Un Jour Dans Un Reve

Chapitre 1

 « C'est quoi l'amour ? »

« Quelqu'un m'avait parlé. »

« As-tu déjà aimé ? »

        « Ça a recommencé ! Qui était-ce ? D'ailleurs, où suis-je ? Il fait froid, il fait sombre, je ne vois rien. Qui suis-je ? Quelque chose de lourd me retient et m'empêche de bouger. Je le sens. C'est sur moi, non...sous moi. Qu'est ce qu... »

        GOOOOOOOOOOOOOD MOOORNINNG VIIEEEEETNAAAAAAAAM !!!!!!!! Hey, this is not a test, this is rock and roooll! Time to rock it from the delta to the DMZ.

        D'un coup sec, Carol se relève brusquement dans son lit en hauteur et manque de se cogner la tête contre son plafond. Il est en haleine, dans sa cage thoracique, sa pompe naturelle, dénommée cœur, bat la chamade. Son esprit se remet en route et il se souvient de tout. Aujourd'hui, c'est son anniversaire, il est officiellement adulte. Adrian Cronauer, ou plutôt Robin Williams, continue le sketch. En mettant ce réveil, Carol était sûr de se réveiller dès qu'il serait précisément 5 heures du matin. Le reste de sa famille dort encore pour au moins une heure et demie, par conséquent il se rue hors de son lit pour éteindre le réveil mais manque de tomber. Son corps d'un mètre quatre-vingt-dix est engourdi, ses jambes lui font toujours mal depuis le « leg day » de la veille. Il éteint le réveil.

        Carol descend pour aller prendre son petit-déjeuner. En rentrant dans la salle à manger, seul le chat, Thor, lui fait mine de dire bonjour, contrairement aux deux chiens qui dorment profondément. Il fait sortir le félin dans le jardin et prépare le premier repas haut en calories : il remplit son bol à moitié de céréales Lucky Charms, puis verse un demi-litre de lait, et prépare trois tartines de Nutella. Il regarde les résumés des matchs de NBA tout en mangeant pour se distraire. Il ne peut s'empêcher de commenter les mauvaises actions des joueurs alors qu'il sait très bien que jamais il ne leur arrivera à la cheville.

        Le jeune homme range sa vaisselle, va dans la salle de bain pour se laver les dents et prendre une douche ; puis, retourne dans sa chambre pour finir les travaux de sociologies qu'il n'a pas fini en attendant de partir. Le Mac Book Pro, posé sur le bureau, est entouré de feuilles de cours, de livres et de partitions de piano et de guitare. Ses vêtements sont en boules sur le fauteuil - qui n'a plus que cette utilité - et le parquet est caché par les innombrables livres qu'il aurait dû lire. Il écoute en boucle le tout nouveau titre des Beatles - dont il est fan depuis qu'il est petit - Now and Then qui est, comme sa vie, mélancolique. Le temps qu'il finisse son travail, il est 6 heures 47, il enregistre le document, éteint l'ordinateur, et prend sa Fender Stratocaster pour jouer River of Tears en live en se prenant pour Éric Clapton - évidemment, il n'a pas branché la guitare, pour ne déranger personne.

7H10

        Après avoir fini de jouer, il range la guitare. Carol prend le premier jean qui lui tombe sous la main, mais doit choisir entre un T-shirt des Hollywood Vampires, un de Paul Simon et un des Rolling Stones ; il choisit celui des Vampires étant le plus sombre des trois. Il range dans son sac l'ordinateur, prend son casque Marshall et descend dans la cuisine pour préparer un sandwich avec du jambon et du beurre. Il prend son trousseau de clé, sa parka et sors de chez lui en direction de la fac. Il pleut, il sait que cette journée sera terrible, pas seulement à cause de la météo, non, il sait qu'aujourd'hui encore, les autres gars de son âge vont se moquer de lui à cause de son prénom jugé trop féminin - ayant une mère polonaise, il a hérité du prénom de son grand-père maternel ; sa mère souhaitait perpétuer la tradition des Carol comme premier fils de la famille. Seul sa taille et ses larges épaules dissuadent les gens de se moquer constamment. L'enchaînement des musiques tristes le maintien dans son état habituel.