Phoenix Ashes « Une vie volée » : Devil

Emma

— Samedi, on met les voiles !

— Eh merde, on va encore avoir des ennuis !

— Très drôle ! Cette fois, nous n'allons pas dans un club, mais à un salon de tatouage. En plus, ce n'est même pas à Woodlake, alors aucun risque de tombée sur des bikers mal lécher. Partante ?

— Mouais, pourquoi pas. Attend, hors de question que je me fasse tatouer, c'est clair ?

— Oui maman ! Je, vais me faire tatouer, donc il faudra que tu me tiennes la main, ça marche ?

— Ça marche. Il est où ton salon du tatouage ?

— Palmercreek. On part samedi matin, on passe la journée là-bas, on dort dans un motel pas trop cher et on repart dimanche dans la journée.

— Vendu !

Toute la semaine, Cassy n'avait que le mot tatouage à la bouche. J'adore ma meilleure amie, mais parfois, elle est un peu trop.....intense.

— Palmercreek, nous voilà ! Hurle-t-elle en lâchant le volant pour lever les bras hors de la voiture décapotée.

- Tu es une grande malade ma chérie, tu le sais ?

- Oui, mais je suis suffisamment belle pour me le permettre, très cher !

Nous trouvons rapidement le site du salon de tatouage, après trois tours de parking, nous arrivons finalement à trouver un trou de souris pour y laisser la voiture. Pour preuve, nous sommes sortis uniquement parce que la capote était ouverte, on devra très probablement en faire de même pour y rentrer, la galère. Cassy referme la capote grâce à la clé puis nous nous dirigeons vers l'entrée du zénith, réservé pour l'occasion. Je suis surprise du nombre d'exposants, mais encore plus du nombre de visiteurs. Il y a au moins cinquante mille personnes, j'en suis sûre.

Nous commençons par admirer les dessins que les artistes ont exposés un peu partout, c'est tout simplement magnifique. Alors que j'admire les différents modèles d'une tatoueuse très talentueuse, mis en avant sur son stand, j'aperçois à l'extérieur, une quantité impressionnantes de motos. Curieuse, je tourne la tête afin d'apercevoir sur leurs peintures de quel club, elles proviennent et découvrent, avec un nœud à l'estomac, qu'il s'agit des Phoenix.

Bon, des Phoenix, il y en a plein, ça ne signifie pas que je vais forcément tomber sur...

— Tiens, tiens, tiens...

Ah, bah si !

J'inspire profondément, puis me retourne en affichant le sourire le plus faux dont je suis capable.

— Monsieur le président des Phoenix, me suivez-vous ?

— Sais-tu que je me pose la même question. Depuis plusieurs jours, tu es partout où je pose les yeux.

— Oh, mais j'ai la réponse à cette question, si tu veux ?

— Je suis tout ouïe.

— Cesse de me coller aux fesses.

— Mmm... pourtant elles sont si... Je rêve ou il parle de mon cul, là ? Laisse tomber. Que fais-tu ici, Emma ?

— Je ne t'ai jamais dit mon prénom, comment l'as-tu appris ? Tentais-je, pour éluder sa question.

— Un magicien ne relève jamais ses secrets.

— Tu te prends pour Houdini ?

— Non, mais si je veux, comme par magie, aucun tatoueur sur ce salon, ne te fera le mignon petit papillon que tu es venu te faire derrière le dos de tes parents, afin de passer pour une rebelle. Alors impressionnée ?