Flamenco, Doris et Junior

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2ème jour

La nuit n'a pas été longue. Ryan se lève très tôt, il regarde Connor endormi dans ce petit lit, débordant de partout, son torse velu émergeant du drap, un mollet tentant de s'échapper de cette couche pas vraiment confortable mais déjà mieux qu'un de ces lits superposés auxquels il a eu droit si souvent lors de ses missions.

Il va se laver, s'habille en vitesse, toujours en observant ce géant compressé dans cet espace restreint, avec une certaine admiration. S'il n'était pas si con, il le trouverait charmant. Connor est exactement son genre de mec et il doit bien admettre que depuis leur confrontation et première rencontre, ce type lui a tapé dans l'œil.

Il ravale les quelques pensées lubriques montant à l'assaut de sa raison et va décrocher la serviette de son collègue de cabine pour la lui lancer sur le visage.

— Debout le flaireur, il est l'heure.

— Hein... Quoi ? Mais quelle heure il est ?

— Quatre heures et demie !

Il fait un bond dans son lit pour s'asseoir, fixant Ryan d'un air plein de rébellion.

— T'es dingue, mec !

— Flamenco n'attend pas, je sens qu'il est dans les parages...

— Flamenco ? l'air hagard et la bouche enfarinée.

— Les orques dont je t'ai parlé ! le sermonne Ryan en soupirant.

— Tu le sens ? se moque Connor en dodelinant la tête.

— Ouais, j'le sens...

— Mais comment tu peux sentir un truc pareil ? demande-t-il, la bouche pâteuse.

— Comme je peux pressentir que tu vas m'emmerder toute la durée de ce voyage ! le rabroue-t-il, quittant la cabine pour aller au poste de commande.

Lorsqu'il s'assoit derrière son écran, il réalise qu'il avait vu juste, Flamenco et ses petits copains étant bien dans les parages. Il prend un bloc-notes posé sur la table ou de nombreux appareils sont posés.

Connor arrive trente minutes après, se frottant les yeux et lui demandant s'il veut un café.

— J'bois pas de café. Que du thé !

— Pas besoin de répondre sur ce ton ! bougonne Connor, en allant chercher un café et un thé.

Il les pose sur la table en lui lançant un regard sombre.

Ryan le remercie d'un son de voix inaudible tandis que Connor se penche au-dessus de son épaule pour mieux voir l'écran.

— Mais comment t'as fait pour savoir qu'ils étaient là ?

— Mystère, Connor. Ça doit être un don.

Connor sourit en levant les yeux au ciel, il sort de la cabine pour aller humer le grand air. L'air est piquant, il frissonne. Il termine son café avant de rejoindre Ryan qui continue de noter ses observations.

*

Deux heures plus tard, Connor est penché sur l'écran de Ryan, les yeux grands ouverts. Il sent l'excitation du biologiste dans tout son corps lorsqu'il voit un point vert s'allumer.

— Là ! hurle Ryan, en se tournant vers son collègue. C'est Flamenco ! renchérit-il, surexcité. Je savais que t'allais venir voir papa ma petite terreur ! Amène tes amis qu'on puisse vous compter !

— Tu leur parles vraiment comme ça ?

— Ben...

— Flamenco ? relève Connor en levant les yeux au ciel. Pourquoi pas Tango ? se moque-t-il en souriant.

Lune de FioulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant