II.

612 47 3
                                    

Cela faisait plusieurs jours qu'Erik pensait à la proposition du professeur Xavier. Les jumeaux la lui avaient rappelée tous les matins depuis. L'idée d'aller vivre tous frais payés dans une nouvelle demeure où Pietro et Wanda pourraient progresser était plus qu'alléchante. Mais seraient-ils en sécurité ? L'allemand n'avait jamais pu faire confiance aux autres. Les seuls qui ne l'avaient jamais trahi n'étaient autre que les membres de sa famille. Malheureusement, celle-ci avait été décimée durant l'Holocauste. Il ne restait plus qu'à Erik ses deux enfants, et il ne les mettrait jamais en danger.

Erik avait accepté de visiter l'école de ce Xavier. Les jumeaux l'avaient tellement pressé qu'il n'avait pas eu le choix. Malgré les apparences, l'allemand n'était pas un requin. Il ne pouvait rien refuser à ses enfants et savait pertinemment qu'il se faisait mener par le bout du nez. Il passa un coup de fil au professeur Xavier afin de s'accorder sur une date. Charles fut ravi de recevoir cet appel. Peu de mutants l'avaient rejoint pour l'instant. Seuls sa soeur et un jeune scientifique étaient à ses côtés, ainsi que trois autres mutants.

Enthousiaste à l'idée de revoir Erik et les jeunes mutants, le professeur les invita à venir le jour-même. A l'autre bout du téléphone, Erik hésita, les choses lui semblant précipitées bien qu'il en fut à l'origine. Il finit par accepter et raccrocha. Deux têtes mal coiffées le fixèrent avec insistance.

« On part dans deux heures, allez vous préparer. Histoire d'être un minimum présentable.

Des cris de joie retentirent à travers le petit appartement, et le seul adulte y vivant grimaça. N'ayant pas d'autres moyens de locomotion que leurs jambes, Charles s'était proposé de venir les chercher en voiture. Erik avait accepté pour simplifier la vie de ses deux rejetons. Quand Charles toqua à leur porte, les jumeaux se jetèrent sur celle-ci pour lui ouvrir.

-'Pa ! Dépêche-toi !, fit Wanda tout en poursuivant son frère qui s'était déjà installé dans la voiture.

L'allemand finit par les rejoindre rapidement et s'excusa auprès du professeur pour le comportement de ses deux monstres. La route se fit dans la joie et les cris d'admiration. Les deux enfants n'étaient pas habitués à se déplacer en voiture, et cette expérience inédite les excitait beaucoup. Beaucoup trop au goût de leur père.

-Moins de bruit derrière, soupira Erik.

-Y a pas de mal ! Au contraire, ils ont l'air de bien s'amuser, lui assura le professeur.

Erik ne répondit pas et se concentra sur le paysage qui défilait. Le petit groupe s'était éloigné du centre-ville et de ses habitations empêtrées les unes sur les autres. La périphérie était bien plus calme et déserte, mais pas vraiment pratique quand on n'avait pas les moyens d'utiliser autre chose que ses jambes pour se déplacer. La voiture s'arrêta peu de temps après et la famille Lehnsherr pénétra dans le domaine gigantesque du professeur Xavier. Le manoir était imposant et Erik se sentit écrasé par celui-ci. Pietro et Wanda, au contraire, réagirent de façon plus qu'enthousiaste.

-'Pa, le parc ici, il a l'air mieux que le nôtre !, s'exclama le petit garçon.

Erik ébourrifa les cheveux du gamin et ne put qu'aquiescer face à sa remarque. Après avoir traversé le jardin et rejoint l'entrée de l'immense bâtisse, Charles les invita à entrer. Wanda fut stupéfaite par l'intérieur. Tout était si grand ! Elle aurait pu mettre au moins cinq cents fois son appartement dans la maison de Charles, elle en était sûre. La visite se déroula lentement, les enfants voulant fouiller partout, et Erik tentant de les attraper en leur courant après. La scène fit sourire le professeur plus d'une fois. La petite famille était à la fois attendrissante et drôle. Les jumeaux savaient y faire avec leur père, et celui-ci se faisait toujours avoir. Une fois qu'ils eurent fini de faire le tour du manoir, Charles proposa un goûter aux deux enfants turbulents, qu'ils acceptèrent sans attendre.

-Vous les gâtez un peu trop, professeur. Ils vont y prendre goût, fit une nouvelle voix. C'était un jeune homme à lunettes vêtu d'une blouse blanche.

-Mais j'y compte bien, renchérit Xavier. »

L'école des enfants terriblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant