Chapitre 14 : Une enfant chez les mafieux

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Crimson ramassa son épée, tombé un peu plus loin et l'a rangea dans son manche, afin de lui redonner l'apparence d'une canne ordinaire, après quoi, il rajusta ses lunettes pour la énième fois et posa son regard dur sur la petite fille toujours recroquevillée à terre, dans son coin. Cette vision lui fendit le cœur, il avait vraiment l'impression de se revoir il y a quelques années, pourtant il se força à faire ce qu'il faisait de mieux : ne rien laisser transparaitre.

Ignorant ses douleurs qui s'étaient réveillées des suites de son combat, il s'avança vers elle et prit appuie sur sa canne d'une main, avant de tendre l'autre à l'enfant, mais cette dernière hésita à la saisir pour se relever.

-Règle numéro un lorsqu'on se fait agresser, petite : ne jamais montrer que tu as peur ! Ca leur fait trop plaisir dans ces cas-là ! Lui dit Crimson.

Mollie ne répondit rien, justement parce qu'elle se sentait encore bien trop effrayé par ce qu'il lui était arrivé et par cet homme qui lui faisait face, même s'il venait de lui sauver la vie. Tout bien réfléchis, après l'avoir vu terrasser de sang froid ses quatre agresseurs, il se pourrait bien qu'elle se soit trompé et que cet Imp soit véritablement dangereux, même si Vicky lui avait assuré qu'il ne lui ferait aucun mal. Avait-elle raison ? Pouvait-elle se fier à elle et lui faire entièrement confiance ? Elle n'en savait rien, mais elle avait une mission et il était hors de question qu'elle renonce ou échoue.

D'un geste non-assuré, Mollie glissa sa main dans celle de Crimson, qui l'a tira aussitôt avec plus ou moins de douceur, pour l'a remettre sur ses pieds.

-Ca se voit que tu as peur, reprit le chef de gang, je peux le lire dans ton regard comme dans un livre ouvert !

Il s'avança d'un pas vers elle et ajouta :

-Il n'est pas bon d'avoir peur dans ce monde, ça n'a jamais évité le danger, sache-le ! Surtout en Enfer, ici c'est manger ou être mangé, OK ?!

La petite fille baissa le regard et approuva d'un simple hochement de tête.

-Merci, finit-elle par dire d'une toute petite voix.

Crimson fronça les sourcils face à ses remerciements, ce à quoi l'enfant s'empressa d'ajouter :

-Merci à vous d'être venu me sauver, monsieur, vous êtes gentil !

Il grinça des dents suites à ce compliment et eut la sensation que ses oreilles s'étaient mises à saigner, depuis quand était-il gentil ? D'ailleurs, à bien y réfléchir, depuis quand venait-il en aide aux autres ? Et plus particulièrement les enfants ? Il n'en savait rien, mais si c'était son cancer qui commençait à l'attendrir et bien rien que pour ça, il souhaitait mourir très rapidement.

-Ouais... bon... de rien ! Finit-il par répondre en se raclant la gorge de gêne.

Il plongea ensuite sa main dans la poche gauche de sa veste, avant d'en sortir le carnet en cuir rempli de dessins de Mollie, qu'il lui balança directement en pleine poitrine, à un tel point que l'enfant en eut du mal à le réceptionner.

-Tiens ! Ajouta Crimson. Tout à l'heure, tu as fait tomber ça sur le trottoir, en me bousculant !

En reconnaissant son précieux carnet, Mollie retrouva le sourire et là, elle fut si rempli de joie qu'elle fit quelque chose à laquelle Crimson ne s'attendait pas du tout et en fut plus que choqué : l'enfant se précipita vers lui, les bras en avant et lui entoura le ventre avec, avant de poser sa joue sur ses pectoraux... littéralement un câlin !

-Oh merci, merci, merci ! Répéta-t-elle en resserrant son emprise sur l'homme qu'elle ignorait être son grand-père. Vous êtes si gentil !

Lucifer tout puissant ! A quand remontait la dernière fois que quelqu'un lui avait fait un câlin ? Crimson ne s'en souvenait même pas, mais il savait au moins une chose, c'est que ce genre de geste d'amour lui était presque étranger, signe qu'il n'en avait pas reçu beaucoup dans sa vie. Pendant quelques minutes, il demeura en état de choc, bloqué sur sa dernière position tant il était choqué que cette enfant s'approche de lui à ce point. N'avait-elle pas peur de lui, malgré ce qu'il venait de faire ? Pendant un quart de secondes, il sentit son vieux cœur de pierre s'adoucir et battre un peu plus fort, ainsi que des larmes – cette fois-ci de joie – lui monter aux coins des yeux et il trouva que les câlins n'étaient pas aussi désagréable qu'il ne le pensait, finalement...

Helluva Boss : Pourri jusqu'à l'âme ? [Crimson Knolastname]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant