Blue Royal {L.S}

IV. Adore You

Nous avons passé une semaine magique. Coupés du monde, protégés dans la maison d'enfance de Harry, autour de jeux, de jardinage et de discussions, nous avons continués à nous découvrir. J'ai vécu un des moments les plus heureux de ma vie depuis longtemps. Zayn s'entend particulièrement bien avec Niall, ce qui me réjouit beaucoup. Je continue à tomber un peu plus pour Harry dès qu'il pose ses yeux sur moi, lorsqu'il chantonne en s'occupant des plantes du jardin, même lorsqu'il ne fait rien, étendu sur une chaise longue de son jardin, le soleil réchauffant sa peau, mon cœur bat plus vite pour lui.

Je n'ai jamais connu ça pour personne d'autre que lui. Il est le premier à me procurer toutes ces émotions, et je les apprécie autant qu'elles m'effraient.

Malheureusement, nous avons dû faire éclater cette bulle de bonheur. A la fin de la semaine, ni Zayn ni moi ne voulions quitter la maison des Styles. Niall et Harry ne semblaient pas vouloir nous voir repartir non plus. J'ai enlacé Harry le plus fort que j'ai pu. Nous ne pourrions pas nous revoir avant un moment et je me doutais déjà qu'il me serrait difficile d'être éloigné de lui après avoir goûté si longtemps à sa présence. Je ne savais pourtant pas à quel point.

Je suis allongé sur mon lit, dans notre château de Kensington, je fixe le plafond en attendant d'entendre mon téléphone vibrer. Ses messages sont devenus mes petites doses quotidiennes de bonheur. Nous discutons le plus souvent possible mais, paradoxalement, il me manque. Nos appels sont plutôt rares dû à nos emplois du temps, je chéris donc d'autant plus le son de sa voix lorsque j'ai l'occasion de l'entendre.

Mon téléphone vibre soudain et je sursaute, ma main attrape aussitôt l'objet.

De : Fizzy

Tu fais un peu pitié

Mon cœur ralentit, intérieurement déçu que le message ne vienne pas de mon chanteur, et je relève mes yeux vers la porte de ma chambre où j'aperçois du mouvement.

Félicité se tient là, appuyée contre le cadre, les bras croisés contre sa poitrine, un sourire mutin sur le visage. J'exagère un soupire d'exaspération et ma sœur lève les yeux au ciel. Elle se rapproche de mon lit et s'écrase à côté de moi sur le matelas. Nous restons quelques secondes sans parler, jusqu'à ce que Fizz se retourne pour se mettre dans la même position que la mienne.

- Il te manque vraiment, n'est-ce pas ?

- Hmm

Elle n'a pas besoin de préciser, nous savons tous les deux de qui elle veut parler. Je lui ai raconté ce qui s'est passé pendant cette semaine où je suis allé chez Harry, ou du moins ce qu'elle avait besoin de savoir. Elle m'avait écouté en souriant et avait conclu en me disant que j'étais déjà sacrément mordu. Sauf qu'en réalité je suis déjà bien plus que ça.

- Il est en concert en ce moment ?

- Oui. A Manchester, presque dix mille spectateurs.

- Tu feras attention, ta fierté s'échappe par tous tes pores.

Je lui envoie un petit coussin sur le visage pour ne pas avoir à répondre. Elle lâche un petit cris outré avant de me renvoyer le projectile. Après quelques secondes de lutte, lorsque le coussin se retrouve à l'autre bout de la pièce, le calme revient. Félicité se cale sur son flan droit pour me faire face et nous nous observons, bleu contre bleu. Puis sans qu'elle n'ai besoin de rien demander, je lui confie :

- Je crois que je me sens égoïste. De ne pas pouvoir assumer ce que je ressens en dehors de nos amis ou toi. Que ça me bloque dans notre relation.