Quand je me réveille, j'ai la bouche pâteuse, les yeux comme embués et mon esprit totalement dans les vapes. Je déambule de manière complètement désarticulée jusqu'à mes chiottes, et ce malgré mes jambes qui semblent sur le point de partir de leur côté, c'est à dire par terre. J'ai à moitié pissé sur la cuvette mais c'est pas grave, je doute qu'une quelconque demoiselle me rende visite maintenant pour m'emprunter mes gogues. Il est 17h40. J'ai pas réussi, ni cherché d'ailleurs, à dormir avant midi. Ai pas dormi de la nuit. Trop choqué de ce que j'ai vu, j'suppose. Pis je me suis vautré subitement comme un mort en travers de mon lit, et je me rappelle plus de rien. Je marche jusqu'à la porte du frigo, en me prenant l'épaule dans l'encadrement de toutes les portes que je traverse. Je regarde à l'intérieur. Pas d'bourbon, pas d'bière, pas même d'eau pétillante (putain ouais j'adore l'eau gazeuse, un problème ?), juste du lait. C'est pas vraiment ce dont j'aurais eu besoin maintenant, mais bon. Alors je me sers un verre dans l'un des récipients les moins crades que je trouve, et je m'assois dans mon canapé. Je trempe mes lèvres. Bordel à queue, c'est encore pire que ce que j'aurais pensé. Mais j'ai beaucoup trop chaud, alors je retente. Sauf que ça reste dégueulasse. Alors soit le lait a tourné, soit j'ai un goût dans la bouche, soit j'ai encore accidentellement acheté ce putain de lait allégé immonde. J'attends un petit peu, je regarde mon jardin à travers la moustiquaire, roussie par la rouille, de ma porte d'entrée. Et je réfléchis sur "à partir de quel moment ma vie a commencé à se barrer ainsi". Puis je réessaie une troisième fois et, miracle ! le goût ressemble à quelque chose de buvable.
Bon, qu'on en finisse avec ce qui s'est passé hier soir une bonne fois pour toute.
J'étais tranquillement incrusté chez ce bon vieux Steve Aaron qui me semblait anormalement trop bavard et sympathique pour pouvoir être porté à vouloir le moindre mal à qui que ce soit. Puis j'ai pigé qui était le maître de cette enculerie de première. Finalement je descends mon lait assez vite. Donc j'étais chez eux et d'un coup je crois comprendre, alors je commence à tout voir au ralenti. Je me précipite dans le jardin, bousculant au passage des jeunes filles à l'air sympathique comme des bikers de deux mètres de tatouages répartis sur chaque centimètre de peau visible. C'est quand je me dirigeais vers la palissade qui mène à la petite forêt derrière leur maison que j'ai entendu les alarmes des voitures de police. J'ai pris le risque de regarder ce qui se passait à travers l'espace entre deux planches, et j'ai complètement halluciné. Quatre flics avaient fait le tour de la maison, je sais pas combien ils étaient devant. Ils ont fait rentrer tout le monde à l'intérieur. Puis ils ont jeté de l'essence sur la baraque et y ont foutu le feu. Ils descendaient les personnes tentant de sortir. Pas avec leurs armes de service, non, je connais ce genre d'armes, c'est un armada de guerre. Après que trois ou quatre pauvres bougres aient tenté leur chance, personne n'a continué à essayer de sortir. Les flics y ont veillé. Ils ont bien attendu et ne sont partis qu'une fois le tout bien éteint et les décombres bien fouillés histoire d'être vraiment sûr de n'avoir loupé personne. Sauf que j'étais déjà loin à ce moment-là. Loin et en colère.
Donc j'essaie de récapituler. En gros Jimmy Cromwell s'est fait buter par des flics déguisés en Iron Angels histoire d'avoir une raison valable de les descendre violemment sous prétexte qu'ils représenteraient un danger pour eux. Bordel à cul de chiotte. Comment tu peux faire brûler une baraque comme ça en plein milieu d'un quartier résidentiel alors qu'elle est bourrée de personnes qui n'ont rien à voir avec le gang et même de putains de gosses ? La situation m'échappe complètement et je stresse à mort de ne pas comprendre comment c'est possible ! Si ça se trouve c'était pas des flics ? Pourtant ça expliquerait tout ! C'est pour ça qu'ils ont bâclée leur enquête, ils avaient pas besoin de la faire vu que les coupables étaient déjà tout trouvés ! Oh putain j'ai mal à la tête. Du lait, il me faut encore du lait.
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Iron Cold Dark Country
Action"J'aime tuer. Des êtres humains j'entends. Rien de personnel, et je suis pas malade dans ma tête non plus. C'est juste qu'ils me dégoûtent." Sauf que lorsqu'on se frotte avec les mauvaises personnes, on le paie cher. Un voyage qui va vous entrainer...