Chapitre 32

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Pov Lucie

Le coup de fouet me frappe brutalement par-derrière, pour la neuvième fois consécutive. Même si je savais qu'il allait arriver, la douleur ne diminue pas pour autant. L'odeur mélangée d'urine et de sang dans la pièce me remonte dans la gorge par vague, j'allais bientôt vomir. Mais le pire restait son haleine perfide contre ma peau en feu. Je sens ses lèvres rêches parcourir mon épiderme au niveau du cou, là où la marque de mon compagnon aurait dû prendre place. Je savais qu'il voulait me marquer, mais l'alpha avait laissé cette dernière barrière entre nous. Cela doit bien être la seule chose pour laquelle je lui suis reconnaissant. Son rire sadique envahit la pièce sombre de la cave, suivi d'un bruit de chaînes. Qu'allait-il encore trouver dans son imagination tordue pour me torturer un peu plus ? Les coups de fouets ne lui ont-ils pas suffi, devais-je le supplier ?

- Tututu.... Ne bouge pas trop ma petite âme-sœur, tu risquerais d'aggraver tes blessures, et nous devrons alors arrêter plutôt que prévu les réjouissances. J'ai bien l'intention de te marquer encore un peu le corps, pour que tu puisses bien rêver de moi dans tes cauchemars.

La sensation du métal froid me glisse sur les chevilles. Je sens qu'on les écarte et elles sont brutalement attachées au mur derrière moi, pour laisser un libre accès à la partie inférieure de mon corps. Une plainte me sort des lèvres, car je savais ce qui allait se passer ensuite, je ne peux empêcher la supplique :

- Non, s'il te plaît...

Ma voix n'est qu'un murmure, un faible gémissement à peine perceptible. Les yeux sombres de mon agresseur se font encore plus monstrueux, il adorait que je le supplie. Normalement, je ne l'aurais pas fait, mais aujourd'hui la pression est trop grande. Cela doit bien faire 2 heures qu'il me torture de toutes les façons possibles et imaginables... Son visage se rapproche à quelques centimètres du mien, pour révéler ses dents pointues d'animales enragées.

- Continue de me supplier mon amour, j'adore ça. Mais sache une chose, personne ne pourra t'avoir, à part moi. Même dans tes nuits de repos, les jours où je ne serai pas là physiquement, je serai toujours là dans ta tête. Tu entendras ma voix t'appeler, tu sentiras mon odeur, tu revivras tous les plaisirs que je t'offre. Tu ne seras jamais débarrassé de moi. Sache que je te poursuivrai peu importe où tu te cacheras.

Et la torture reprend d'une façon encore plus douloureuse, car cette fois-ci, ce n'est pas que mon corps qui est mis à rude épreuve, mais aussi ma foi en un amour assez puissant pour me sortir de ce cauchemar...


Sur un cri d'effroi, mes yeux s'ouvrent brutalement sur une pièce sombre et inconnue. Je me mets à paniquer, car je ressentais encore les derniers souvenirs de cette nuit d'horreur, celle qui fut précédée par tant d'autres et qui a laissé la place à bien plus de torture. Des larmes roulent sans discontinuité sur mes joues en feu. La sensation de ses doigts sur mon corps, son haleine, sa voix sadique... J'avais l'impression qu'il se trouvait avec moi dans cette pièce. Depuis que je savais qu'il n'était pas mort, et que pire, il me traquait pour me récupérer, mes pensées étaient tournées vers ses longues années d'agonie, dans cette cave. Savoir que mon oncle ne pourrait plus me faire du mal, avait été une bouffée de soulagement, suivi par une peur panique de me retrouver de nouveau face à mon pire démon.

Une grande main m'attrape le poignet, et je me mets à crier d'horreur. Ce n'était pas un cauchemar, il était vraiment dans la pièce avec moi, il va me faire du mal et...

- Mon ange, respire à fond. Sens mon odeur, ce n'est que moi, ton compagnon.

Je finis par arrêter de me débattre telle une furie. Prenant une grande inspiration, je sens l'odeur de charbon si reconnaissable pour mes sens, mais également l'odeur de sang frais. Mes yeux finissent par s'adapter à la noirceur de la nuit. Ma louve m'aide à retrouver tous mes sens et à repousser les mauvais souvenirs dans leur boîte secrète dans mon esprit. Je regarde mes mains, et vois du sang sur mes ongles qui se sont allongés dans un réflexe défensif. Je me retourne vers mon compagnon et constate des marques de griffures sur ses avant-bras tatoués, et sur une partie de son torse. Sa main droite enlace toujours mon poignet avec douceur, sans me faire mal. Il ne m'avait pas repoussé quand je l'avais attaqué. Il aurait dû tenter de se défendre, mais il ne l'a pas fait. Aucun bleu, ou coupure ne se trouve sur mon corps.

Meute Rainblood: La bête aux yeux rougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant