𝙿𝚛𝚘𝚕𝚘𝚐𝚞𝚎

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Ma tête me brûlait, je pouvais jurer que ce feu était maudit et que tôt ou tard il m'avalerait aussi. Qu'il prendrait ma vie et les souvenirs qui y étaient accrochés. Que mon corps crépiterait mélangeant le son de la mort a celui de cette fête dont le nom serait à présent maudit. Et enfin mon âme reposerait parmi les centaines d'étoiles que l'univers avait pu créer.

Certains trouvent ça abusé que les religions dites de Satan aient le temps de faire la fête entre deux sacrifices, pourtant, je n'ai jamais compris pourquoi nous devions séparer les deux. J'avais grandi dans cet atmosphère sans même prêter attention aux taches rouge présentes sur le sol. Pourtant ce liquide était bel et bien présent coulant le long des plaintes des murs. L'odeur du fer devenait un parfum réconfortant nous montrant bien que nous étions finalement tous comme eux, des monstres.

La nuit du trente-et-un octobre n'était d'ailleurs qu'un sale mélange entre sacrifice et fête.

C'était donc ainsi que ce déroulait la fête : le matin, tous les enfants étaient habillés de longues robes blanches comme neige et ornées de couronnes de fleurs qui avaient été choisis par les sœurs au préalable.
Ils devaient ensuite se laver le visage 5 fois puis les pieds 9 fois avant de les plongés dans l'un des bacs de terre bénie. Cette terre avait été brûlée puis bénie par un rituel vingt heures au préalable. Les enfants étaient ensuite regroupés en cercle et entourés de l'ensemble des sœurs qui leurs versaient des cendres encore brûlante.

Les cendres nous laissaient toujours de petites marques rouges qui, au fil du temps, rongeait notre peau.

Personne n'avait jamais su ce que cachais ces petits bouts de poussière noir mais tout le mondes se pliait au protocole. Par la suite, pour la dernière étape, nous étions réunis en cercle et nous étions entourer de flammes nous rappelant que nous étions emprisonnées la.

Nous y jetions nos couronnes de fleur pour nous rappelez que nous avons donnée notre innocence ainsi que notre vie, à notre Dieu.

Ils disaient qu'ils nous inculquaient les valeurs de la religion. Mais en réalité, rien de tout ce qui nous avait été apprit était de la moindre croyance. Ils apprenaient la violence et la haine des autres, nous montaient tous contre le monde en dehors du bâtiment et nous apprenait l'amour de la guerre. Des règles strictes nous empêchaient de nous rebeller. Nous étions donc frappées, poussées, torturée, brûlée ... Surtout brûlée. J'avais vécu dans la terreur du lendemain, la peur de ne jamais le connaître, l'interdiction d'être quelqu'un

J'étais différente d'eux, moi et Camelia l'étions.

Nous étions les seules à voir le mal dans cette éducation, alors, il nous arrivait qu'une fois la nuit tomber, nous sortions très discrètement et nous rejoignons Brad. Brad était un garçon, un homme plutôt, qui habitait de l'autre cotée du portail. Il venait nous voir et nous offrait tout ce que nous lui demandions. Il était d'une charité exceptionnelle.

Lors des fêtes comme ce soir ci, nous allions le voir et nous lui offrions une couronne que nous avions décorer. Lui de son coté, nous aidait à nous rendre à la « cérémonie des cendres royales » à l'heure et nous brûlions nos couronnes main dans la main. Il nous disait toujours que c'était important pour obtenir la vie éternelle et la sainte bénédiction. Il était aimé de tous et très respecté, certaines prières comportées même son prénom. Grâce a lui, j'arrivais à garder foi en Nahad, notre Dieu.

Mais ce jour là j'ai compris que tout devait être renversé ce soir. Je savais que Camelia et moi avions ce pouvoir, celui d'enfin ôter la vie de nos cauchemars et de pouvoir enfin se promettre de ne jamais s'éloigner. Du haut de mes 17 ans j'avais tout compris. J'avais résolu tous les indices et avait compris qui était réellement Nahad. Notre plan était celé et les moindres détails étaient tout bien réfléchis

-Tu es toujours sûre de ce que nous allons faire ?
- Aucun retour en arrière ne sera possible Hestia, prend conscience de la folie que l'on va vivre. Me chuchota ma soeur quelques minutes avant son passage dans la terre sainte.

Il ne restait qu'une dizaine d'enfants devant nous pour que ce soit enfin notre tour.

-J'en suis sûre.

-Putain qu'est-ce que ta vie sera ? Tu y as pensé ? Une fois à l'extérieur tu feras quoi ? Tu ne seras qu'une enflure de sans abris et personne ne t'aideras. Tu n'a que dix-sept ans Hestia !

-Mais tu seras là toi, c'est tout ce dont j'ai besoin.

Il baissa le regard fuyant le miens, avait-elle décidé de ne plus partir ? M'abandonnait elle a son tour ?

Sans qu'elle ne prenne le temps de répondre, une main se glissa dans la sienne. C'était à présent son tour.

Sa robe blanche fut tâchée de cette terre si sale quand nous connaissions la vérité. Ses pieds s'enfonçaient dans le sol tandis qu'elle se battait contre ses émotions pour paraître la plus joyeuse possible. Elle était folle de rage contre moi. Je comptais bien la sauver de cet endroit malgré qu'elle soit en désaccord avec cela.

Elle était comme une rose parmi les ronces de cet établissement. Belle mais fragile.

BURN MY SKINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant