La paix

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Connor admire les falaises qu'ils longent tandis que les rayons de soleil percent des nuages tenaces. Cela donne une luminosité extraordinaire. Les macareux s'en donnent à cœur joie et volent au-dessus d'eux. Il les observe un moment, avant de sourire. Une main se pose sur son épaule et la masse vigoureusement avant de se retirer.

— Ça te rappelle des souvenirs ? demande Ryan en se tournant vers lui, le dos appuyé contre la barrière du bateau.

Son regard est transpercé par la lumière et trouble Connor qui se frotte nerveusement le menton.

— Ouais ! Un peu. Je...

— Tu n'as pas à t'excuser, Connor ! Même si tu as été un vrai trou d'uc ! l'admoneste l'elfe en souriant.

Il lui tend la main en le fixant intensément.

— On fait la paix ? J'suis désolé pour tout à l'heure. J'y suis allé un peu fort ! Je comprends que pour toi ce ne soit que des points sur un écran.

— Mouais... c'est vrai que j'ai pas fait d'effort.

— On est quitte ?

— On est quitte ! sourit Connor, en se détendant.

Il faut dire que depuis qu'il est monté sur ce bateau, Ryan l'a tendu comme personne n'a su le faire au cours de sa vie. Ce dernier se retourne d'un geste élégant et s'appuie sur la balustrade pour observer les Puffins pour qui il s'était battu comme un acharné quelques années auparavant. Il adore ces oiseaux. Il sait qu'ils sont menacés et qu'il faut en prendre soin, aussi, lorsqu'il eut affaire à la compagnie de pétrole pour qui Connor travaille et qu'ils se confrontèrent, ce ne fut pas très convivial. Ce fut même une boucherie, tant ça vola bas. Il s'en souvient comme si c'était hier.

Il ne peut cacher son sourire dans ses mains, Connor fronce les sourcils en le voyant rire :

— On peut savoir ce qui te fait sourire ?

— Tu te souviens comme je t'ai insulté lorsque t'as traité « d'oiseaux manqués » mes protégés. J'ai bien cru que j'allais t'exploser...

— Toi m'exploser ? relève-t-il en se moquant de lui.

— Tu ne devrais pas te fier aux apparences, tu sais !

— Je sais très bien que tu n'es pas la p'tite chose que la plupart des gars sur ce rafiot imaginent. Que t'as de la poigne, Ryan ! Je t'ai vu soulever des caisses et manier les cordes d'arrimage lorsque t'as quitté le port de Lybster le jour de cette fameuse altercation entre Greenpeace et mon boss.

— Tu m'as observé ? sourit Ryan, en lissant sa barbe rousse.

— Cool, mec ! C'est juste que j'ai été intrigué... se défend immédiatement cet ours pour qu'il n'y ait aucun malentendu.

— Intrigué ? d'un air songeur et d'un ton plein de sous-entendus.

— Quel emmerdeur t'as pu faire à cette réunion quand j'y pense ! sourit Connor, se revoyant face à lui lors de leurs engueulades.

— Je suis une vraie lionne lorsqu'on touche à mes protégés.

— Un vrai casse-couille, tu veux dire ! le reprend Connor en cachant son beau sourire.

Ryan l'observe en catimini et ne peut s'empêcher de l'admirer.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande Connor, un peu gêné et rougissant.

— Rien.

— Si, vas-y ! J'vois bien qu'il y a quelque chose.

— Bon, puisque tu insistes, mais promets-moi de ne pas être en pétard !

— Promis !

— J'me disais juste que quand tu souris t'es plutôt pas mal comme mec !

— Tu serais pas en train de me draguer, Ryan ?

— Je crois que nous savons tous les deux que même si t'étais gay, ce serait impossible nous deux, tant on est aux antipodes toi et moi.

Connor reste songeur et observe la falaise qu'ils sont en train de quitter avant de revenir à cette conversation.

— Ne crois pas ça ! Ce n'est pas certain qu'on soit si différents que ce que tu imagines ! rétorque du tac au tac Connor, le fixant intensément.

Presque avec un air de défi. Le biologiste lui lance un regard questionneur lui demandant s'il est sérieux, mais Connor ne bronche pas d'un cil.

— Tss ! n'a pour seule réponse Ryan avant de sourire discrètement.

Il baisse la tête pour contempler les vagues frappant le bateau puis se tourne vers la falaise qu'ils ont quittée.

Il est perturbé par l'aplomb de cette brute, se sent un peu troublé par ses mots assumés. Il soupire en dodelinant la tête et se détache de la barrière.

— C'est ça, oui... lâche-t-il en tapotant la balustrade et en quittant Connor tout en faisant tourner sa main dans les airs, son index pointé vers le ciel.

— Ça veut dire quoi, p'tit con ?

— Ça veut dire c'que ça veut dire, flaireur ! lance assez fort Ryan pour qu'il l'entende.

Il rejoint la passerelle et s'y engouffre pour rejoindre le capitaine afin de reprendre ses observations.

Connor observe cet emmerdeur entrer dans le poste de navigation en souriant. Il est content de lui sans savoir vraiment ce qui le fait tant sourire aux anges.

Il inspire profondément une lampée du grand large, arrimé à la barrière du bateau, avant de rejoindre Ryan pour les opérations de la journée.

Il inspire profondément une lampée du grand large, arrimé à la barrière du bateau, avant de rejoindre Ryan pour les opérations de la journée

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ATTENTION, CE ROMAN EST EN COURS D'ÉCRITURE, CERTES MAIS IL EST PROTÉGÉ ET SERA PUBLIÉ PROCHAINEMENT PAR Écueil Éditions...

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