamais à m'habituer à ces voitures qui ont l'air - et qui sont - plus chères que mes années d'études. Une Rolls-Royce Cullinan nous faisait de l'œil, posée là comme si elle était sur un tapis rouge. Le chauffeur, aussi parfait que son uniforme, se tenait devant la voiture, prêt à ouvrir la porte de Monsieur Jeon avec toute la solennité d'un majordome de film d'époque.
- Ça gaze, Riki ? demandai-je en m'installant dans la voiture.
Il me jeta un regard outré, referma la porte avec autant de délicatesse que si c'était celle d'un coffre-fort, fit le tour de la voiture, puis s'installa à son siège, jetant un dernier coup d'œil dans le rétro.
Il a l'air angoissé.
Il l'est.
Faut dire qu'il cache bien son secret.
Notre fantastique chauffeur, ce géant sérieux, faisait partie du même club que moi : le Club de Tricots du Dimanche, où l'on tricote sérieusement de 17h à 20h30. Pour moi, ce club était comme une thérapie, le moyen idéal de mettre un point final à une semaine de travail interminable. Parmi les reines du tricot âgées de 50 à 70 ans, je trouvais la paix et la sérénité, partageant ma petite passion.
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Golden Obsession
FanfictionDans les couloirs de Golden J.K, les habitudes sont bousculées, les histoires passées s'exhibent, créant des combinaisons qui n'ont pas lieu d'être. Une obsession soigneusement dissimulée, une attirance farouchement niée. Mais où tout cela mènera-t...