Chap 2 : Baby I don't need dollar bills to have fun tonight

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MALONE

Je n'ai pas compté les verres. Ce soir, avec Ziggy, on a clairement abusé. On abuse un peu tous les soirs en ce moment. On s'en fout. Nous sommes en nage. Les basses résonnent dans mon crâne comme dans chaque cellule de mon corps. Je me laisse porter. Ziggy se frotte à moi avec son sourire enjôleur que je connais par cœur, et colle son bassin contre le mien. Nous bougeons en rythme, un verre à la main. Il place sa main libre contre mes reins et ondule lascivement. Je ris, descend mon verre d'une traite, le donne à la première personne qui passe pour mieux attraper sa taille et accentuer ses mouvements. Ziggy se penche vers moi et me susurre à l'oreille :

— Ne t'emballe pas, Malone, mais je bande.

— Comme c'est étonnant.

Je me marre, il se retourne, et ses mouvements sensuels contre moi commencent à me filer une demi-molle à moi aussi. Il faut dire que ce mec, c'est quelque chose.

Je ne suis pas gay. Je ne suis pas bi non plus. Je suis juste un hétéro avec une énorme... envie de sexe perpétuelle, très ouvert d'esprit, avec l'érection facile. Ziggy le sait et il adore me chauffer pour le plaisir. Ziggy, c'est... Je dirais que c'est mon âme-sœur, sans les sentiments amoureux. L'amour, d'ailleurs, il l'a déjà trouvé : c'est Callie.

— A votre avis, combien de culottes trempées et d'érections vous avez provoquées dans la salle ? susurre cette dernière en nous rejoignant sur la piste.

Elle passe sa main dans les cheveux blond de Ziggy, dans une tentative pour le coiffer qui se solde par un échec. Ziggy éclate de rire et l'embrasse à pleine bouche. Leurs langues se cherchent alors qu'il descend sa main le long de son cou, puis caresse sa poitrine avant d'attraper ses fesses.

Érection confirmée.

Je jette un regard aux alentours. Je croise en effet pas mal de regards vers nous, tantôt fébriles, tantôt fuyants. Ce mec-là, avec son collier de fleurs à la con, à même l'air contrarié. J'attrape Callie par la taille et vient la placer face à Ziggy, tout contre moi. Je balade mes mains le long de ses côtes, toujours en rythme, puis les place sur son ventre. Elle lève les yeux au ciel avec ce sourire craquant, et nous entamons une danse à trois que nous connaissons bien, où les mains se cherchent et les corps ondulent en symbiose. Je croise à nouveau le regard du mec à fleurs et je vois enfin ce que je voulais voir dans son regard : le désir, la jalousie. La fièvre.

J'adore cette sensation d'excitation qui monte. Je la recherche sans arrêt. J'en ai besoin. C'est ma drogue à moi. La chanson de Rihanna laisse place au rythme beaucoup plus sensuel d'un titre latino. Je décide de me décoller de mes deux acolytes, il faut savoir se retirer à temps.

Surtout quand t'as pas mis de capote, d'ailleurs.

Avec l'alcool, je ne voudrais pas franchir cette limite tenue que nous maintenons depuis qu'ils sont ensemble. Nous l'avons déjà franchie une fois, avant qu'ils sortent ensemble, mais un accord tacite nous retient de recommencer. Bien qu'il ne s'agisse que d'attirance purement sexuelle entre nous trois, le moindre doute qui pourrait s'insinuer dans l'un de nos esprits pourrait foutre en l'air notre fonctionnement, et c'est hors de question. Nous vivons en colocation, et c'est déjà assez étrange d'avoir couché avec 4 de mes 5 colocataires.

Dit comme ça, je passe pour un sacré connard, mais on s'entend bien, promis.

Ziggy me jette un regard complice, je sais qu'il m'a compris. Je retourne au bar, commande un nouveau shot, et me retourne vers la piste pour me rincer encore un peu l'œil. Ils sont tellement canons tous les deux : ce blond athlétique aux yeux bleus perçants et cette petite brune pétillante et sexy. Ziggy descend ses mains sur les courbes toutes en rondeur de Callie qui me donnent faim. Ils puent le sexe à dix kilomètres à la ronde. Le sourire de mon meilleur ami est renversant et le regard de Callie sur lui est d'une intensité rare. Je vois dans leurs échanges silencieux cette connexion que je leur connais bien. Parfois, en les regardant, j'ai ce petit truc qui me dérange, cette sensation qu'il me faudrait quelque chose comme ça, cette parfaite connivence. Et aussitôt, je suis rattrapé par la réalité. Ce n'est pas pour moi. J'aime beaucoup trop la fête, me coller aux corps enfiévrés et découvrir le goût de nouvelles langues et de nouvelles peaux pour me contenter d'une seule. Mais je ne fais pas n'importe quoi : je ne promets jamais la lune, et mes conquêtes ne se chevauchent pas.

Evite-Moi [Sous contrat d'édition BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant