Chapitre 19 : Aélys

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Les bibliothèques humaines étaient étrangement vides et ternes.

Lors de mon arrivée dans la pièce j'avais été nourri par l'espoir de trouver des informations intéressantes sur les naissances des bébés. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'avais constaté la plupart des étagères dépourvues de livres.

Les seules comblées par des « livres », si bien qu'on puisse appeler ça des livres, étaient remplies de bouquins à la couverture arrachée, aux pages noircies de crayons ou bien de manuscrits ayant vécu des atrocités que je ne souhaitais pas connaître.

Malgré tout je continuais d'espérer que parmi tous ces vestiges, je finirais par trouver un bouquin qui aborde le sujet de la naissance.

Mon regard se balada sur le dos des livres où s'affichait à la suite « les maths pour les nuls », « comment résoudre des équations différentielles », « cours de SI approfondi », » passer un toeic, les trucs et astuces ».

Je ne pouvais empêcher mes yeux de rouler vers le plafond à chacun des nouveaux titres que je lisais. Les humains avaient une drôle de tendance à compliquer les choses.

Sérieusement, qui s'intéressait aux équations différentielles ? Et puis, surtout, qu'est-ce que c'était des équations différentielles ?

Je ne comprenais pas et honnêtement, je ne souhaitais pas comprendre.

— Excusez-moi, tentais-je d'interpeller une femme planquée derrière un bureau et dont une immense monture camouflait la moitié de son visage.

— Mmmh ?

— Avez-vous un livre sur les naissances ?

Un rire moqueur lui échappa et elle redressa ses lunettes sur le sommet de sa tête, ce qui rendit ses yeux étrangement petits tout à coup.

— C'est un prank c'est ça ?

— Un quoi ?

Elle me jugea un instant sourcil haussé, son chignon brun en désordre menaçant de tomber sur le côté de sa tête.

— Très bien, suivez-moi.

Elle fit crier les pieds de la chaise en s'extrayant de son bureau. Le bruit me tendit et me fit grincer des dents, mais elle semblait n'en avoir rien à faire.

— Alors je peux vous proposer la recherche internet, m'indiqua-t-elle d'un ton moqueur en désignant un cadre noir.

— Une recherche internet ?

Son sourcil se haussa davantage, à deux doigts, de toucher la naissance de ses cheveux.

Elle appuya sur un bouton sans rien ajouter et l'écran noir se transforma pour afficher un fond bleu.

— Bien, je vais jouer le jeu. Je vous lance la page internet.

Un écran blanc apparut comme par magie avec écrit en son centre « Google » en plusieurs couleurs.

— Vous avez simplement à taper ce que vous souhaitez rechercher.

— À taper ?

— Oui à taper, par exemple je recherche comment mettre au monde un enfant, je tape dans la barre de recherche « mettre au monde un enfant » et je fais rechercher.

Une multitude de textes apparus l'instant d'après.

— Vous choisissez n'importe quel site et vous en lisez son contenu. C'est un peu comme une bibliothèque virtuelle si vous voulez.

Je regardais l'engin avec admiration et curiosité.

— Ça va aller ? poursuivait-elle.

Je hochais la tête et pris place tandis qu'elle retournait à son bureau.

La forgeuse d'âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant