Il faisait sombre. Tout autour de moi, la pénombre.
Il faisait chaud, mais pas d'une chaleur agréable. Ce type de chaleur moite, humide, étouffante qui vous empêche de respirer correctement.
Mes mains tâtonnèrent le sol. De la pierre. Plutôt de la roche.
L'angoisse me prit, je détestais être enfermée. Le sentiment d'oppression se décuplait si j'étais seule dans le noir.
Je tournai la tête. Un groupe de petits papillons bleus virevoltaient autour de moi. Je les regardai un instant puis me levai pour les suivre.
Les quelques petits êtres battant énergiquement des ailes voletèrent dans une direction précise que je suivis des yeux, comme hypnotisée par la présence de ces insectes aux ailes colorées.
Le réseau de galeries formait un véritable labyrinthe rocheux où ne filtrait pas un seul rayon de soleil. De l'humidité suintait du plafond de la caverne, laissant tomber des gouttes d'eau au sol en un doux plic-ploc, seul bruit audible à part celui de mes pas.
Après quelques minutes de marche et plusieurs détours dans ce dédale sans fin, un point lumineux apparut au bout d'un énième boyau. J'emboitai le pas eu groupe de papillons qui volait à présent dans cette direction d'un rythme plus rapide.
Plus je m'approchais de la sortie, plus la clarté s'intensifiait. Le contraste obscurité-lumière m'éblouit, m'empêchant de distinguer l'endroit où j'arrivai. Je continuai néanmoins à avancer.
La grotte débouchait sur une prairie à l'herbe si verte qu'on aurait dit que cette couleur était due à une bonne dose de peinture radioactive. Ça et là y étaient parsemés quelques myosotis d'un beau bleu. Ils ployèrent à mon passage sous la force d'un courant d'air.
Le calme régnait en maître sur les lieux, seulement troublé par le piaillement de quelques oiseaux que je pouvais distinguer dans les branches des arbres qui bordaient la prairie circulaire.Au centre de la clairière, assise au milieu des fleurs et de l'herbe, se tenait une fillette aux longs cheveux blancs. Elle semblait absorbée dans ses pensées et tissait une couronne de fleurs qu'elle piquait de temps à autre de myosotis. Habillée d'une robe bleu pâle, l'enfant dégageait une puissante aura charismatique, d'où émanait cependant un calme apaisant qui me rassura. Elle n'avait pourtant pas l'air d'avoir plus de dix ans.
Le groupe de papillons la rejoint aussitôt, comme aimanté par cette présence, et se mit à virevolter au-dessus d'elle. Quand elle leva la tête pour les admirer, je vis ses iris d'un bleu ciel sans défaut. Je ne m'approchai pas.
Elle laissa échapper un éclat de rire cristallin quand un des insectes se posa sur son nez et tourna lentement son regard vers moi.
— Que fais-tu donc Charlie ? Viens t'asseoir, je t'en prie.
Je gardai mes distances, méfiante vis-à-vis de la soudaine proximité de l'inconnue.
— Allez, je ne vais pas te manger enfin ! continua-t-elle avec un grand sourire, comme si la situation était particulièrement comique.
Jugeant qu'elle n'avait pas l'air bien dangereuse, je finis par coopérer et m'avancer. Néanmoins, un détail que je n'avais pas remarqué attira mon regard : elle portait une sorte de saphir incrusté au milieu du front et taillé en forme de goutte. Le joyau était exactement de la même couleur que ses yeux.
— Bonjour... Comment connais-tu mon prénom ?
— Mais enfin, comment voudrais-tu que j'oublie le prénom d'une personne unique comme toi ?
— Eh bien... J-Je ne sais pas, c'est que je ne t'ai jamais vue, alors c'est un peu bizarre... Non ? bégayai-je assez piteusement.
Le papillon posé sur son nez s'envola lorsque celle-ci recommença à rire comme si la blague que je venais de lui raconter était hilarante.
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Le Bal des Ombres
FantasyComme chaque nuit, je cours pour lui échapper. Il me rattrape, je le sens. Il s'amuse de me voir ainsi. Qui est-ce, pourquoi me fait-il ça ? Je n'en ai aucune idée. Ce que je sais, c'est qu'il me traque et qu'il ne s'arrêtera pas avant de m'avoir at...