Adossée contre Wooyoung, elle prenait de grandes inspirations pour chasser ses angoisses alors que son copain lui massait le cuir chevelu dans une grande baignoire en quaryl qui accueillait leur deux silhouettes moulées l'une sur l'autre. "Tu es silencieux... Tu penses à San ?" Elle demandait, curieuse avant de sentir le corps derrière elle se figer, elle regardait par dessus son épaule pour voir les joues du plus jeune s'enflammer alors que ses yeux plongeaient au travers de l'eau blanchâtre pour se confronter à son propre reflet. Elle continua pour briser le silence :"Léna m'en a parlé, elle était ravie de son retour. Où en êtes-vous ?"
"Il souhaite renouer les liens... Je.. Peut-être que je ne suis pas contre." Le mécontentement pouvait se lire dans les yeux de la jeune fille, une saveur de déception à l'arrière goût de trahison s'installait auprès de son cœur après avoir lutté pour combler la crevasse qu'avait creusé San dans l'âme du jeune homme. Elle venait à se demander si tout ses efforts en avait valu la peine. "Et pourquoi si soudainement ?"
"Je ne sais pas."
Julia se rapprochait davantage du plus jeune pour le piéger à travers ses pupilles, ne le laissant pas d'autres issus que ses iris. "Lorsque je l'ai vu à la soirée... J'ai compris pourquoi il te plaisait... Je, je veux dire.. Il est parfait." Sa voix s'effaçait en un petit ricanement sarcastique, laissant derrière lui des murmures alors que la jeune fille s'enfonçait sous l'eau. Face à la réaction confuse de Wooyoung causée par ses paroles délicates, elle s'expliqua: "Enfin... Regarde moi. Je n'ai rien pour plaire." Elle pinça sa cuisse si fort que ses doigts peignaient un bleu sur sa peau pâle. Ils furent arraché avant qu'une paire de bras vinrent s'enrouler autour de son corps, un visage se logeant sur son épaule alors que des yeux attentifs observaient les traits qui la dessinaient. "Tu es magnifique, ne te compare plus à personne, et surtout pas à cet idiot. Julia, je te promets que je t'aime."
"Avec la même intensité que tu l'as aimé ?"
"Tu sais que je ne pourrais pas." Julia connaissait déjà la réponse à sa propre question mais cela n'a pas empêché une douleur aigre de se propager dans ses veines.
"Je t'aime tellement, si fort." Elle murmurait, idiote face à ses sentiments non réciproque. "Je sais. Moi aussi.""Promets moi que tu ne m'abandonneras pas pour cet imbécile." S'ensuivit un moment de silence, comblé par des baisers parsemés sur le dos de l'adolescente. "Je ne retournerai pas auprès de lui."
"On devrait faire quelque chose d'amusant aujourd'hui, pour se changer les idées." Elle remontait dans la baignoire fébrile jouant avec les doigts fripés de son amant, la respiration plus apaisée qu'auparavant.
Le couple s'était retrouvé dans les transports parmi la centaine de passagers qui encombraient le wagon. Wooyoung avait oublié le calvaire que représentait le voyage jusqu'à la ville. Il l'avait préféré plus jeune, dorénavant, il se plaisait mieux dans son petit village de campagne. Ses sens étaient submergés, la respiration engouffrée par la foule qui les froissait, collant chaque millimètres de sa peau. Ses poils s'hérissaient en sentant de nombreux regards sur lui, Wooyoung essayait de faire l'impasse.
Wooyoung savait qu'il ne rentrait pas exactement dans le moule, bien que d'apparence, il était dans la norme, il ne pouvait empêcher ses manières considérées comme féminine d'agir. Avant qu'il ne puisse s'en rendre compte, il replaçait ses mèches longues derrière les oreilles, fixait ses boucles d'oreilles et croisait les jambes assit. Il ne réalisait ses actes que lorsqu'une paire de yeux lui rappelait d'écarter les jambes et de surveiller son rire trop aigu.
Depuis petit, les gens assumaient son orientation de par la féminité qu'il dégageait, à l'adolescence, le jeune avait détesté leur donner raison, rappelant que sa supposé féminité n'avait aucun lien avec son orientation. Alors, lorsqu'il s'était découvert à ses parents, après son premier chagrin d'amour, ils avaient ri, répondant ironiquement qu'ils ne s'y attendaient pas. Une réponse qui avait laissé une allure amer sur les papilles du garçon, mais il s'était contenté du baiser de sa mère, disant qu'ils l'aimaient peu importe ce qu'il était.
L'annonce avait fait deux fois le tour du village en trois jours, s'ajoutant au rejet de son bien aimé, les insultes et les moqueries de ses camarades. Il les avait confronté seul tandis que ses pairs ne réalisaient pas la gravité et leurs impacts causés sur le jeune. Ses parents qu'il chérissait tant, répondaient qu'il ne s'agissait que de gamineries stupides de la part de ses camarades idiot, lui conseillant de passer outre. Avec les années, les remarques s'étaient atténuées et le garçon n'était redevenu plus qu'un parmi d'autre. Seulement, en ville, les citadins étaient plus regardants, il s'était senti épié et jugé jusqu'à l'os lors des vacances précédentes où il s'était retrouvé à travailler dans un petit café de la ville adjacente au village.
Un soir de printemps, Wooyoung s'occupait de compter le liquide encaissé durant la soirée. Il devait être discret ce jour-ci étant donné que ses collègues n'avaient pas remarqué sa présence. Peut-être que sa curiosité lui a joué des tours ce jour là mais en entendant ses camarades rire à gorge déployée dans les cuisines, un sourire apparaissait innocemment sur le visage du jeune homme qui s'intéressait aux paroles des autres. Un surnom, s'ensuivit d'une poignée d'insultes et de moqueries entremêlées dans un flot à plusieurs voix, il ne fallut pas longtemps pour comprendre qu'il était l'acteur principal de la discussion.
Wooyoung s'était pourtant dissimulé devant les autres, il contrôlait son rire, cachait ses manières derrière des sourires polis et aimables. Après s'être fondu parmi eux dans l'unique but d'être aimé, ce qu'il pensait avoir accompli alors qu'une supposé complicité et amitié s'était installée dans le café, ses rêveries étaient nouvellement brisée. Il pensait partir d'un nouveau point de départ, façonner sa propre personne dans une ville étrangère, mais le voilà à nouveau rejeté, un couteau acéré planté dans le dos.
Aujourd'hui encore, cette expérience avait parsemé des tâches indélébiles d'angoisse et de honte sur la peau nue du garçon. Mais alors que ses yeux s'humidifiaient, une main vint s'attacher à la sienne, l'autre plongeant sur son dos rapprochant son corps faible pour le submerger d'un réconfort agréable.
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summer memory [woosan]
FanfictionUne nouvelle vague d'euphorie et de douleur vint refroidir le corps tout entier de San comme un pieux vivement enfoncé dans sa poitrine d'une façon inattendu. Il pensait être prêt à confronter Wooyoung après deux ans de fuite, mais alors que le mome...