Ecorche moi, brûle moi, mais ne pars pas.

23.

[Inteusive Thoughts — Natalie Jane]

Hinata n'osait rien dire, les paroles de la blonde résonnaient encore à ses oreilles et s'ancraient dans son esprit en ébullition. Ses yeux gris, d'ordinaire si lumineux, étaient désormais empreints d'une lueur d'indignation; les flammes de l'injustice brûlaient en elle. Les mots « mensonge » et « traîtrise » flottaient dans l'air, teintant au noir l'amour lui étant si précieux auparavant.

Sa main tremblait, tenant désespérément sa tasse de chocolat qui avait perdu sa chaleur réconfortante. Le liquide autrefois délicieux était maintenant froid et amer, reflétant le sentiment de trahison qu'elle ressentait en son for intérieur. Chaque goutte renversée était semblable à une larme silencieuse versée pour un amour noyé dans la perfidie.

Les prunelles grises de Hinata étaient embués de larmes, sa respiration haletante témoignait de l'orage qui grondait en elle. Elle avait l'impression d'être un bateau ballotté par les vagues, incapable de trouver un port sûr où s'ancrer. Mais alors que la tempête menaçait de tout emporter, une main douce et réconfortante se posa sur la sienne.

Temari, assise là, à ses côtés, offrant son soutien silencieux. Sa main chaude était tel un phare dans la nuit, éclairant le chemin à suivre pour sortir de cette tempête intérieure. La blonde ne disait rien, mais son regard était empreint d'une tendresse infinie, pour lui insuffler du courage et partager la douleur que l'Hyuga endurait.

Dans le silence qui régnait entre elles, Hinata comprit, à travers son regard, que quelle que soit la tempête Temari serait là pour la guider vers des rivages plus calmes. Alors ses nerfs s'apaisèrent peu à peu, remplacés par une gratitude profonde envers son amie. La main de la psychologue était toujours posée sur la sienne, à l'instar d'un lien indéfectible qui les unissait pour toujours lorsqu'elle lâcha :

— J'ai envie de lui faire la peau !

— Je n'en doute pas une seconde.

— Pour qui elle se prend pour lui parler comme ça et révéler quelque chose qui ne la concerne pas ? s'emporta Hinata. Elle me sort par les oreilles.

— Calme-toi, Hinata, soupira la blonde en voyant la colère la submerger de nouveau. Crois-moi, ce n'est que le début, elle a fait bien pire...

En comprenant l'ampleur de cette allégation, Hinata eut un tic nerveux. Son visage fermé la fit redouter davantage de connaître la suite des événements de ce dîner de retrouvailles. Et elle retint son souffle, les yeux écarquillés. C'était à se demander si elle ne venait pas d'entendre la pire nouvelle possible. Un frisson lui remonta l'échine, l'électrifiant toute entière alors que doucement, Temari reprenait son récit.

— Le seul crime que j'ai commis, c'est de t'avoir laissée, un jour, entrer dans ma vie, avait craché Naruto en la dévisageant.

L'attaque lui était passée sur le corps sans qu'elle ne flanche. La rose éclata de rire, ahurie, puis balaya sa réponse d'un geste de la main. L'incompréhension inondait les pupilles de leurs camarades. L'attention toujours centrée sur l'Uzumaki dont la rage empourprait les joues, la jeune femme poursuivit en disant :