CHAPITRE 11

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~ANGINA~

Ma voix résonne dans la pièce.

Je reste immobile, mon souffle saccadé, comme si le temps avait suspendu son vol autour de moi.

Antonio est là, dans le salon, en train d'embrasser passionnément une blonde. Ils se dévorent la bouche. Ils sursautent et se tournent vers moi. Lorsque le regard d'Antonio croise le mien, je ressens un mélange de dégoût et d'indifférence.

Il est répugnant.

Mes doigts se serrent involontairement, une tension sourde s'insinuant dans mes muscles.

Je m'avance doucement vers eux, gardant mon calme malgré le chaos intérieur. Une chose est claire : je ne permettrai pas qu'il me manque de respect de cette manière.

C'est un mariage que je n'ai jamais désiré. Mais même dans cette situation, je mérite le respect. Je suis sa femme. Je pourrais tolérer beaucoup de choses, mais être humiliée de cette manière est au-delà de mes limites.

-Antonio ? murmure la blonde en posant sa main gauche sur le torse d'Antonio.

-Dis à ta pétasse de dégager d'ici, lancé-je en fixant Antonio d'un regard intense.

-Va-t'en, Jessica, dit-il d'un ton ferme.

-Mais Anto... , commence-t-elle.

-Va-t'en ! insiste-t-il.

-Appelle-moi quand tu veux, murmure-t-elle d'une voix douce.

Elle me regarde, ses lèvres se crispent légèrement aux coins, trahissant son mépris, tandis qu'elle ajuste les plis de sa robe. Puis, elle détourne lentement le regard avant de s'en aller.

-Angina, laisse-moi t'expliquer... commence-t-il d'une voix hésitante.

Je lève la main pour couper court à ses excuses. Aucun mot n'est nécessaire. Tout est déjà très clair. Il a amené sa maîtresse ici pour coucher avec elle.

Dans notre maison.

Je le déteste. Je les déteste.

Je me retourne vers Mia et lui murmure un faible 'merci'.

Je monte précipitamment les escaliers pour échapper à la scène affligeante que je viens d'y assister. Les larmes commencent à brûler mes yeux alors que je m'engouffre dans la chambre et referme la porte derrière moi.

Les sacs glissent de mes doigts tremblants et tombent sur le sol.

Je m'effondre sur le bord du lit, laissant échapper un sanglot étouffé. Mes émotions refoulées trouvent enfin un exutoire. Les larmes coulent librement sur mes joues, emportant avec elles toute ma peine accumulée.

Ce n'est pas seulement l'infidélité d'Antonio qui me blesse, mais aussi le poids d'un mariage imposé, contrainte de vivre avec quelqu'un que je n'aime pas, me sentant réduite à une simple marchandise, luttant pour préserver un semblant de respect et de dignité.

Je me laisse aller à cette vague de chagrin, laissant ma douleur se libérer dans le silence de la chambre. Je sais que demain je devrai tout affronter, masquer mes émotions derrière un visage impassible. Mais pour l'instant, je me permets d'être simplement humaine, de ressentir cette douleur profonde qui déchire.

Je me lève du lit avec lenteur, et mes pas me mènent vers la fenêtre.

Je m'assois au sol, repliant mes jambes contre mon ventre, mes bras enserrant mes genoux, mon menton reposant négligemment sur l'un d'eux.

WITH YOUWhere stories live. Discover now