Phoenix Ashes « Une vie volée » : Devil

Devil

Assise sur mon lit, elle me fixe, ignorant comme agir. Voyant que ses yeux devenaient de plus en plus lourds, je la prends par la main et l'emmène dans la salle de bain. J'attrape un de mes tee-shirts dans mon sac de voyage et lui propose pour qu'elle se mette à l'aise pour la nuit. Lorsque Emma me rejoint seulement recouverte par mon nouveau vêtement préféré, je réalise que cette sublime déesse sera ma perte. Dès que mes yeux se sont posés sur elle, l'ambre de ses yeux à graver son nom en lettre de feu au plus profond de mon âme.

Ces derniers jours, nous nous sommes croisés en ville, au supermarché ou encore aux abords du lycée, duquel je ne peux pas m'empêcher d'y passer, juste dans l'espoir de l'apercevoir au loin. À chaque fois, nos regards semblaient aimanter l'un à l'autre. Nos virées à moto sont, de loin, ce que j'ai vécu de plus sensuel de toute ma vie. Cependant, une petite voix dans ma tête, ne cesse de me répéter que cette fille n'est pas pour moi et à plus d'un titre.

D'abord, son âge, même s'il reste seulement quelques jours avant qu'elle soit majeure, treize pour être exacte, oui, j'ai fait mes devoirs. Nous avons tout de même presque dix ans d'écart, puisque je viens de souffler ma 27ᵉ bougie. Ensuite, mon univers est diamétralement opposé au sien. Elle est une fille de bonne famille, alors que je suis le président d'un club de biker. Pour terminer, je n'ai jamais fait dans les relations longue durée et cela m'effraie un peu, un peu beaucoup même.

Depuis notre rencontre, le visage d'Emma me poursuit. Où que je sois, quoi que je fasse, je pense à elle. Elle est présente dans mes rêves la nuit et dans mes pensées le jour. Par ailleurs, je n'ai pas pu m'empêcher de demander à Neutron de faire des recherches sur elle, quand je suis revenue la première fois que je l'ai rencontré. Je la trouve drôle, intelligente, talentueuse et son petit côté taquin fait bondir un petit truc au creux de ma poitrine.

— Devil ?

— Mm...

— Je te disais que la place était libre, dans la salle de bain, si tu veux. Ça va ?

— Oui,oui, je réfléchissais. Couche-toi, je prends une douche, je te rejoins.

— Ok.

Je suis un putain de malade !

Cette fille m'obsède depuis des jours, je fais tout pour mettre une distance mentale entre nous, jusqu'à être méchant dans mes propos. Je devrais rester loin d'elle, mais au lieu de ça, je lui propose de partager mon lit.

 Quel abruti !

En colère contre moi-même, je regagne la chambre en suppliant ma virilité, de ne pas se manifester ce soir.

— J'ignorais de quel côté tu préférais dormir, donc...

Emma est assise en tailleur, au centre du lit et attend une réponse de ma part, en jouant timidement avec ses doigts. Je lui souris doucement puis me glisse sous les draps et l'attire en dessous à son tour. Elle ne lutte même pas.

— Viens par là, tu es épuisé.

Elle ne cherche pas à négocier ou quoi que ce soit et vient se glisser près de moi. Elle se tourne sur le côté, place les mains sous sa joue puis ferme les yeux presque aussitôt. Quand sa respiration devient plus régulière et plus profonde, je désespère de pouvoir à mon tour fermer l'œil.Lorsque finalement, j'abandonne et envisage de me relever pour fumer une clope, Emma se colle à moi et saisi mon bras pour le placer autour de sa taille.

Le dos de ma belle se retrouve maintenant tout contre mon torse et sa chaleur m'apporte un bien-être profond. Je glisse mon autre bras sous sa tête et la sers un peu plus encore contre moi. Nos corps se retrouvent entièrement moulé l'un dans l'autre, l'odeur de mon shampoing dans ses cheveux me plaît, elle porte mon odeur sur sa peau de nacre et cela me donne la sensation de la faire mienne. Le sommeil me gagne et une nuit forte agréable commence dans cette chambre de motel.