Cette nuit là, je regardais les étoiles et ce fut à ce moment que je compris que tu les avais rejointes.
Couchée dans l'herbe tendre d'un champ, les mains sous la tête, j'observais la Voie Lactée et l'infinité du ciel. C'était une nuit de nouvelle Lune, les étoiles brillaient, embrasant le ciel d'été de leur flamboyante lumière.
Dans un coin du ciel, l'une d'elles brillait plus fort. Seule, elle semblait veiller sur moi et sur mon avenir.
Une larme perla au coin de mon œil et dégringola le long de ma joue. Elle fut vite suivie par une deuxième, puis par toute une quantité d'autres.
Déjà un an. Jour pour jour.
C'était ici, dans ce même champ, que tu m'avais quitté. Une maladie terrible t'avait emportée, ne laissant de toi qu'un pâle souvenir.
Tes parents, partis en voyage d'affaire, ne devaient pas revenir avant une semaine.
Ton frère était parti faire sa vie à l'autre bout du monde depuis quelques mois.
J'ai été la seule à t'avoir pleuré.
Mes larmes étaient sincères. Les autres se forçaient.
Il y a longtemps, nous avions eu une discussion, toutes les deux. On avait parlé de la vie après la mort. De la réincarnation.
Tu disais vouloir être incinérée et que tes cendres soient répandues dans les airs pour que tu puisse t'envoler vers d'autres cieux. Je trouvais cette idée magnifique. Si libre, si belle, si poétique.
Mais ma voix ne pesait rien face à l'avis de l'église. On t'a enterrée, placé une dalle de granit dessus, et des fleurs. Des fleurs pâles, dénuées de sens. Tu n'aurais jamais voulu être piégée ainsi.
Mais je suis sûre que cette étoile, qui m'observe depuis l'espace infini, hors du temps, hors des lois, c'est toi.
Ton esprit t'a quitté et s'est envolé vers le ciel. Depuis, tu vis là-haut. J'espère que tu es heureuse, là où tu es. Plus heureuse que ta vie sur Terre.
Je me demande si toutes les étoiles sont les âmes désincarnées de nos ancêtres. Si plus tard, moi aussi rejoindrai les astres.
Je me sens seule. Seule et minuscule face à l'immensité du monde. Ce monde si triste. Ce monde en constant changement. Ce monde si petit dans l'espace.
Toi, mon étoile, tu brilles dans la nuit comme jamais tu n'avais brillé. Je voudrais te rejoindre, t'avoir de nouveau à mes côtés.
Toi, mon étoile, si joyeuse et si belle. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point la vie sans toi était terne et fade.
Peu à peu, la nuit s'estompe. Le bleu pâle de l'aube chasse les ombres de la nuit, estompe ton souvenir dans le ciel et dans les esprits.
J'aimerais tant te rejoindre.
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Fleur de Vent
RandomDes mots. Rien que des mots. Des mots qui, je l'espère, traduiront mes pensées. Les mots sont puissants. Les mots sont vaillants. Les mots sont éternels, le reste est éphémère. Des pensées. Des questions. Des rêves. Des rendus de concours, aussi.