Un Jour Dans Un Reve

Chapitre 4

CAROL :

        Jamais dans toute sa vie Carol ne s'était sentit aussi heureux. Il avait l'impression de vivre. Son cœur bat de plus belle alors qu'il avale les kilomètres comme on avale sa boisson préférée. Il ne s'intéresse plus à tous les tracas quotidiens, plus à ses devoirs ; non, il ne s'intéresse plus qu'à la vie. Dieu à parler et lui a donné une personne à aimer. Il ne craignait plus les moqueries et tous les commentaires dégradants puisqu'il a la certitude maintenant que tout cela est faux. L'amour existe, et des gens peuvent l'aimer. Poussé par ce sentiment, agissant en lui comme une drogue, et qui lui fait oublier la douleur et la fatigue, il se décide de se donner à fond lorsqu'il aperçoit un indicateur de vitesse. Puisque je suis à vélo, et qu'il n'y a pas besoin de permis pour conduire un vélo, je ne risque pas de perdre des points ; en plus c'est limité à 50 ici. Il donne tout ce qu'il a, le radar affiche 41, il relâche. Ses jambes sont en feu, il essaie de reprendre sa respiration. Son cœur bat aussi vite qu'un batteur dans un concert de rock, mais il en a que faire, il est heureux. Il arrive devant chez lui, pousse le portail et ses chiens viennent à sa rencontre. L'un des deux, le plus gros, saute et, du fait de son importante corpulence, manque de faire tomber Carol – par chance le portail le retient – il les caresse puis se dirige vers le fond du jardin pour déposer son vélo dans le garage.

        Il entre dans la pièce sombre et allume la lumière. La pièce plus grande que sa chambre et peut contenir au moins deux berlines. Au lieu de ça, ce sont des outils de jardinage – rouillés pour la plupart – des vieux vélos que ses parents refusent de jeter, pour des raisons qui lui échappe encore, des cartons poussiéreux et une bâche énorme, en dessous se cache une Harley Davidson Sportster S de 121 chevaux. De couleur noir charbon, elle a été customisée par le père de Carol qui avait mis des lanières dignes des bikers américains, il avait remplacé le bouchon d'essence par un spécial avec une tête de mort et enfin, il avait rajouté des stickers au nom de la marque de moto. Au fond, une porte cadenassée, derrière se cache la cave vin, où sont généralement les cadeaux de Noël ainsi que les décorations qui vont avec. Il dépose son vélo contre le mur du fond, sors de l'abri et retourne à la porte d'entrée, ses chiens lui tournant autour, le plus gros cherchant à le mordre pour jouer. Dans ses oreilles, la seule chose qu'il entend est Patrick Coutin chanter J'aime regarder les filles ; et n'entend pas sa mère qui l'appelle pour lui dire d'aller promener les chiens. Il rentre dans la maison enlève son casque, sa mère lui redemande ce pourquoi elle l'appelait. Il ouvre placard pour prendre les laisses, prend des sacs plastiques et ressort, sa musique toujours dans ses oreilles.

* * *

DIANA :

        Lancée dans ses passions, elle sent qu'elle ne peut être arrêter dans sa lancée. Cependant, elle est stoppée nette dans son élan lorsque sa mère lui demande d'aller acheter une baguette. Elle adorerait appeler Carol pendant ce temps mais ils ne se sont pas échangés leurs numéros. Elle cherche sur Instagram dans le groupe de théâtre, et cherche Carol. Elle tombe sur son identifiant et lui envoie un message. Ça fait plusieurs heures qu'il ne s'est pas connecté. Elle prend l'argent, mets ses écouteurs et va à la boulangerie. Elle préfère ne rien dire et tout garder pour elle parce qu'elle ignore comment réagirais ses amies et ne souhaite donc pas appeler Mia pour lui avertir de la nouvelle, quand bien même elle est sa meilleure amie. La baguette achetée, elle arrache le trognon et le mange tout en rentrant chez elle. Elle marche vite, pas parce qu'il est tard, ni même à cause du rythme de la musique, non. La raison derrière sa vitesse est que cela lui permet de réfléchir, en ce moment elle ne réfléchit qu'à ce qu'elle doit dessiner sur sa toile qui attend sous son bureau. En rentrant chez elle, ses parents lui avertissent qu'ils vont manger au restaurant et donc elle va se changer, sa toile attendra demain.