Chapitre 4 - Thomas

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Je la regarde me faire signe de la main et entrer dans son immeuble, j'attends quelques minutes afin de reprendre mes esprits, cette soirée était irréelle et je suis en train de faire une belle connerie, mais cette fille est comme un aimant.

J'aperçois au troisième étage des volets se fermer, ce doit être chez elle, il est huit heures du matin, j'ai juste le temps de rentrer, prendre une douche et d'aller à mon cours de langue.

Sur la route pour rentrer chez moi, je repense à Elisa, Ben m'avait prévenu qu'elle était plutôt mignonne, personnellement, je la trouve sexy cette nana. Elle possède un charme naturel, mais d'une telle fragilité, la voir fondre en larmes, lire la peur dans son regard et cette phrase qui me hante, "Ne me fais pas souffrir, s'il te plaît, ne m'abandonne pas toi aussi ", qu'a-t-elle pu bien vivre pour s'effondrer de la sorte, il faut que je pose la question à Benjamin, mais avant, je vais l'incendier de l'avoir laissé comme ça, seule avec nous.

Mon cours se termine, je pose les yeux sur mon ordinateur portable, autant être franc, je vais devoir demander à un camarade de m'envoyer le cours, je n'ai pratiquement pris aucune note. Entre la fatigue et le fait que mon esprit vagabonde, ses yeux noisette pleins de tristesse et de frayeur, ça me hante, il faut que j'appelle Ben tout de suite. Il décroche au bout de quelques sonneries, sa voix m'a l'air ensommeillé, il nous a pourtant lâché de bonne heure.

—Salut mec, ça va ?

—Salut Thomas, ça peut aller et toi ? Comment s'est passée la soirée ? me répond-il.

—Tu as le culot de me poser la question ?


Un silence s'installe, j'ai les nerfs à vif, je ne sais expliquer pourquoi.

—Tu te rends compte quand même que tu as laissé en plan Elisa alors qu'elle ne connaissait que toi ? Sans même lui adresser la parole, la prévenir, tu t'es cassé comme ça, il t'arrive quoi là ?

—Je...

—Quelle est ton excuse, vas-y ?

—Angela m'a appelé, elle voulait que je passe chez elle. Me répondit-il à contrecœur.


Il sait ce que je pense d'elle, nous l'avons rencontrée une fois et franchement plus hautaine et superficielle qu'elle, tu ne peux pas trouver. Elle le mène pas le bout du nez, c'est devenu sa marionnette, elle appelle, il accourt la queue entre les jambes tel un chien battu.

—Elisa t'en veut beaucoup, à première vue ce n'est pas la première fois que tu lui fais le coup. Elle n'a pas voulu nous raconter, mais je pense qu'elle s'est confiée à Céline, je les ai vus discuter toutes les deux.

—D'accord, me répondit-il sans une once d'émotions.

—J'ai une question à te poser Benjamin, Elisa, tu la connais ? Depuis quelque temps ?

—Oui et non, je la croise depuis plusieurs mois au Corvette, mais cela s'arrête là, je discute principalement avec le patron, elle est juste là à écouter en général, pourquoi cette question ?

—Hier soir, nous avons discuté et... Elle a eu une réaction qui m'a troublée. Sais-tu ce qui lui est arrivé par le passé, j'ai l'impression qu'elle a vécu quelque chose de grave, je ne saurais l'expliquer.


Je ne peux pas lui dire que nous avons flirté, que nous sommes allés jusqu'à nous embrasser, personne ne doit le savoir. Les conséquences en seraient désastreuses, mais à l'heure actuelle, je m'en fous royalement, je veux juste voir ou cela va me mener.

Aux couleurs d'AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant