Chapitre 47

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Quelques mois plus tard, je commence enfin mon traitement contre mon cancer et je ressens déjà les effets affaiblissants sur mon corps. 

Antoine se trouve extrêmement présent pour moi, il est également très fatigué. 

***

Voilà maintenant  2 ans que j'ai mon traitement, j'ai fini par être hospitalisée car je ne tenais plus debout à la maison, je dois être assistée et Antoine ne peut plus supporter. 

En ce moment je repense beaucoup aux derniers années, tout s'est passé très vite, avec Isaac, Antoine, Souheila, ma vie que j'avais mené de jeune femme vivante et pleine d'ambitions. Je me retrouve maintenant avec une petite fille, une vie de famille qui devait s'annoncer stable et qui a été chamboulé par cette fichu maladie. 

J'essaie de rester forte pour ma famille, mais je me sens partir de plus en plus, l'impression que le traitement n'arrive pas à détruire cette saloperie.

Louisa grandit très vite et je n'arrive pas à être présente pour elle comme le devrait l'être une maman. Je me culpabilise énormément pour ça même si Antoine me répète que je n'y suis pour rien. Je ne profite pas d'elle et j'en souffre énormément. 

Je me suis sacrifiée pour elle, et je souhaite qu'elle vive pleinement sa vie de petite fille. Antoine est un père extraordinaire et je sais qu'il fera tout pour elle du mieux possible.

***

-... on s'active, procédure de réanimation ! Tout le monde ! Laissez le papa dehors s'il vous plait ! On se bouge

Je sens du mouvement autour de moi, j'ai l'impression d'être à moitié sonnée, à moitié vivante..

- On la perd ! 

- On a perdu le cœur ! Plus de réaction. 30 minutes de réanimation, on arrête. 

PDV D'ANTOINE  

J'attends dans le couloir, je ne tiens pas en place, j'entends toute sorte de bruit, de l'agitation. 

- Monsieur, je dois vous annoncer, euh.. le cœur de madame s'est arrêté, on a mis la procédure de réanimation en place, sans succès, je suis désolée.

Tout s'effondre autour de moi, j'ai la tête en bourdon, je m'assois complètement paumé. J'ai Louisa assise à côté de moi.

- Papa, qu'est-ce qu'il se passe avec maman ? Son cœur ne fonctionne plus ? 

Elle n'a pas pu être mise à l'écart, tout s'est passé dans la précipitation. 

- Louisa, ma chérie, maman est partie au ciel, tu comprends ? 

- Elle ne veut plus de nous ? 

- Si, bien sur que si, elle sera toujours présente avec nous, mais son corps n'a pas pu tenir parce qu'elle était gravement malade, tu sais, c'est pour ça qu'elle était à l'hôpital.

Vous savez, expliquer ce genre de situation à une petite fille d'à peine 2 ans, c'est la chose la plus dure que j'ai eu à faire de toute ma vie.

- Oui, je comprends

- T'es forte ma chérie, on va y arriver tout les deux, d'accord 

Je lui fais un câlin avant que l'infirmière vienne me voir

- Monsieur, je peux vous parler un instant ?

- Oui bien sur, attends moi là Louisa

On s'écarte un peu

- je sais que la nouvelle est terriblement douloureuse, vous n'allez pas pouvoir la voir avant l'enterrement. Je vous invite à quitter les lieux, on vous recontacte le plus rapidement possible.

- Oui, merci 

- Prenez soins de vous et de votre fille

Elle me donne un regard compatissant et je ne cesse de sentir mes larmes couler. Je sens un déchirement indescriptible dans ma poitrine, ma raison de vivre est partie, tout mon monde s'est envolé.

- Aller ma puce, on y va

Dans la voiture, Louisa ne parle pas, ni même moi, je me concentre à conduire et une fois arrivé à la maison, nous mangeons et je couche Louisa aussitôt. 

Je n'arrive pas à dormir de la nuit, j'ai les images qui tournent sans cesse dans ma tête, toute notre histoire tourne en boucle. Je n'ai même pas eu la force d'appeler ma mère, ni personne d'autre. Les proches de Paola seront prévenu par les soignants de toute façon.

***

Il est 7 heures du matin et je n'ai dormi qu'une heure, je ne sais même pas si ça s'appelle dormir mais on va dire que ça y ressemblait. 

Je reçois peu de temps après un coup de fil de la mère de Paola qui m'annonce qu'elle et son mari arrivent pour me prendre le relai avec Louisa pour que je me repose et que eux, ça va leur faire du bien de nous voir. 

***

- Salut mon grand *me dit son père avec un regard terriblement sombre et triste*

Sa mère me prend directement dans ses bras et pleurs à flot. 

Louisa se réfugie dans les bras de son grand-père 

Ils entrent. 

L'ambiance est extrêmement pesante et on ose à peine parler.

- On va y aller, tu as ses affaires ?

- Oui tenez

- Reposes toi bien Antoine, n'hésite surtout pas à venir ou à nous téléphoner

- Merci, prenez soin de vous aussi, la nouvelle n'est facile pour personne

- Papa, tu viendras nous voir ?

- Oui promis, je viendrais dans pas longtemps. Ca va te faire du bien des vacances chez mamie et papi, je t'aime

J'embrasse Louisa et je les laisse partir. 

J'en profite pour téléphoner à ma mère.

Je décide de rassembler mes affaires et de retourner chez ma mère pour quelques jours...

Lomepal/Antoine. Love and TragedyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant