Prologue

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« Poisseux. C'était le mot qui me correspondait le plus. La vie me donnait du fil à retordre et cette succession de malchance ne m'enchantait guère. Ce n'était pas parce que j'étais maladroit, non. Ma poisse n'était pas dû à des conneries que j'avais pu potentiellement commettre, non. Juste un mot résumait ma situation. « Famille » et ce n'était pas franchement la première chose que l'on pensait. Cher journal, j'ai l'impression de vivre un cauchemar constant et de perpétuellement tomber plus bas à chaque fois que je revois mes géniteurs. Quitter la maison pour les études à été la meilleure chose que cette vie dénuée de point positif a pu me donner. Mais ce plaisir n'a pas duré très longtemps. Au début tout était merveilleux, je suis resté avec Jimin durant toute une année dans la même classe puis nous avons dû nous séparer. Je m'en souviens comme ci c'était hier. Ce fut aussi cette année là que nous avons fait la connaissance de Lisa. Une personne absolument fantastique, merveilleuse et douée dans tous les domaines.

Mais revenons en aux faits ; la poisse. Passons le fait que mes parents ne supportent qu'à peine ma simple présence et les nombreux choix que j'ai fait durant mon existence. Je n'ose l'écrire que maintenant car il n'y a qu'à cet instant précis où je serais capable de d'écrire véritablement mes sentiments. La première fois que cela s'est produit était durant la période des examens du bac. Mes journées se résumaient à réviser, me faire crier dessus par le vieux et manger un peu. Je ne dormais presque plus et je faisais de multiple crises de nerf. Puis un soir c'est arrivé, après une énième dispute, juste devant mon géniteur, mes
jambes ont tout simplement lâchées. Ce que j'ai pu éprouver à ce moment là était si humiliant que je me souvins encore du moment où j'ai planté mon regard dans le sol. Ce jour là j'ai compris plusieurs choses, la première étant que ma santé n'était guère importante à leurs yeux.

A l'hôpital, les médecins ne comprenaient pas ce qu'il m'arrivait. En un instant, j'avais intégralement perdu l'usage de mes jambes. Cher journal, après plusieurs analyses ils ont découverts que à chaque excès de colère ou de stresse intense, si je devais expliquer cela simplement je dirais que mon cerveau n'envoie plus de signaux électriques capable de faire fonctionner mes jambes.

Ce n'est que quelques heures, soit lorsque je suis suffisamment calmé que je peux à nouveau bouger mes orteils puis peu à peu remarcher. Du jamais vu selon plusieurs médecins pratiquant depuis des dizaine d'années, plausible selon d'autres. Je me souviens encore des quelques jours passés entre ces murs dénués de couleur. Seul et parfois, deux personnes étaient restées à mes côtés, mon gouvernant Seokjin et notre femme de ménage Ji-a. Mes parents n'en avait que faire, ma mère m'avait rendu visite deux ou trois fois, mais uniquement pour changer les fleurs de la chambre et me poser toujours la même question. « Tu n'as pas encore la force de te lever ? » avec cette air de dégoût et de supériorité. J'avais dix sept ans et c'est à ce moment là que j'ai compris que ma vie n'irait certainement pas en s'arrangeant. Cher journal, pour terminer ce cours récit sur une partie de moi, je tiens à te dire que ça va beaucoup mieux, je pars sur mes vingts-sept ans et je travaille dans une grande librairie sur trois étages. J'ai quitté la maison de mes vieux et je réside dans un petit studio au centre de Séoul. Je dois dire-

- Taehyung ta pause est terminée !

Le dit Taehyung releva les yeux de son petit carnet rose paillettes et se leva de la petite table en bois de la salle de repos. Il rangea vite fait ses affaires dans son sac pour le déposer dans son casier puis rejoignit Lisa en enfilant sa veste d'employé et rentra dans les rayons du magasin pour commencer à installer des bandes dessinées venant à peine de sortir. Il sentit mon portable vrombir dans sa poche de pantalon et regarda un peu partout pour voir si il était bien seul là où il était puis sortit son cellulaire pour y jeter un coup d'oeil.

Nous avons un dîner ce soir avec les Jeon, viens vers dix neuf heures trente.

Le message sec de son géniteur le fit grimacer. Le brun ne les avait pas vu depuis plusieurs semaines depuis un dîner avec une autre famille. Ce genre de repas était uniquement pour gagner les faveurs de son vis à vis et faire des affaires. Ils ramenaient tous leurs enfants sans scrupule et avide d'argent. Des fils de riche se croyant tout permis et n'hésitant pas à critiquer n'importe qui alors qu'en comparaison ils ne leur arrivaient jamais à la cheville. Aujourd'hui il s'agissait des Jeon et Taehyung les connaissait, enfin surtout leur fils. Les deux s'étaient souvent côtoyés lorsque qu'ils étaient petits mais ce n'était juste que quand leur pères se donnaient rendez-vous et que Jungkook était obligé de l'accompagner.

Love me againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant