OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction

☆☆★☆☆

BUCKY
00h15

Une chaleur insoutenable rampe sous ma peau, dans mes veines. J'ai l'impression qu'on arrache mes vaisseaux sanguins les uns après les autres à l'aide d'un couteau chauffé au préalable.

Je tire sur mes liens avec l'énergie du désespoir, les yeux remplis de larmes, la gorge nouée par mes hurlements.

Mes muscles se crispent sous la violence de la douleur. Une drôle de paralysie me bloque les jambes et les bras.

Je lutte pour respirer, la mâchoire serrée au point où mes dents se serrent entre elles jusqu'à casser. Je sens une molaire céder et m'entailler la langue.

Mes doigts sont dorénavant engourdis et mon torse est lourd. Dans ma poitrine, mon cœur bat, mais ça me fait mal. Je sens ma peau brûler, s'étirer, se modeler, comme si elle faisait de la place dans mon corps au liquide qu'ils m'ont injectés.

Je ne sais même pas qu'est-ce ils m'ont administré.

Mon crâne me fait l'effet d'être serré dans un étau. Je manque d'air. Je manque de force. Je manque de sang. Je manque de tout. Je hurle, jusqu'à ce que ma voix casse. Je me débats, jusqu'à ce que la douleur fulgurante me cloue sur place.

Je ne peux plus rien faire.

Seulement attendre.

Attendre que ça passe.

Quand le niveau de souffrance devient tolérable, comme la simple chatouille d'une flamme dans mes veines, je reprends connaissance.

Un scientifique se penche au-dessus de moi et prends ma tension ainsi que mon pouls. Je le fixe avec rage, la mâchoire serrée.

- Il est prêt, dit-il.

Il me rend mon regard.

- Bucky?

Je bats des paupières, confus.

- Bucky?

- Quoi? je grommelle.

- Bucky, réveille-toi!

Une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et me relève d'un coup. J'attrape la main qui me retient et tire violemment pour faire tomber mon assaillant.

- Buck, c'est moi! crit Steve.

Je le relâche, le cœur battant.

- Oh, S-Steve? Pardon, je balbutie, encore à moitié endormi.

Mon meilleur ami d'enfance, à propos de qui mes souvenirs se font muets comme une tombe, me regarde tristement. Il tapote mon épaule.

- Vous êtes revenus? Vous avez réussi? je demande précipitamment.

Il pince les lèvres.

- On a réussi, mais pas comme on voulait, avoue-t-il.

Mon rythme cardiaque augmente. Mes mains deviennent subitement moites et je serre ma couverture pour en réprimer les tremblements.

- Dis-moi qu'Isabelle va bien, je chevrote.

- Écoute, il n'y a pas de bonne façon de t'annoncer ça, mais...

Il soupire.

- Elle a prit le sérum, déclare-t-il.

Tout s'écroule.