chapitre 11

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Remus observe le phénix qui dort sur son perchoir. Le temps semble s'écouler lentement alors qu'il attend. Lorsque la porte s'ouvre, il tressaille et regarde le directeur s'installer à son bureau. Ses lunettes en demi-lune sont de travers et il les remet correctement avant de relever ses yeux bleus sur le jeune homme.


— Est-ce que je peux aller la voir? demande-t-il. Je sais que je dois être en cours, mais, s'il vous plaît. Ça fait trois jours que l'école a repris et je n'ai pas pu aller voir Tria.


— Vous avez de mauvaises notes, répond Dumbledore. Votre moyenne doit augmenter, assister aux cours est important pour votre avenir, surtout avec les examens qui arrivent.


— Écoutez, lâche Remus, je sais que je dois avoir de bons résultats, mais tout ce qui m'importe, c'est de voir Tria. On ne joue pas avec la vie d'un être humain. Des examens, ce n'est rien à côté.


Remus se pince les lèvres, il ne lâche pas le regard du directeur et prie intérieurement pour qu'il accepte et quand il voit son petit sourire, il sait qu'il a gagné. Le brun se relève alors et il le suit jusqu'à la cheminée avant de prendre de la poudre et de la jeter à l'intérieur. Arrivés à l'hôpital, il laisse le vieil homme et il s'approche d'une infirmière.


— Érétria est dans la chambre douze, dit-elle. Ne reste pas trop longtemps, d'accord ? Et il faut que tu portes une combinaison pour ne pas ramener des microbes.


Le jeune homme hoche la tête, une boule obstruant sa gorge et il déglutit avec peine, la suivant en silence. S'il avait su que le jour de Noël était le dernier où il voyait Tria en forme, il serait resté plus longtemps. Remus enfile la combinaison qu'on lui prête et il essaie de rentrer dedans, mais elle est trop courte cependant, il ne dit rien et enfile le masque avant d'entrer dans une chambre.

Il a le cœur qui risque d'éclater alors qu'il se dirige vers le lit où repose la brune. Elle fait si petite et il remarque qu'elle a encore perdu du poids alors qu'elle est déjà maigre et il retient difficilement ses larmes. L'infirmière referme la porte et quand il est seul, il s'approche. Des tubes partent d'un peu partout et il lutte pour ne pas s'écrouler. Tria tourne la tête vers lui et elle essaie de sourire avant de retirer le masque qui l'aide à respirer.


— Bonjour, Monsieur Remus, je ne savais pas que tu venais, dit-elle faiblement. Bonne année. Je te souhaite beaucoup de bonheur.


— Je n'allais quand même pas rater une chance de te voir, dit-il avec un léger sourire. Comment est-ce que tu te sens ?


— Ça va, le docteur dit que l'opération s'est bien passée, mais il ne veut pas que je sorte, répond-elle. Comment va Steviah ? Elle n'a pas répondu à mes lettres.


— C'est une bonne nouvelle, tu sais, une opération du poumon, ce n'est pas rien, dit Remus. Je ne sais pas, Steviah est .. différente. Je crois qu'elle a des problèmes, mais je ne sais pas lesquels.


Remus observe les tubes, il frissonne. Tria a failli mourir. Sa pneumonie s'est transformée en abcès pulmonaire et si elle était morte, il ne s'en serait jamais remis. La jeune fille tapote le lit et il hésite avant de s'y asseoir doucement et elle lui prend la main.


— Tu es triste, dit-elle. Je le vois à tes yeux, mais il ne faut pas être triste, Monsieur Remus.


— Tu vas aller bien, pas vrai ? demande le jeune homme.


— Oh, mais oui, dit Tria. J'ai hâte de revenir à l'école. Ça me manque les cours et puis tu me manques.


Remus observe cette petite main dans la sienne et il ne réfléchit pas vraiment, il entrelace leurs doigts ensemble et il sent ses yeux piquer. La vie est injuste, Tria ne mérite pas tout ça et il sursaute lorsqu'il sent la main de la brune se poser sur sa joue masquée.


— Ne pleure pas, dit-elle, sinon tu vas me faire pleurer. Je n'ai pas le droit parce que sinon, ça va faire mal à mon poumon.


— Désolé, répond Remus. J'ai hâte que tu reviennes à l'école, ce n'est pas pareil sans toi.


Remus presse la main de la petite brune, il aimerait rester plus longtemps, la prendre dans ses bras, lui embrasser la joue, mais elle doit se reposer et il se relève avant de regarder la porte avec tristesse.


— Je dois y aller, dit-il. Mais je reviendrai tous les jours, jusqu'à ce que tu reviennes à l'école.


Tria lui sourit avant de remettre son masque et Remus sort de la chambre. Il s'arrête dans les toilettes et il éclate en sanglots. Tria ne baisse jamais les bras, il se demande comment elle fait pour toujours garder le sourire alors que lui, n'y arrive pas. Il replie ses genoux contre sa poitrine et il pleure, la tête entre ses bras. Il renifle alors qu'il essaie de se calmer. Il doit être fort parce qu'il ne veut pas que Tria sache à quel point il a peur de la perdre.

Remus inspire profondément et se relève avant de passer de l'eau sur son visage. Il se promet alors de tout dire à Tria. Quand elle reviendra à l'école, il lui dira qu'il l'aime. Tant pis si elle lui rit au nez, mais la vie est trop courte et il ne veut pas perdre plus de temps. Le jeune homme regagne le hall et il rejoint le directeur avant de rentrer en silence. Remus retourne directement à son dortoir et il salue vaguement James qui mange des bonbons. Le garçon à lunettes l'observe avant de lui en jeter un pour qu'il le mange.


— T'étais où ? demande-t-il.


— Je suis allé voir Tria, répond Remus, et elle...


Sa voix se brise et il éclate en sanglots à nouveau. Surpris, James écarquille les yeux, mais il se lève avant de venir auprès de son ami et il le prend dans ses bras. Remus a besoin d'une étreinte alors il resserre ses bras et laisse ses larmes couler.


— Eh, dit James doucement, ça va aller, Lupin.


Remus renifle et il essuie ses yeux avant de se reculer et il se laisse tomber sur son lit en soupirant. James s'installe à côté et il le regarde avec inquiétude. Il n'a pas l'habitude de voir son meilleur ami dans cet état et en plus, avec Sirius qui semble pris d'une mélancolie, rien ne va.


— Tu crois qu'elle peut m'aimer? demande Remus.


— Évidemment, et puis franchement, répond James, je suis sûr qu'elle t'aime déjà. Nous, elle ne nous regarde pas comme elle te regarde. Écoute, Tria est une battante, je suis sûr que tout ira bien pour elle et je suis persuadé que toi, Remus Lupin, tu l'épouseras un jour.

𝘁𝗵𝗲 𝘄𝗼𝗹𝗳 𝘄𝗵𝗼 𝗰𝗿𝗶𝗲𝘀 → 𝑟𝑒𝑚𝑢𝑠 𝑙𝑢𝑝𝑖𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant