Maybe - IT'S MY TURN {Spin off}

-7-

Tyler

Février 2024

Ma main est douloureuse quand je la lève pour passer mes doigts dans ses beaux cheveux. Ils sont toujours aussi doux mais d'une couleur terrifiante. Ses yeux bleus ont perdu tout vivacité, cette flamme qui l'habitait n'est plus en elle. Je le vois dans son regard, je ne suis plus le bienvenu, elle détourne sa tête quand je tente de passer ma main sur sa joue. Ses cheveux noirs rendent ternes son visage, toute pâle, elle a perdu sa belle couleur dorée que j'aimais tant.

Mes yeux tombent sur les tatouages qui recouvrent mon bras, mes doigts et la totalité de mon corps. C'est à ce moment-là que je comprends et que je retire ma main de sur elle. Nous ne sommes plus Tyler et Sun d'il y a cinq ans, non, nous ne sommes plus aussi purs, que ce soit elle ou moi.

Pourtant, quand sa main agrippe la mienne et que ses yeux accrochent les miens en plein vol, je ne peux pas le nier... rien a changé entre elle et moi. Bizarrement, j'ai toujours l'impression de voir la jeune fille que j'aimais, même si elle est devenue une réelle femme à présent. Mon corps répond toujours à son contact comme s'il ne l'avait jamais oublié. De toutes les femmes que j'ai connues, personne ne l'égalait elle. Sun était faite pour moi dès le premier jour.

Je me vois encore jeter des coups d'œil vers la nouvelle, impossible de décoller mes yeux d'elle. J'ai lutté, le plus fort possible, mais quand je l'ai vue à terre, je n'ai pas pu m'empêcher d'envoyer Harper. Cette vieille Harper qui savait déjà tout sans que je lui dise... Elle était la première à courir vers Sun, depuis elles étaient inséparables. Nous l'étions avant ce jour...

Comme si mon esprit retrouva sa lucidité, les yeux bleus qui me fixaient se transformèrent en une couleur vert émeraude que je connais tant.

—     Tu es enfin réveillé, me lance-t-il en plaisantant.

A l'aide de mes coudes, je me redresse difficilement. Ma main ne peut s'empêcher de gagner le derrière de ma tête, qui me tiraille énormément.

—     A ta place, je n'y toucherai pas, m'avertit Wayne. Karl vient de te recoudre.

Un bruit sourd recouvrit le silence de la pièce quand mon bras retomba sur le lit. Ce qui me doit évidemment les grands yeux de mon meilleur ami.

—     Raconte à papa ce qui ne va pas, secoue-t-il mon crâne dans tous les sens.

—     Aïe, criai-je.

—     Merde, merde, désolé, j'avais oublié...

Mon rire remplit ma chambre, et le sien me suit juste après.

—     Tu es con, j'y ai vraiment cru, cingle-t-il.

—     Je t'ai déjà dit que je n'étais pas un chien.

A l'instant où ses fesses se posent à côté de moi, je réalise que je suis dans mon appartement au QG. Mais à dernière nouvelle, j'étais en Arizona...

Comme si Wayne devinait ma question, il me met un doigt devant la bouche tout en s'allongeant. Un bras derrière la tête, je profite de son inattention pour mordre son doigt :

—     Connard, m'insurge-t-il.

—     Connard, répétai-je. Qu'est-ce que je fou là ?

Il me lance un simple regard en biais avant de lancer :

—     Disons que tu ne m'as pas répondu durant quelques heures, alors...

—     Alors tu as encore utilisé mon localisateur, sifflai-je.