EXECUTION -

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C'est le jour.

Le jour où notre espoir va s'éteindre.

Je m'étais assis, avec Seonghwa à mes côtés, me caressant doucement la main.

Yeosang était chez ma mère, hors de question qu'il voit ces horreurs.

Je tremblais, de peur, de tristesse, de stress.

C'est le jour.

Le jour où Jung allait mourir.

Le soleil déclinait lentement, jetant des teintes d'or et de pourpre sur la scène, tandis que le murmure de la foule créait une ambiance électrique dans l'air. Les visages des nobles étincelaient de mépris, leurs rires acérés résonnant comme des éclats de verre brisés.

Le parfum âcre de la sueur et de la peur flottait dans l'air, mêlé aux senteurs sucrées des fleurs du champ voisin.

Le son du vent murmure dans les feuilles des arbres, tandis que le goût salé des larmes imprègne l'atmosphère.

La scène s'ouvrit sur un théâtre de contrastes, où les nobles, tels des corbeaux arrogants perchés sur des branches dorées, déversaient des huées aigres sur le jeune homme, entravé et escorté par les gardes. Leurs rires glacés emplissaient l'air, résonnant comme des ombres malveillantes dans le crépuscule.

Pourtant, en contrepoint, ma foule, les artisans et les rêveurs du bas peuple, exprimaient leurs acclamations, leurs cris d'espoir, comme une mélodie humble mais vibrante, tissée dans la trame des jours difficiles.

 Comme un dernier remerciement.

Jung eut un faible sourire, un sourire tellement brisé, triste.

Cela faisait mal à voir.

Jung, qui n'avait que neuf ans de plus que mon propre fils, allait mourir.

Allait mourir alors qu'il voulait sauver le peuple.

L'exécuteur fit son entrée aussi, baissant la tête, pour préserver son anonymat.

Le reste du visage invisible, caché par un masque, mais ses yeux, étaient presque emplis de larmes.

Cet exécuteur semblait rempli de tristesse à l'idée de devoir tuer Jung.

Jung et l'homme échangent un regard, un regard qui semble comme répandre de la tristesse, une profonde tristesse, et peut-être même un peu d'amour..

Seonghwa serra encore plus ma main, lui aussi commençait à avoir des larmes. Il avait dû apercevoir leurs regards aussi.

Les gardes plaça Jung. L'exécuteur leva son épée. La foule se tut.

L'exécuteur avait toujours son épée en l'air, ne la baissant pas.

Les yeux, enlarmés. 

L'exécuteur ne fit aucun geste.

"Je.. Je n'y arrive pas! C'est la première fois que je dois exécuter quelqu'un avec une foule autour.. Est-ce que.. Tout le monde peut fermer les yeux ?"

Les paroles de l'exécuteur, mêlées à une profonde humanité, résonnèrent dans le silence pesant.

La foule, telle une marée changeante, passa de la confusion à la compréhension, leurs visages éclairés par la réalisation. Des murmures d'incrédulité se répandirent comme un feu de brousse.

Un souffle suspendu, un battement d'ailes furtives, alors que l'obscurité de l'instant s'étendait comme une toile de velours sur l'assemblée. Mes paupières, obstinément ouvertes, refusaient de se fondre dans l'ombre. Les regards de tous les autres se perdirent derrière les cils fermés, laissant le monde reposer entre les rideaux délicats d'une scène mystérieuse.

L'exécuteur, après avoir constaté que tous avaient clos leurs paupières, à l'exception de ma vue solitaire, entrelaça délicatement ses doigts aux siens, effleurant la main de Jung d'une caresse légère, avant de s'évanouir dans une course éperdue, emportant avec lui l'espoir d'une lueur préservée.

Un sourire, grandissant à l'infini, s'étira sur mes lèvres. Jung était-il sauvé ?

La foule, les yeux toujours clos, reposait dans l'obscurité silencieuse.

Seonghwa rouvrit les yeux à mon doux tapotement sur son épaule. Je lui murmurai une explication, chuchotant à peine, veillant à ce que nos confidences restent nimbées de discrétion. Sa main s'empara de la mienne, et ensemble, en silence, nous glissâmes hors des rangs, nous éloignant furtivement.

Si Jung était sauvé, ils avaient peut-être encore tous un espoir.

hold on tight - j.wy + c.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant