Chapitre 17

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Pov Lucie

Les sons de basses provenant des enceintes résonnent à mes oreilles comme une douce mélodie réconfortante. Elles m'apaisaient, me donnaient du courage pour la prochaine discussion qui ne saurait que trop tarder. Je sentais mes muscles se crispaient, rien qu'en regardant la femme devant moi, les mains sur les hanches, le regard haineux. Ses yeux lancent des éclairs dans ma direction, et pourtant, je ne l'avais jamais vu. Sa colère me paraît injustifiée, comme si je lui avais dérobé son bien le plus précieux.

Je penche la tête sur le côté en me demandant : Est-ce que je l'avais déjà vu ? Avions-nous échangé quelques mots ? Ma mémoire me fait défaut sur ce coup-là. Au fond, devais-je m'en inquiéter... Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde, et je savais que je n'avais rien fait pour attiser une telle haine. Alors je préfère me taire et attendre de voir sa réaction.

Un petit louveteau passe entre nous et s'arrête devant moi, t'entendant ses bras potelés, voulant que je lui fasse un câlin avant que sa mère ne l'emmène dans son lit.

- Câlin, Câlin

Il ne devait pas avoir plus de 2 ou 3 ans. Je me baisse à son niveau, lui caresse doucement la joue pour lui essuyer une marque brune au coin des lèvres, sûrement de la mousse au chocolat. Sa mère me regarde de loin, elle n'intervient pas, et hoche seulement la tête dans ma direction, me laissant la pleine responsabilité de son enfant. Quand avais-je gagné leur respect pour qu'il me fasse à ce point confiance ? Me reconcentrant sur le petit bambin, je lui repousse ses cheveux blonds cendrés en arrière, lui embrasse le front, et lui dit d'aller retrouver sa maman. Son sourire éclatant me réchauffe le cœur, il me fait un petit signe de la main et se dandine vers sa mère, qui lui ouvre tout de suite les bras.

En me relevant, j'inspire profondément par le nez, prête à me battre s'il le fallait. Cet épisode m'avait redonné la force de continuer cette joute verbale silencieuse. Mon regard se repose sur le sien, cette fois-ci, je ne tremble plus. On se foudroie, la tension est à son paroxysme. Je ne perdrais plus de bataille, je ne me laisserais plus faire.

- Que penses-tu faire, toi la petite... Pîmbeche, n'ayant que la peau sur les os. Tu te crois Luna ? Tu penses pouvoir régenter sur cette meute, mais tu n'es rien ma pauvre. Comment est-ce que l'alpha pourrait être intéressé par une telle personne, pas de forme, pas de personnalité, pas de courage. Je ne vois rien de bien en toi.

La femme continue son monologue, de plus en plus haineux quand elle constate que je ne réagis toujours pas. Ses yeux me rappellent ceux du bêta Tyler, mais sans sa force si caractéristique. Existe-t-il un lien de famille ? Cette femme se croyait au-dessus de tout le monde, mais elle n'allait pas gagner contre moi. Quand enfin viens un moment de blanc, je me permets de lui demander :

- Est-ce qu'on se connaît ? Pas que ça m'intéresse, mais on m'a appris à me présenter avant de débiter des horreurs.

J'étais assez fière de moi, ma voix ne tremblait pas, restant posé sur un même ton calme, je dégageais une certaine assurance, que je n'avais pas en réalité. La femme fulmine, ce qui me fait presque pouffer de rire. Cette nouvelle assurance me fait un bien fou, je savais qu'elle venait en partie de ma part animale qui se réveillait peu à peu. Il y a encore une semaine, je me serais enfoui en pleurant dans ma chambre. Mais plus aujourd'hui, une nouvelle Lucie était née. L'alpha allait bientôt le découvrir et s'en mordre les doigts.

- Comment oses-tu ? Jamais je ne courberais l'échine devant toi. Il existe tellement de meilleur Luna que toi. Son sourire devient maléfique, je sentais que la phrase suivante n'allait pas me plaire. On sait bien la seule chose que tu sais faire... J'ai entendu dire que dans ton ancienne meute, tu n'étais là que pour écarter les cuisses et satisfaire le besoin de tous les mâles. Un coup en plein cœur. En espérant que tu ne fasses pas la même chose ici, mes garçons n'ont pas besoin d'un déchet tel que toi. Cette meute se doit d'être respecté et craint par ses ennemis. À ton avis, pourquoi l'alpha ne veut pas de toi. Un autre coup douloureux, mais cette fois la remarque comporte du vrai. En plus, tu...

Meute Rainblood: La bête aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant