OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction

QUATORZE : 5 novembre

« It's better to feel pain
Than nothing at all
The opposite of love's
indifference »

- Stubborn Love / The Lumineers

ISABELLE
9h58

Je me réveille avec la nuque douloureuse et le dos ankylosé. 

Bucky est encore près de moi, nos mains sont encore l'une dans l'autre, mais sa tête ne repose plus sur la mienne. Elle est redressée et ses yeux parcourent mon visage. 

Lorsqu'il voit que je ne dors plus, il détourne les yeux, les joues rosées. 

- Bon matin, je murmure.

Je sens la chaleur monter sous mes propres joues, également.

- Bon matin, dit-il.

À contrecœur, je me défais de son étreinte pour étirer mes muscles endoloris. C'est fou ce que l'être humain s'est adapté au confort d'un lit! Je passe sept heures adossée à un canapé et mon corps hurle de désespoir.

Bucky se lève et s'étire légèrement avant de s'assoir sur le canapé derrière nous. Je ne l'y rejoins pas. Je reste assise sur le sol, à me frotter le visage, à moitié endormie.

- Tu es réveillé depuis longtemps? je demande.

Il nie d'un hochement négatif de la tête. Quoique ses cernes disent le contraire...

- As-tu eu d'autres cauchemars? je l'interroge, inquiète.

- Non, grogne-t-il.

Oups.

Le voilà de mauvaise humeur.

Je me lève pour le rejoindre sur le canapé. Son regard est aussitôt attiré vers ma gorge, comme un aimant. Il grimace en voyant les ecchymoses qu'ont laissés ses doigts de métal autour de mon cou.

Je remonte le col de sa veste pour cacher mes hématomes. Il soupire et lève les iris vers les miens.

- À quoi as-tu rêvé? je le questionne.

Son regard se durcit.

- Je ne veux pas en parler, marmonne-t-il.

Je pose une main sur son épaule.

- Ça te fera du bien. Ça te soulagera d'un peu de toute cette douleur, j'insiste.

Il frissonne, comme si mes mots l'avaient touchés en plein cœur. Ses yeux bleus aciers croisent les miens. J'y lis beaucoup de douleur - plus qu'il ne se permet d'en exprimer - et ça me fait mal.

- Ce n'est pas... Hum... En parler n'y changera rien, il soupire.

Je pince les lèvres.

- Pourquoi pas? je réplique.

- Parce que tu ne pourras pas comprendre. Je ne comprends pas moi-même, crache-t-il en fermant les paupières.

Un aiguillon perce mon cœur, là où ça fait le plus mal, là où ça provoque mes larmes. Je ravale les pleurs qui me piquent les yeux et secoue la tête.

- Est-ce q-

- Je ne VEUX PAS en parler! C'est clair?! s'écrit-il en plongeant son regard remplit de remous coléreux dans le mien.

Je déglutis, la poitrine serrée.

Je voulais seulement te demander si tu te souviens de quelque chose.